Inondations en Libye: quatre nouveaux responsables en détention provisoire

Des soldats distribuent de l'aide dans la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 20 septembre 2023 (Photo d'Abou Bakr AL-SOUSSI / AFP).
Des soldats distribuent de l'aide dans la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 20 septembre 2023 (Photo d'Abou Bakr AL-SOUSSI / AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Inondations en Libye: quatre nouveaux responsables en détention provisoire

  • Huit responsables, dont l'ex-maire de Derna, sont déjà incarcérés depuis le 25 septembre dans le cadre de cette affaire
  • Les autorités de l'Est de la Libye avaient annoncé cette semaine la création d'un fonds pour reconstruire la ville de Derna, frappée de plein fouet par les inondations

BENGHAZI: Quatre nouveaux responsables visés dans l'enquête sur les inondations meurtrières qui ont ravagé la ville libyenne de Derna le 10 septembre ont été placés en détention provisoire, a indiqué le procureur général du pays.

Huit responsables, dont l'ex-maire de Derna, sont déjà incarcérés depuis le 25 septembre dans le cadre de cette affaire.

Quatre personnes, parmi lesquelles deux membres du Conseil municipal de cette ville de l'est de la Libye, ont été placées en détention provisoire pour leur responsabilité présumée dans la "mauvaise gestion des missions administratives et financières qui leur incombaient", précise le communiqué du procureur publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les autorités de l'Est, dans un pays rongé par les divisions depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, ont par ailleurs annoncé vendredi qu'elles commenceraient dans les prochains jours à indemniser les sinistrés des inondations provoquées par la tempête Daniel.

"Les formulaires de recensement des dégâts ont été remis au président de la commission" chargée du dossier, et en contrepartie "les chèques ont été remis aux maires" des communes sinistrées, a indiqué l'exécutif de l'Est dans un communiqué.

Au total 100 000 dinars libyens (19 000 euros) seront remis aux habitants dont les maisons ont été totalement détruites par les flots, a précisé Faraj Kaïm, vice-ministre de l'Intérieur de ce gouvernement.

Ceux dont les maisons ont été "partiellement détruites" recevront 50 000 dinars, tandis que 20 000 dinars ont été alloués aux habitants qui ont perdu leurs meubles et l'électroménager à cause de la montée des eaux, a-t-il ajouté.

Les autorités de l'Est de la Libye avaient annoncé cette semaine la création d'un fonds pour reconstruire la ville de Derna, frappée de plein fouet par les inondations. Mais elles n'ont pas précisé comment ce fonds serait financé.

Le Parlement, basé également dans l'Est, a déjà alloué 10 milliards de dinars (1,9 milliard d'euros) aux projets de reconstruction.

Pourtant non reconnu internationalement, l'exécutif de l'Est a annoncé le 22 septembre la tenue le 10 octobre à Derna d'une "conférence internationale" de reconstruction.

«Initiatives séparées»

Ces annonces interviennent sur fond de craintes de corruption et de mauvaise gestion des fonds alloués à la reconstruction, dans un pays gouverné par deux administrations rivales: l'une à Tripoli (Ouest), dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnue par l'ONU, l'autre dans l'Est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp du maréchal Khalifa Haftar.

Les Etats-Unis, qui semblent avoir choisi déjà de bouder la conférence du 10 octobre, a estimé que "les Libyens devaient être rassurés sur le fait que les fonds publics seraient utilisés de manière transparente et responsable, et que l'aide irait à ceux qui en ont besoin".

"La proposition d'organiser une conférence sur la reconstruction (...) le 10 octobre serait beaucoup plus efficace si elle était menée conjointement et de manière inclusive", a estimé vendredi l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, dans un communiqué.

"Une telle coordination est essentielle pour garantir que les victimes des inondations reçoivent le soutien dont elles ont besoin", a-t-il souligné, ajoutant que son pays "continuera à travailler avec les responsables libyens dans tout le pays et avec les Nations unies pour appuyer un programme de reconstruction dans lequel les Libyens auront confiance".

Il a appelé les autorités libyennes à "mettre en place sans tarder des structures unifiées qui représentent le peuple libyen, plutôt que de lancer des initiatives séparées".

Jeudi à Bruxelles, l'émissaire de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, a indiqué de son côté avoir réclamé un contrôle des fonds destinés à l'aide et la reconstruction lors de consultations avec la Commission européenne.

Les inondations, provoquées par la tempête Daniel et amplifiées par la rupture de deux barrages en amont de Derna, ont fait 3 893 morts, selon un dernier bilan provisoire du gouvernement de l'Est.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.