Le riyal rebondit alors que les Yéménites se disent optimistes quant au nouveau gouvernement

Un employé portant un masque et des gants compte la monnaie locale dans une banque de la capitale yéménite, Sanaa, le 24 mars 2020 (Photo, AFP)
Un employé portant un masque et des gants compte la monnaie locale dans une banque de la capitale yéménite, Sanaa, le 24 mars 2020 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 21 décembre 2020

Le riyal rebondit alors que les Yéménites se disent optimistes quant au nouveau gouvernement

  • La crise monétaire des deux dernières années a fait grimper les prix des produits de base et alimenté la colère de la population contre l’establishment politique du pays
  • Le gouvernement travaillera «aussi dur que possible» pour alléger les souffrances des Yéménites et donner vie aux organes gouvernementaux en ruine

AL-MUKALLA: Le riyal yéménite s'est redressé de 20 % après des nouvelles positives concernant la mise en œuvre de l'accord de Riyad et la formation d'un nouveau gouvernement, donnant l’impulsion tant attendue au marché chaotique des changes. 

Selon les déclarations des bureaux de change locaux à Arab News dimanche, le riyal yéménite a rebondi à 750 contre un dollar américain dans les zones contrôlées par le gouvernement. Il y a environ dix jours, il s’échangeait à 925 contre un dollar. Cela a ainsi ravivé l'espoir de ramener le marché sous contrôle du gouvernement. 

Le rebond du riyal a commencé le 11 décembre lorsque la coalition arabe a annoncé que le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et le Conseil séparatiste de transition du Sud avaient accepté de retirer leurs forces d’Aden et d’Abyan. 

Le marché des changes a connu un nouvel élan positif la semaine dernière lorsque le président yéménite, Abed Rabbo Mansour Hadi, a publié un décret présidentiel annonçant la formation d'un nouveau gouvernement de vingt-quatre ministres, représentés à parts égales par les sudistes et les nordistes, y compris les séparatistes. 

La formation du gouvernement met fin à plus d'un an de querelles politiques et d'impasses liées à la mise en œuvre de l'accord de Riyad dont l’objectif était de désamorcer les hostilités entre le gouvernement yéménite et les séparatistes. 

La crise monétaire des deux dernières années a fait grimper les prix des produits de base et alimenté la colère de la population contre l’establishment politique du pays qui n’a pas réussi à régler le problème. 

Le nouveau Premier ministre, Maeen Abdel Malik Saeed, a déclaré dimanche que son gouvernement reviendrait à Aden dans la semaine qui suivra leur prestation de serment devant le président yéménite et l’obtention d’un vote de confiance du Parlement. Dans un entretien accordé au quotidien Al-Ayyam, M. Saeed explique que son gouvernement travaillera «aussi dur que possible» pour alléger les souffrances des Yéménites et donner vie aux organes gouvernementaux en ruine. 

Le riyal yéménite récupère de 20 %, donnant l’espoir de ramener le marché sous le contrôle du gouvernement. (Associated Press, [AP]) 
Le riyal yéménite récupère de 20 %, donnant l’espoir de ramener le marché sous le contrôle du gouvernement. (Associated Press, [AP]) 

Dans le sud du Yémen, selon des responsables locaux et des commandants militaires interrogés dimanche, les troupes gouvernementales et les séparatistes qui s'étaient retirés des zones contestées d'Abyan et d'Aden ont commencé à affluer sur les champs de bataille avec les Houthis soutenus par l'Iran dans les provinces méridionales d'Abyan, de Dhale et de Lahj. 

Fuad Jabari, porte-parole du front de Dhale, explique pour Arab News que les forces militaires qui se sont retirées d'Abyan ont rejoint les points chauds de la province pour renforcer les combattants qui luttent contre les attaques incessantes des Houthis. 

«Les forces qui se retirent sont entrées dans la province de Dhale accompagnées d'officiers militaires saoudiens. Davantage de forces militaires sont en route vers les champs de bataille», poursuit M. Jabari. Selon lui, les Houthis ont intensifié leurs attaques contre les forces de résistance du sud de la province depuis que les parties en guerre ont accepté de se retirer d'Aden et d'Abyan. 

«Les Houthis utilisent des armes plus avancées de nos jours. Les drones modernes qui tirent des missiles ont remplacé les drones bombes, et les Houthis sont retournés dans leurs régions», ajoute-t-il. 

Les habitants d'Aden, la ville yéménite qui avait subi de lourds combats meurtriers sporadiques entre les troupes gouvernementales et les séparatistes, ont exprimé leur optimisme face à la formation d'un nouveau gouvernement et ont exhorté les nouveaux ministres à réparer les services et à créer des emplois. 

Pour Hanan al-Ameri, un activiste d'Aden interrogé par Arab News, le nouveau gouvernement devrait immédiatement retourner à Aden pour lutter contre la corruption dans les organes de l'État, les longues coupures d'électricité, les graves pénuries d'eau potable et la flambée des prix. 

«En ce qui concerne nos revendications, nous voulons que le gouvernement répare les services, puis donne des emplois aux jeunes et les autonomise au sein des autorités locales. Nous exigeons une vie décente, des services et la protection de nos droits violés», explique Hanan. 

Les politiciens et experts yéménites ont fait écho au même optimisme quant à la mise en œuvre de l'accord de Riyad et à la formation d'un nouveau gouvernement, affirmant que le gouvernement a unifié les forces yéménites contre les Houthis et mis fin aux inimitiés qui ruinent les forces anti-Houthis. 

Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère de l’Information du Yémen et analyste politique, a déclaré dimanche à Arab News que l’accord de Riyad avait réussi à transformer l’antagonisme entre factions belligérantes en partenariat. 

«L'accord de Riyad a reconstruit les forces et a rassuré les partis politiques sur le fait qu'ils ne seraient pas en reste. Cela permet au gouvernement yéménite d'affirmer son contrôle sur le territoire, d'unifier ses forces militaires et de parler d'une seule voix avec la communauté internationale», explique M. Ghallab. Pour lui, l'accord de Riyad prouve que la coalition arabe est capable de rassembler les Yéménites s'ils coupent des liens avec des forces étrangères telles que l’Iran. 

«Cela envoie un message selon lequel l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis peuvent apporter la paix au Yémen à condition que les Houthis rompent leurs liens avec l'Iran», ajoute-t-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com. 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
Short Url
  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Short Url
  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.