PARIS: Marine Le Pen appelle jeudi dans une tribune les différentes oppositions à l'Assemblée nationale à bloquer le gouvernement dans sa volonté de prélever un à trois milliards d'euros dans les excédents du régime des retraites complémentaires de l'Agirc-Arrco.
L'exécutif réclame un à trois milliards annuels à l'Agirc-Arrco d'ici 2030, qu'il a d'abord présentés comme une participation au relèvement petites pensions prévu par sa réforme des retraites, pour finalement évoquer un devoir de "solidarité" entre régimes en vue d'un "retour à l'équilibre" global. Il menace sinon de se servir dans les caisses, malgré l'opposition des syndicats.
"Ce pillage est non seulement illégitime, mais aussi déraisonnable. Prélever 1 milliard à 3 milliards d'euros au profit de l'État déséquilibrerait durablement l'Agirc-Arrco sans tenir compte des règles prudentielles qui doivent s'imposer à sa gestion", écrit Marine Le Pen dans une tribune publiée jeudi soir sur le site du Figaro.
Cette volonté du gouvernement serait un moyen de "combler son erreur", après la réforme des retraites, assure la présidente du groupe RN à l'Assemblée qui appelle en conséquence les parlementaires à "dépasser les clivages partisans pour défendre l'intérêt général et à former une opposition déterminée à tout prélèvement sur les réserves de l'Agirc-Arrco".
Les pensions complémentaires des ex-salariés du privé seront revalorisées de 4,9% à compter du 1er novembre, au niveau de l'inflation, après un accord entre les organisations syndicales et patronales gestionnaires du régime Agirc-Arrco.
L'Agirc-Arrco verse chaque année près de 90 milliards d'euros à 13 millions de retraités. Cette part complémentaire représente entre 20% et 60% de la pension totale en fonction des personnes.