CASABLANCA: Les liens franco-marocains, érodés par des années de désaccords et de tensions, semblent doucement s'orienter vers un dégel timide. L'accueil récent du nouvel ambassadeur français par le Roi Mohammed VI, la visite de diplomates et militaires français dans le Sahara, esquissent des prémices d'un réchauffement.
Un accueil Royal
L'audience royale du 4 octobre, une étape traditionnelle, mais significative, a vu plusieurs ambassadeurs étrangers présenter leurs lettres de créance, dont Christophe Lecourtier, le nouvel ambassadeur français, félicité par la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna. Ce geste, simple en apparence, porte en lui les espoirs d'une désescalade des tensions, même si les interrogations demeurent, et le doute persiste dans les couloirs des lieux de pouvoirs de Rabat comme de Paris.
En effet, la couverture médiatique française du séisme a exacerbé les tensions. Les reportages perçus comme biaisés ont mis en lumière des différences de perception, déclenchant une crise médiatique qui a, de fait, élargi le fossé entre les deux nations, révélant ainsi la fragilité des relations franco-marocaines sur la scène internationale.
Félicitations, M. l'Ambassadeur
— Catherine Colonna (@MinColonna) October 4, 2023
Laâyoune, une visite hautement signifiante
La délégation française de diplomate de l'ambassade et de hauts gradés de l'armée française en visite à Laâyoune a été reçue chaleureusement par les autorités locales de Laâyoune au Sahara. Ce geste d'ouverture, pour les autorités marocaines, survenant la veille de l'accueil du nouvel ambassadeur français, semble indiquer un intérêt renouvelé pour un dialogue constructif.
La question du Sahara occupe une place centrale dans la diplomatie marocaine. La position française, perçue comme en retrait par rapport à celle des États-Unis, d'Israël ou de l'Espagne, a crée une attente déçue envenimant les relations entre les deux pays. Le soutien jugé timide de la France, selon la diplomatie marocaine ainsi que le rapprochement entre Alger et Paris, contraste avec les reconnaissances plus affirmées d'autres puissances occidentales.
La représentation marocaine en France est restée vacante plusieurs mois durant, l'annonce d'un ambassadeur marocain prenant bientôt son poste à Paris suggère un intérêt mutuel pour le rétablissement des liens diplomatiques. Toutefois, le spectre des désaccords passés, plane encore, depuis que le Roi Mohammed VI a évoqué la centralité de cette question dans les alliances internationales.