Avec von der Leyen, le Haut-Karabakh s'invite au campus de rentrée de Renaissance

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, arrive pour le deuxième jour du sommet de la Communauté politique européenne au Palais des congrès de Grenade, dans le sud de l'Espagne, le 6 octobre 2023. (AFP)
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, arrive pour le deuxième jour du sommet de la Communauté politique européenne au Palais des congrès de Grenade, dans le sud de l'Espagne, le 6 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

Avec von der Leyen, le Haut-Karabakh s'invite au campus de rentrée de Renaissance

  • Mme von der Leyen interviendra à partir de 17h00, aux côtés du secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, et du commissaire européen, Thierry Breton, lors de la séance plénière
  • La présidente de la Commission doit également s'entretenir samedi avec Elisabeth Borne

BORDEAUX: Ursula von der Leyen est l'invitée d'honneur du "campus européen" de Renaissance, rentrée politique du parti d'Emmanuel Macron samedi à Bordeaux, où la présidente de la Commission européenne sera particulièrement attendue sur le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Mme von der Leyen interviendra à partir de 17h00, aux côtés du secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, et du commissaire européen, Thierry Breton, lors de la séance plénière consacrée aux "six ans d'action pour l'Europe" de la majorité présidentielle, qui a fait de l'UE la composante essentielle de son ADN politique.

La présidente de la Commission doit également s'entretenir samedi avec Elisabeth Borne. La Première ministre interviendra dimanche lors de la session de clôture du campus.

Si l'Europe est à l'honneur de cet événement de rentrée, la situation au Haut-Karabakh s'est déjà largement invitée dans les débats. Mme von der Leyen est particulièrement critiquée pour avoir qualifié l'Azerbaïdjan de "partenaire fiable" lors d'une visite à Bakou en juillet 2022, malgré les accusations de violations des droits humains visant le régime d'Ilham Aliev.

L'Union européenne cherchait alors des sources alternatives d'approvisionnement en gaz pour remplacer les livraisons russes.

Après une offensive-éclair des forces azerbaïdjanaises en septembre, la quasi-totalité de la population arménienne a fui la république autoproclamée du Haut-Karabakh.

Des parlementaires de Renaissance et de la majorité ont publié vendredi dans le journal Le Figaro une "lettre ouverte" à la présidente de la Commission européenne dans laquelle ils jugent que la "réaction sans ambiguïté, puissante et coordonnée" de l'UE en soutien à l'Ukraine "contraste amèrement avec la faiblesse de la réponse aux exactions azéries au Haut-Karabakh depuis plusieurs mois et ces dernières semaines en particulier."

"Le pouvoir énergétique ou militaire n'exonère impunément aucun pays du respect du droit international et des droits de l'Homme", insistent les signataires, qui plaident pour "un soutien humanitaire et économique d'ampleur" pour l'Arménie et des sanctions contre les dirigeants azerbaïdjanais.

«épuration ethnique»

Selon la direction de Renaissance, Mme von der Leyen va recevoir samedi à Bordeaux une délégation de parlementaires pour évoquer le sujet.

"A notre initiative, le Parlement européen a adopté une résolution pour dénoncer l'épuration ethnique au Haut-Karabakh et appeler à des sanctions contre l'Azerbaïdjan. Nous nous tenons aux côtés du peuple arménien. La France ne peut pas être seule à agir. L'Europe doit jouer son rôle", a écrit jeudi sur le réseau X (ex-Twitter) Stéphane Séjourné.

"La France s'est senti assez seule mais on voit aujourd'hui que l'UE est en train de s'engager et de se mobiliser pour les Arméniens", insiste-t-on dans son entourage.

A Bordeaux, les militants Renaissance saluent la venue de Mme von der Leyen sans dissimuler la difficulté du dossier arménien. "On se doit de continuer à soutenir ce peuple, d'avoir une réponse forte. S'il n'y a pas de position forte, ce peuple pourrait disparaître de la carte", souligne Franck Le Beller, du comité local de Vannes.

Les Arméniens de France ont vu une "grave faute" dans la présence de Mme von der Leyen à Bordeaux. Ils jugent que la présidente de la Commission européenne a une "complicité active" dans les événements en cours au Haut-Karabakh.

Hôte de ce campus de rentrée, la ville de Bordeaux est jumelée avec Bakou depuis 1979.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a indiqué jeudi qu'il avait invité le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, à Bruxelles d'ici à fin octobre.

Depuis Grenade, où il participait au sommet de la Communauté politique européenne, le président de la République, Emmanuel Macron, a jugé que le temps n'était "pas aux sanctions" contre l'Azerbaïdjan et qu'il fallait continuer de discuter avec ce pays pour "protéger au mieux" l'Arménie.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.