Séisme en Afghanistan: les fouilles continuent, mais l'espoir de retrouver des survivants s'amoindrit

Des volontaires afghans dégagent les débris des maisons endommagées après une série de tremblements de terre dans le district de Zendeh Jan de la province de Herat, le 9 octobre 2023. (AFP)
Des volontaires afghans dégagent les débris des maisons endommagées après une série de tremblements de terre dans le district de Zendeh Jan de la province de Herat, le 9 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 10 octobre 2023

Séisme en Afghanistan: les fouilles continuent, mais l'espoir de retrouver des survivants s'amoindrit

  • Ce sont des centaines de corps, recouverts d'un drap blanc qui ont été déposés sur le sol dans le village de Siah Ab, près de l'épicentre du séisme de magnitude 6,3 survenu samedi et suivi de huit répliquesLes tremblements de terre sont fréquents en Afgha
  • De nouvelles répliques ont été ressenties lundi dans la même zone

SIAH AB, AFGHANISTAN: Les sauveteurs se sont acharnés mardi à fouiller les décombres des maisons dévastées par le puissant séisme qui a tué plus de 2 000 personnes dans l'ouest de l'Afghanistan, dans l'espoir de retrouver des survivants, alors que des milliers de sinistrés sont sans abri à l'approche de l'hiver.

Munis de pelles et de pioches, les volontaires ont travaillé sans répit depuis la survenue samedi de ce séisme de magnitude 6,3, suivi de huit répliques, dans la province d'Hérat.

L'Onu a estimé que plus de 12 000 personnes, membres de 1 700 familles, ont été affectées.

Les tremblements de terre sont fréquents en Afghanistan, mais celui-ci est le plus meurtrier à avoir frappé ce pays pauvre en plus de 25 ans. De nouvelles répliques ont été ressenties lundi dans la même zone.

"Il y a des familles qui n'ont plus personne en vie", soupire Ali Mohammad, 50 ans, à propos du village de Nayeb Rafi, qui abritait auparavant 2 000 familles. "Il ne reste plus personne, pas une femme, pas un enfant, personne."

Zareen, qui a perdu onze membres de sa famille dans ce village, estime que des tentes pour abriter les sans abri seront insuffisantes pour résister aux tempêtes de l'hiver.

"Si le gouvernement ne nous évacue pas ou ne nous aide pas, nous serons coïncés ici", déclare à l'AFP ce septuagénaire.

"Il n'y a plus une seule maison, pas même une pièce où nous pourrions passer la nuit", déclare Mohammad Naeem, 40 ans, qui a perdu douze proches dont sa mère.

Dans le village voisin de Siah Ab, des funérailles collectives se sont tenues lundi pour environ 300 victimes des communautés alentours.

Des centaines de corps, recouverts d'un drap blanc, ont été déposés sur le sol, pendant que des villageois venus se recueillir croisaient les bras en signe de prière.

"Je pensais avoir rêvé, tout a été rasé", relate Ismail, 30 ans, qui comme nombre d'Afghans, ne porte qu'un nom. "Il n'y a plus personne."

Selon l'ONU, "100%" des maisons ont été détruites dans 11 villages du district rural de Zenda Jan, situé à quelque 30 kilomètres au nord-ouest de la ville d'Hérat, capitale de la province du même nom.

«Situation très mauvaise»

"Les gens essaient de chercher et de sortir leur famille des débris", a déclaré lundi à la presse le porte-parole du ministère de la Gestion des catastrophes, le mollah Janan Sayeq, en décrivant une "situation très mauvaise".

A Hérat, à 30 km au sud-est de l'épicentre, Médecins sans Frontières souligne que les blessés qui doivent sortir de l'hôpital n'ont nulle part où aller.

"Plus de 340 patients libérés hier ne veulent pas quitter l'hôpital car ils n'ont pas d'habitation", a indiqué l'ONG sur le réseau social X.

Les autorités locales et nationales ont donné des chiffres parfois contradictoires sur le nombre de personnes tuées et blessées. Mais le ministère de la Gestion des catastrophes a fixé dimanche le bilan à 2 053 morts.

"Nous ne pouvons donner des chiffres exacts pour les morts et les blessés car cela fluctue", a toutefois expliqué lundi le mollah Sayeq.

L'ONU a indiqué mardi que le bilan s'établissait à près de 1 300 morts et près de 500 disparus, dont une majorité de femmes.

Des camions remplis de nourriture, d'eau et de couvertures ont atteint les villages isolés, où des tentes bleues ont été dressées au milieu des ruines.

Les talibans, qui ont repris le pouvoir en août 2021, vont être confrontés à un défi logistique majeur: reloger les habitants à l'approche de l'hiver.

Les autorités entretiennent des relations compliquées avec les organisations humanitaires internationales.

Elles ont interdit aux femmes de travailler pour l'ONU et les ONG, rendant difficile l'évaluation des besoins des familles dans les régions les plus conservatrices du pays.

«Accès sans restriction»

Amnesty International a demandé au gouvernement taliban de s'assurer que les efforts de sauvetage et d'assistance humanitaire soient menés "sans discrimination" et de garantir aux ONG un "accès sécurisé et sans restriction" aux régions touchées.

"Il est crucial que toute l'aide réponde aux besoins des groupes les plus à risque, qui souvent font face à de multiples challenges dans les situations de crise, y compris les femmes", a déclaré Zaman Sultani, chercheur pour l'Asie du Sud à Amnesty.

La plupart des maisons rurales du pays sont constituées de briques de terre séchées au soleil et de poteaux de soutien en bois. Plusieurs générations vivent généralement sous le même toit.

Save the Children a évoqué "une crise qui s'ajoute à une autre crise". Selon son directeur pour le pays, Arshad Malik, "l'étendue des dégâts est terrifiante. Le nombre de personnes affectées par cette tragédie est vraiment bouleversant".

Ce nouveau drame survient alors que l'Afghanistan souffre déjà d'une grave crise humanitaire, avec le retrait généralisé de l'aide étrangère depuis le retour au pouvoir des talibans.

La province d'Hérat, qui compte 1,9 million d'habitants selon les données de la Banque mondiale, est également frappée depuis des années par une sécheresse qui a paralysé de nombreuses communautés agricoles déjà en proie à d'innombrables difficultés.

L'Afghanistan subit fréquemment des séismes, en particulier dans la chaîne de montagnes de l'Hindou Kouch, proche du point de jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne.

En juin 2022, un séisme de magnitude 5,9 avait fait plus d'un millier de morts et des dizaines de milliers de sans-abris, dans la province pauvre de Paktika (sud-est).


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.