GUIDEL, FRANCE: Le président du MoDem, François Bayrou, allié de la macronie, a prôné samedi de "changer complètement de méthode" de gouvernement, estimant que gouverner en démocratie consistait non pas à "tenir bon", mais à "gouverner avec le peuple".
"Je crois que gouverner, ce n'est pas seulement gouverner au nom du peuple pour un temps défini, mais gouverner avec le peuple", a déclaré M. Bayrou lors de l'Université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan), après les interventions des dirigeants des autres partis de la majorité d'Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné (Renaissance) et Édouard Philippe (Horizons).
Pour M. Bayrou, "la démocratie consiste à considérer les citoyens comme co-responsables. La démocratie, ça consiste à prendre au sérieux l'idée que ceux qui vous élisent sont des décideurs. Et pas seulement une fois tous les cinq ans".
"Ça nous impose de changer complètement de méthode de gouvernement. On n'y est pas. Parce que les pouvoirs en général croient que c'est comme autrefois. Les pouvoirs en général croient qu'il suffit de tenir bon", a-t-il développé.
Mais "au temps des écrans omniprésents et des réseaux sociaux, ça n'est pas concevable". "Le poids de l'opinion publique est tel que s'il n'y a pas cette compréhension réciproque, cette compréhension partagée, alors vous êtes dans l'affrontement. Et si vous êtes dans l'affrontement, vous ne pouvez plus gouverner", a poursuivi M. Bayrou.
"Si nous n'arrivons pas à faire cela (...) je crois que la démocratie n'y résistera pas", a estimé le dirigeant du MoDem.
"Il faut donc faire un effort puissant qui va mettre en cause nos manières d'être pour inventer le principe d'association des citoyens aux décisions politiques de première importance. Ça demande du respect, ça demande de l'intelligence collective, ça demande de la générosité pour partager l'information".
"Quand on est au pouvoir et qu'on a des informations qui nous font prendre des décisions, on n'a pas envie de les partager. C'est comme ça, parce que tout le monde comprend que l'information, c'est aussi le pouvoir", a ajouté M. Bayrou, qui a régulièrement regretté un manque de pédagogie du gouvernement lors de la réforme des retraites.
"Cet effort est conduit nulle part dans le monde. Il nous revient, et ce n'est pas la première fois dans l'Histoire, d'être en première ligne de cette réinvention de la démocratie", a-t-il conclu.