LONDRES : Les Pays-Bas et la Belgique ont décidé dimanche de suspendre tous les vols en provenance du Royaume-Uni après la découverte dans ce pays d'une nouvelle variante « hors de contrôle » du coronavirus, tandis que l'Allemagne envisageait « sérieusement » de prendre des mesures similaires.
La nouvelle souche de nouveau coronavirus était « hors de contrôle », a reconnu dimanche le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, justifiant ainsi un reconfinement de Londres et d'une partie de l'Angleterre, qui pourrait, selon lui, durer jusqu'au déploiement d'un vaccin.
Les reconfinements décidés à Londres et dans le sud-est de l'Angleterre interviennent alors qu'à l'approche des fêtes de fin d'année, l'Italie se reconfine entièrement et d'autres pays d’Europe durcissent les mesures prises afin de contenir la troisième vague de la pandémie qui menace.
Le gouvernement néerlandais a suspendu, à 06h00 heure locale (05h00 GMT) et jusqu'au 1er janvier, tous les vols de passagers en provenance du Royaume-Uni après la découverte aux Pays-Bas d'un cas de contamination par une variante du coronavirus circulant dans une partie du territoire britannique.
La Belgique, elle, suspend les vols et les trains en provenance du Royaume-Uni à partir de dimanche minuit (23H00 GMT).
Quant à l'Allemagne, elle envisageait « sérieusement » dimanche une suspension des vols en provenance non seulement du Royaume-Uni mais aussi d'Afrique du Sud après la découverte d'une variante du Covid-19 dans ces pays.
« option sérieuse »
« Des restrictions du trafic aérien en provenance de Grande-Bretagne et d'Afrique du Sud sont une option sérieuse » examinée par Berlin, a indiqué une source proche du ministère de la Santé.
Une nouvelle variante du coronavirus, la « 501.V2 » a été détectée en Afrique du Sud, qui pourrait expliquer la rapidité des transmissions de cette seconde vague touchant également des patients plus jeunes, avait annoncé vendredi soir le ministre de la Santé, Zwelini Mkhize.
Une telle perturbation du trafic aérien et ferroviaire, si elle perdure en janvier, pourrait aggraver les problèmes de transport liés au Brexit, le Royaume-Uni quittant le 31 décembre le marché unique de l'UE, qui garantit la libre circulation à l'intérieur de ses frontières.
La suspension des liaisons s'est imposée d'autant plus que le ministre de la Santé britannique lui-même a reconnu que « malheureusement la nouvelle souche était hors de contrôle ».
« Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire, est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu'à ce qu'un vaccin soit déployé », a-t-il estimé.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait déclaré samedi que selon les premières données, le virus qui circule à Londres et dans le sud-est de l'Angleterre est jusqu'à 70 pour cent plus contagieux que la précédente souche.
Déjà soumis à de sévères restrictions, les habitants de la capitale et du sud-est de l'Angleterre vont être placés sous un nouveau niveau d'alerte, le quatrième, le plus élevé.
Ils auront pour consigne de rester chez eux et les commerces non essentiels ne pourront plus rouvrir après avoir baissé leur rideau samedi, mettant un terme aux achats de Noël de dernière minute.
Les pubs, restaurants et musées y étaient déjà fermés depuis le précédent week-end.
L'Italie qui, avec le Royaume-Uni, est le pays d'Europe le plus durement frappé par la pandémie avec plus de 68.000 morts, va, elle aussi, se reconfiner pour les fêtes.
« Nos experts craignent que la courbe de contagion n'augmente pendant la période de Noël », a expliqué le chef du gouvernement Giuseppe Conte.
Toute l'Italie sera classée « rouge » pour les fêtes, mais les Italiens auront le droit de sortir de chez eux pour participer à un repas de famille en nombre limité, a annoncé un décret publié samedi.
La Suisse est quant à elle devenue samedi le premier pays d'Europe continentale à autoriser un vaccin contre le Covid-19, le Pfizer/BioNTech.
Une décision prise après le feu vert donné au même vaccin par plus de 15 autres pays, dont les Etats-Unis, le Canada, l'Arabie Saoudite, le Bahrein, le Royaume-Uni, la Jordanie, Singapour et le Mexique.
Vaccination dans l'UE
Dans l'UE, la campagne de vaccination devrait commencer les 27, 28 et 29 décembre, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
L'Agence européenne des médicaments se penchera lundi sur le sort du vaccin Pfizer-BioNTech qui devrait être autorisé dans les deux jours par la Commission. L'examen - et la possible autorisation - du vaccin Moderna a été avancé d'une semaine, au 6 janvier.
Aux Etats-Unis, l'agence fédérale des médicaments (FDA) a accordé vendredi dans l'urgence une autorisation au vaccin de la firme de biotechnologies Moderna et les premières doses ont commencé à être acheminées samedi vers divers points de ce pays, a dit le responsable de l'opération pour le gouvernement américain.
Les Etats-Unis sont confrontés à un rebond spectaculaire de l'épidémie, avec plus de 316.202 morts et plus de 17,65 millions de cas confirmés de Covid-19.
La pandémie a fait au moins 1,68 million de morts dans le monde, selon un bilan établi dimanche. Derrière les Etats-Unis, le Brésil est le pays le plus endeuillé avec 186.356 morts pour 7,21 millions de cas. L'Inde a dépassé samedi les 10 millions de cas et compte 145.477 morts.