Les ministres européens promettent un «soutien durable» lors d'une rencontre «historique» à Kiev

Réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE et de l'Ukraine en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, au milieu de l'invasion russe en Ukraine, le 2 octobre (Photo, AFP/Service de presse présidentiel ukrainien).
Réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE et de l'Ukraine en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, au milieu de l'invasion russe en Ukraine, le 2 octobre (Photo, AFP/Service de presse présidentiel ukrainien).
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Publié le Mardi 03 octobre 2023

Les ministres européens promettent un «soutien durable» lors d'une rencontre «historique» à Kiev

  • La Russie «consacre énormément de moyens» à créer des divisions chez les alliés de Kiev, a estimé lundi le chef de la diplomatie ukrainienne
  • A Washington, un accord d'urgence conclu par le Sénat ce weekend pour éviter une paralysie de l'administration fédérale a laissé de côté du budget l'aide à l'Ukraine

KIEV: Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont retrouvés lundi à Kiev pour une "réunion historique" visant à tracer les lignes d'un "soutien durable" à l'Ukraine, confrontée à l'invasion russe et qui ambitionne d'intégrer l'UE.

Face à une contre-offensive ukrainienne lente et les craintes d'une baisse du soutien occidental à l'Ukraine, il s'agit aussi de montrer à la Russie qu'elle "ne doit pas compter" sur la "lassitude" de l'Union européenne, a expliqué la ministre française Catherine Colonna.

Quelques heures plus tôt, le Kremlin s'était dit persuadé que la "lassitude" allait "s'accroître dans différents pays".

Le président russe Vladimir "Poutine se trompe s'il pense qu'il va tenir plus longtemps que nous", a répliqué une porte-parole de la Maison Blanche.

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a salué, sur le réseau social X, "cette réunion historique" - la première de tous les 27 pays membres en dehors de l'UE - en Ukraine, "pays candidat et futur membre".

M. Borrell a cependant précisé qu'il s'agissait d'une rencontre "informelle" qui "n'a pas pour but d'aboutir à des conclusions et à des décisions concrètes".

S'exprimant devant les 24 ministres -- ceux de la Pologne, de la Hongrie et de la Lettonie étant absents pour diverses raisons --, le président Volodymyr Zelensky a estimé que la victoire de l'Ukraine "dépend directement" de la coopération entre Kiev et ses alliés occidentaux.

"Je suis sûr que l'Ukraine et tout le monde libre sont capables de vaincre dans cet affrontement" avec la Russie, a-t-il lancé, demandant notamment aux Européens de nouvelles sanctions contre l'Iran, qui fournit des drones à Moscou, et d'autoriser le reversement d'actifs gelés russes pour financer la reconstruction.

«Protection hivernale»

En recevant ses homologues, Dmytro Kouleba a salué la tenue de la réunion à Kiev, soit "à l'intérieur des futures frontières de l'Union européenne", selon lui.

L'Ukraine ambitionne depuis des années d'intégrer l'UE et s'est vu accorder en juin 2022 le statut de candidat à l'adhésion, mais pour passer à l'étape suivante, Kiev doit encore faire des progrès notamment dans la lutte anti-corruption.

La réunion de lundi à Kiev est un "geste diplomatique exceptionnel", a souligné Mme Colonna, qui a expliqué que l'UE veut témoigner de son "soutien résolu" et "durable" à l'Ukraine "jusqu'à ce qu'elle puisse l'emporter" face à Moscou.

Il s'agit de montrer "que l'Ukraine fait partie de la famille européenne" et de "donner aussi à la Russie le message qu'elle ne doit pas compter sur notre lassitude", a souligné Mme Colonna. "Nous serons là pour longtemps", a-t-elle promis.

La ministre allemande, Annalena Baerbock, a elle demandé la mise en place d'un "plan de protection hivernal" pour permettre à l'Ukraine de faire face aux bombardements de ses infrastructures énergétiques, comme lors de l'année dernière.

Cette rencontre se tient au moment où des craintes émergent quant à la pérennité du soutien occidental à l'Ukraine, qui dépend des livraisons d'armes et de l'aide financière des Européens et des Etats-Unis.

Moscou «consacre énormément de moyens» à diviser les alliés de Kiev

La Russie "consacre énormément de moyens" à créer des divisions chez les alliés de Kiev, a estimé lundi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

"Le plus grand espoir de (Vladimir) Poutine est précisément que l'Occident et le monde se lassent de se ranger au côté de l'Ukraine dans cette guerre. La Russie y consacre énormément de moyens", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

"N'entrons pas dans son jeu", a-t-il ajouté.

Dmytro Kouleba a jugé que la visite des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne, réunis exceptionnellement à Kiev lundi, était "davantage qu'un symbole".

"Il s'agit d'un outil concret pour réfuter ce soit-disant manque d'unité", s'est-il félicité.

«Lassitude»

A Washington, un accord d'urgence conclu par le Sénat ce weekend pour éviter une paralysie de l'administration fédérale a laissé de côté du budget l'aide à l'Ukraine, qui devra faire l'objet d'un projet de loi distinct.

Le président américain Joe Biden a ensuite promis que les Etats-Unis "n'abandonneraient pas" l'Ukraine, et Kiev a annoncé "travailler" avec son principal soutien militaire et financier pour que cette situation "n'empêche pas le flot de l'aide".

Si le Kremlin a estimé lundi que Washington "continuera à s'impliquer dans ce conflit", il a dit s'attendre à ce que "la lassitude du soutien complètement absurde au régime de Kiev va s'accroître dans différents pays".

En Europe, la Slovaquie a porté en tête des législatives samedi un parti populiste qui s'oppose à la poursuite de l'aide à l'Ukraine. Kiev a sobrement dit lundi "respecter le choix du peuple slovaque" et jugé qu'il était trop tôt pour prédire les conséquences.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères hongrois -- dont le pays est resté le plus proche de Moscou dans l'UE -- ainsi que ses confrères polonais et letton n'ont pas assisté à la réunion à Kiev, a indiqué à l'AFP un haut responsable du gouvernement ukrainien sous le couvert de l'anonymat. Les diplomates polonais et letton sont malades, a-t-il ajouté.

Autre source d'aide pour l'Ukraine, une mission du Fonds monétaire international (FMI), la première en trois ans, s'est rendue à Kiev pour discuter d'un programme de 15,6 milliards de dollars, a annoncé le Premier ministre Denys Chmygal.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.