RIYAD: Deux artistes saoudiennes ont réalisé des peintures fascinantes et proposent des ateliers qui donnent un aperçu des vers du légendaire poète préislamique Imrou’l Qays, né dans la région du Najd en 501 et décédé en Turquie en 544.
Wijdan al-Jahwri et Meznah Jiffry organisent également des ateliers au Festival d’Imrou’l Qays, lancé par le ministère saoudien de la Culture dans le cadre de l’Année de la poésie arabe 2023.
«Les peintures que je présente dans le cadre de cet atelier s’inspirent de l’un des poèmes les plus célèbres d’Imrou’l Qays dans lequel il évoque, avec beaucoup de détails, la beauté de son amante», confie Meznah Jiffry, qui fait référence à la première des sept célèbres Mu’allaqat.
«J’ai essayé de traduire la beauté de la femme qu’il décrivait à travers ma peinture. Je crois fermement que les arts visuels et la poésie sont les deux faces d’une même médaille», indique-t-elle à propos de la description faite par Imrou’l Qays de sa cousine Unaizah.
En utilisant une grande variété de matériaux dans ses peintures, dont le safran, Wijdan al-Jahwri tente de dépeindre les luttes internes du célèbre poète.
Montrant l’un de ses tableaux, elle déclare: «Je souhaitais peindre la souffrance vécue par Imrou’l Qays sous une forme carrée. Lorsque nous sommes confrontés à des problèmes, nous avons tendance à nous enfermer métaphoriquement dans une boîte carrée. Nous ne sortons pas des sentiers battus pour résoudre notre problème, mais, de manière courageuse, le poète a toujours réussi à surmonter toutes les difficultés auxquelles il a été confronté.»
«Je voulais exprimer cette partie de sa vie avec un morceau de tissu que j’ai retiré du cadre pour montrer comment il est parvenu à surmonter les obstacles qu’il a rencontrés.»
Wijdan al-Jahwri explique qu’elle utilise différentes couleurs pour représenter différentes périodes de la vie du poète.
«J’ai utilisé la couleur sable pour évoquer les débuts de sa vie, son enfance et son éducation», précise-t-elle.
Plusieurs des tableaux des deux artistes ont été réalisés lors d’un atelier, en présence des participants, qui ont été incités à faire la même chose avec différents types de peintures et de pinceaux.
Le festival propose également d’autres activités et événements culturels qui évoquent la vie du poète, notamment des spectacles musicaux et une pièce de théâtre.
Il existe une exposition virtuelle d’objets historiques rares trouvés dans un site archéologique d’Al-Faw, là où vivait le poète.
En outre, le festival organise des ateliers de calligraphie, de sculpture, d’artisanat et d’écriture poétique.
«Je suis très heureuse de découvrir les différents sites d’Arabie saoudite, y compris les aspects culturels. C’était intéressant pour moi de découvrir tous ces programmes et activités dans ce festival», déclare Yujin, une étudiante sud-coréenne de l’Université des études étrangères de Hankuk, qui suit un programme à l’Académie mondiale du roi Salmane pour la langue arabe.
Elle conclut sur ces mots: «J’ai été impressionnée par la pièce que j’ai vue sur Imrou’l Qays. Je ne connaissais pas grand-chose à la poésie de la période préislamique mais, grâce à ce festival, j’ai pu apprendre beaucoup de choses.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com