Un village afghan ravagé par le séisme n'est plus que poussière et désespoir

Des résidents afghans dégagent les débris alors qu'ils cherchent les corps des victimes dans les décombres des maisons endommagées après les tremblements de terre dans le village de Siah Ab, district de Zendeh Jan de la province d'Herat, le 8 octobre 2023. (AFP)
Des résidents afghans dégagent les débris alors qu'ils cherchent les corps des victimes dans les décombres des maisons endommagées après les tremblements de terre dans le village de Siah Ab, district de Zendeh Jan de la province d'Herat, le 8 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 09 octobre 2023

Un village afghan ravagé par le séisme n'est plus que poussière et désespoir

  • Kashkak a été entièrement anéanti par le séisme de magnitude 6,3 et les huit fortes répliques qui ont frappé la région faisant plus de 2.000 morts au total, selon les autorités afghanes
  • Le gouvernement taliban a indiqué que 2.053 personnes avaient été tuées dans ce tremblement de terre «sans précédent», qui a détruit 1.300 habitations dans 13 villages de la province de Hérat

KASHKAK: Le village pauvre de Kashkak, un ensemble d'habitations fragiles en terre séchée perchées sur un plateau poussiéreux de l'Ouest de l'Afghanistan, n'est plus qu'un amas de débris, sous lesquels les habitants ont été ensevelis par le violent séisme de samedi.

Kashkak a été entièrement anéanti par le séisme de magnitude 6,3 et les huit fortes répliques qui ont frappé la région faisant plus de 2.000 morts au total, selon les autorités afghanes.

"Nous avons extrait des décombres plusieurs corps. Trois étaient des enfants en bas âge", raconte Amir Hussain, un sauveteur bénévole âgé de 33 ans qui a passé la nuit à fouiller les ruines dans l'espoir de retrouver des survivants.

"Ils venaient juste de rentrer de l'école. L'un est mort dans la rue, les deux autres dans leur maison", ajoute-t-il.

Autour de lui, des hommes aux vêtements couverts de poussière fendent la terre sèche et couleur sable. Certains cherchent encore des corps enfouis sous les décombres, les autres creusent des tombes pour enterrer les morts.

Un homme, chancelant sous le coup de l'émotion, est conduit dans le dédale des monticules de terre marquant l'emplacement des sépultures.

Les fossoyeurs improvisés s'arrêtent un instant pour le regarder passer, puis se remettent à leur tâche.

"On nous dit que le bilan atteint les 170 morts", explique Maula Dad, un autre sauveteur bénévole.

Le gouvernement taliban a indiqué que 2.053 personnes avaient été tuées dans ce tremblement de terre "sans précédent", qui a détruit 1.300 habitations dans 13 villages de la province de Hérat.

«Il n'y a plus rien»

Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a donné dimanche soir un bilan inférieur, de 1.023 morts, mais précisé que dans "100% des maisons" dans 11 villages étaient entièrement détruites.

La province d'Hérat doit déjà composer avec une large population de personnes déplacées par les deux dernières décennies de guerre outre une sécheresse qui la frappe depuis des années.

Et l'Afghanistan dans son ensemble souffre du retrait généralisé de l'aide étrangère depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.

De l'aide, sous forme de nourriture, eau, tentes et des cercueils pour les morts, a tout de même commencé à atteindre les villages affectés, malgré leur isolement.

Sous une tente, des morceaux de pain sont distribués aux villageois. A proximité, des provisions sont déchargées de camions du Croissant-Rouge.

Des enfants errent parmi les gravats en terre séchée de ce qui était encore quelques heures plus tôt des habitations. Des effets personnels --sacs à dos, ustensiles de cuisine ou brosses à dents-- en émergent.

Un homme marche sur ce qui était auparavant l'une des principales routes du village, tenant tendrement au creux des bras un paquet de la taille d'un enfant, enveloppé dans une couverture rouge.

Non loin, une mère se lamente sur le sort des siens. "Tout le monde dans notre famille est à l'hôpital, je n'ai pas de nouvelles d'eux", dit Fatima, 40 ans. "Nous sommes tous finis, il n'y a plus rien."


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

- « Le plus important » -

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

- Campagne onéreuse -

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.