L'Ukraine pense que la Russie tente à nouveau cet hiver de détruire son système électrique

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors du sommet de la Communauté politique européenne à Grenade, le 5 octobre 2023 (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors du sommet de la Communauté politique européenne à Grenade, le 5 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

L'Ukraine pense que la Russie tente à nouveau cet hiver de détruire son système électrique

  • «Cet hiver, les terroristes russes tenteront à nouveau de détruire notre système électrique», a mis en garde dans la soirée Volodymyr Zelensky
  • Fin 2022, les forces russes avaient systématiquement bombardé pendant des mois les infrastructures essentielles de l'Ukraine

KHARKIV: Le président ukrainien estime que la Russie va bientôt chercher comme l'an dernier à "détruire" les installations électriques de son pays où une frappe russe a provoqué vendredi dans le nord-est la mort d'un enfant de 10 ans, au lendemain de l'une des attaques les plus meurtrières de la guerre pour les civils.

"Cet hiver, les terroristes russes tenteront à nouveau de détruire notre système électrique", a mis en garde dans la soirée Volodymyr Zelensky, qui avait affirmé la veille avoir reçu des "accords clairs" des Européens pour obtenir de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, que Kiev réclame depuis des mois.

Fin 2022, les forces russes avaient systématiquement bombardé pendant des mois les infrastructures essentielles de l'Ukraine, causant des coupures massives de courant qui avaient plongé des millions de personnes dans le froid et le noir.

Vendredi, à la suite d'une frappe sur Kharkiv, "le corps d'un enfant de 10 ans a été retrouvé dans les décombres", a de son côté annoncé le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klymenko, ajoutant que sa grand-mère avait également péri.

Le gouverneur régional, Oleg Synegoubov, a quant à lui fait état d'au moins 28 blessés, dont un bébé de onze mois membre de la famille des deux personnes tuées.

Deux immeubles ont été endommagés et un bâtiment d'habitation de trois étages a été détruit, la police expliquant que deux missiles balistiques Iskander ont atteint ces édifices.

Un photographe de l'AFP a vu ce qui semble être le fragment de l'un de ces engins au fond d'un gros cratère creusé dans une rue du centre-ville. De nombreux débris jonchent les artères où des véhicules civils sont renversés ou calcinés.

Un corps sans tête
Plus tard, M. Synegoubov a déclaré qu'un immeuble résidentiel avait été bombardé à Vovchansk, une cité proche de la frontière russe que les militaires ukrainiens ont reprise il y a un an. Un homme âgé a subi de "graves brûlures" et deux femmes ont été blessées.

La veille, au moins 52 personnes, dont un enfant de six ans, avaient été tuées dans la région de Kharkiv, dans le bombardement en plein jour du village de Groza, selon un nouveau bilan du gouverneur.

Un magasin et un café situés dans le même bâtiment et où se trouvaient une soixantaine de personnes avaient été réduits en ruines.

Vendredi matin, des pompiers déblayaient les gravats, armés de pelles et de pelleteuses.

Dans le cimetière à l'entrée du village, Oleksiï est présent avec des membres de sa famille pour délimiter l'emplacement des tombes où seront inhumés son frère et sa belle-soeur, qui ont perdu la vie dans la frappe.

"Je ne sais pas quand on pourra les enterrer. Le corps de mon frère était entier mais celui de sa femme n'avait pas de tête", dit-il à l'AFP.

Dans une allée, la sépulture du soldat Andriï Kozyr est couverte de fleurs et surmontée d'un drapeau ukrainien.

Les habitants qui avaient participé à ses obsèques s'étaient rassemblés dans le café qui a été pulvérisé.

"Tous ceux qui étaient aux funérailles sont morts. Ça s'est passé juste après que les gens sont rentrés dans le café", raconte Valentina Koziïenko, 73 ans, qui habite en face.

Et de s'interroger : "Comment les Russes ont-ils su qu'il y avait autant de gens là ? Peut-être que quelqu'un leur a dit".

«Crimes de guerre»
La frappe sur Groza a été dénoncée par la communauté internationale, qui a appelé à cesser les attaques contre les civils.

Selon l'ONU, "tout porte à croire" que c'est bien un missile russe qui a frappé ce village de 330 âmes avant le drame.

Interrogé sur l'attaque, le Kremlin a affirmé vendredi ne frapper que des "cibles militaires".

Pour le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, ces "atrocités prouvent que le soutien mondial à l'Ukraine doit être maintenu et renforcé". "L'affaiblir ne ferait qu'entraîner davantage de crimes de guerre de ce type", a-t-il averti vendredi.

La question de l'aide à l'Ukraine est brûlante : en raison d'une crise politique à Washington, le flot de fonds et d'armes en provenance des Etats-Unis pourrait se tarir.

Essaims de drones
L'armée russe a en outre envoyé dans la nuit de jeudi à vendredi de nouveaux essaims de drones d'attaque pour frapper le centre, le nord-est et le sud de l'Ukraine.

Les Ukrainiens ont affirmé avoir abattu 25 de ces 33 Shahed 131/136 de fabrication iranienne.

Le gouverneur de la région d'Odessa (sud), Oleg Kiper, a dit que des drones avaient endommagé un grenier à grains dans le port d'Izmaïl et mis le feu à neuf camions.

Ce port du Danube, régulièrement visé par les Russes, est important pour l'Ukraine car il sert aux exportations de produits agricoles, notamment de blé.

La Russie procède toutes les nuits à des frappes contre l'Ukraine, usant de drones et de missiles.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.