IVRY-SUR-SEINE: Le Parti socialiste a dévoilé mercredi ses propositions pour "mieux accueillir" les immigrés en France, notamment en régularisant les sans-papiers "par le travail", alors que le très sensible projet de loi immigration du gouvernement est attendu au Parlement d'ici à la fin de l'année.
"Nous voulons que le travail donne droit au séjour", a déclaré lors d'une conférence de presse au siège du PS Boris Vallaud, le chef de file des députés socialistes, assurant que les Français étaient favorables à cette idée.
"Nous proposons une politique migratoire organisée", a-t-il indiqué, alors que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a dénoncé "le désordre et le chaos" qui résultent selon lui de la politique migratoire actuelle du gouvernement.
Dans le détail, le PS veut que tout étranger en contrat à durée indéterminée (CDI) "depuis au moins six mois puisse prétendre à un titre de séjour pluriannuel" et que toute personne avec un autre contrat de travail de six mois (CDD ou intérim) "puisse prétendre à un titre annuel".
L'article 3 du projet de loi immigration du gouvernement, le plus sensible, prévoit la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers dits "en tension", pour lesquels les employeurs peinent à recruter dans des secteurs comme le BTP ou l'hôtellerie.
Les critères retenus sont une résidence en France depuis au moins trois ans et un emploi dans un secteur "en tension" depuis au moins huit mois.
Il doit être examiné au Sénat à partir du 6 novembre.
Le mois dernier, 35 parlementaires allant de la majorité présidentielle au Parti communiste ont signé une tribune pour réclamer cette régularisation dans les métiers sous "tension" afin d'éviter un détricotage du texte sous la pression des élus de droite Les Républicains (LR), qui y sont opposés.
"Ce n'est pas la totalité de ce que nous revendiquons et de ce que nous défendons", a précisé mercredi la sénatrice de Paris Marie-Pierre de La Gontrie, signataire, comme Boris Vallaud, de la tribune.
"Ca ne veut pas dire qu'on votera la loi Darmanin", avait déjà précisé le député des Landes.
"Je ne sais pas quel est le texte qui sera finalement adopté, s'il l'est un jour", a indiqué Marie-Pierre de La Gontrie, ajoutant que, faute de majorité, "le gouvernement s'apprête, semble-t-il, à envisager des voies juridiques beaucoup plus improbables sur ce sujet".