Au sommet des pays du sud de l'UE, Meloni évoque une «volonté» d'agir sur l'immigration

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec la Premiere ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre maltais Robert Abela et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à la fin du sommet EU-MED9 à Malte le 29 septembre 2023 (Photo de Ludovic MARIN / AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec la Premiere ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre maltais Robert Abela et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à la fin du sommet EU-MED9 à Malte le 29 septembre 2023 (Photo de Ludovic MARIN / AFP).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Au sommet des pays du sud de l'UE, Meloni évoque une «volonté» d'agir sur l'immigration

  • Les dirigeants du Med9 doivent également évoquer les défis régionaux que représentent les catastrophes naturelles, après un séisme dévastateur au Maroc et des inondations meurtrières en Libye
  • Après plus d'une semaine d'accalmie liée au mauvais temps, des arrivées de migrants par la mer ont repris vendredi sur l'île italienne

LA VALETTE, Malte : Les dirigeants des neuf pays méditerranéens de l'Union européenne (UE), réunis vendredi à Malte pour accorder leurs positions sur l'immigration, ont manifesté une "volonté" d'action, a estimé Giorgia Meloni, qui a toutefois fait monter les enchères en brandissant de nouvelles réserves sur le rôle des ONG.

"Je vois certainement une volonté" d'avancer de concert, a déclaré la Première ministre italienne à la presse à La Valette, appelant les Européens à "traduire ces belles idées en actes concrets le plus rapidement possible". Elle a affirmé que la politique pour accélérer l'expulsion des immigrés clandestins devait être "gérée au niveau européen pour être vraiment efficace".

Giorgia Meloni, à la tête d'un gouvernement de droite et d'extrême droite, s'est entretenue en marge de ce sommet du Med9 avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Au cœur de cette rencontre à trois, selon la délégation française, "la mise en œuvre du plan en dix points" présenté mi-septembre par la présidente de la Commission pour aider l'Italie, confrontée à un afflux record de migrants à Lampedusa.

Après plus d'une semaine d'accalmie liée au mauvais temps, des arrivées de migrants par la mer ont repris vendredi sur l'île italienne.

Entre juin et août, au moins 990 personnes ont fait naufrage en Méditerranée centrale -partis d'Afrique du Nord et de Turquie pour atteindre l'Italie et,dans une bien moindre mesure, Malte, le plus souvent en transitant par la Libye-, soit trois fois plus que pendant l'été précédent, selon un décompte publié vendredi par l'Unicef, qui a déploré la transformation de cette mer en "cimetière pour les enfants et leur avenir".

Quelque 11 600 "mineurs non accompagnés" ont tenté de se rendre en Italie entre janvier et mi-septembre à bord d'embarcations de fortune, soit 60% de plus que sur la même période de 2022, a précisé à l'AFP l'agence de l'ONU pour l'enfance.

Emmanuel Macron, qui se revendique progressiste et pro-européen, et Giorgia Meloni, à la tête d'une formation postfasciste et élue il y a un an sur un programme aux accents nationalistes, s'étaient déjà entretenus mardi à Rome et portent désormais une "vision partagée de la gestion de la question migratoire", selon Paris.

«Message clair»

Loin des tensions bilatérales passées. Et loin aussi de la "réponse simpliste et nationaliste" qu'Emmanuel Macron a attribuée dimanche, sans le nommer, au chef de la Ligue Matteo Salvini, pilier de la coalition gouvernementale italienne mais aussi allié de la figure de proue de l'extrême droite française Marine Le Pen.

Avec cette entente de raison, la France espère aussi que le Med9 et ses membres du sud de l'Europe souvent en première ligne, adresseront un "message clair" sur le fait que la réponse est à chercher au "niveau européen", avant des rendez-vous cruciaux de l'UE, à Grenade en Espagne dans une semaine, puis à Bruxelles fin octobre et en décembre. Le sommet réunit aussi Croatie, Chypre, Espagne, Grèce, Malte, Portugal et Slovénie.

L'Allemagne a donné jeudi à Bruxelles son feu vert à un volet-clé du pacte migratoire européen. Mais les négociations sur cette réforme du système d'asile des Vingt-Sept restent ardues: Rome a émis des réserves sur une modification voulue par Berlin, et Giorgia Meloni a réclamé en retour que les ONG secourant les migrants en Méditerranée les fassent débarquer dans les pays dont leurs bateaux battent pavillon.

Malte, située entre les côtes italiennes et l'Afrique du Nord, a aussi organisé une discussion sur les relations avec les voisins de la "rive Sud" de la mer Méditerranée, parmi lesquels la Tunisie et la Libye, pays de transit migratoire dont les Européens attendent davantage d'efforts pour endiguer les traversées.

Emmanuel Macron et Giorgia Meloni -confrontée depuis janvier à un nombre d'arrivées en forte hausse par rapport à 2022 malgré ses promesses de fermeté-, plaident tous deux pour une collaboration plus étroite avec la Tunisie, malgré les craintes des défenseurs des droits humains quant aux pratiques de ce pays du Maghreb.

Tunis "donne des signaux de collaboration très importants", a estimé la cheffe du gouvernement italien, qui espère reproduire ce type de "partenariats" avec les autres États d'Afrique du Nord.

L'UE est accusée, notamment par des ONG de secours aux migrants, d'être complice d'actions illégales de la Tunisie et de la Libye, qui interceptent des embarcations et les contraignent à revenir en arrière. L'une d'elles, Sea Watch, a affirmé vendredi sur X (ex Twitter) que son avion de surveillance avait vu un bateau des garde-côtes libyens éperonner une embarcation transportant une cinquantaine de migrants avant de forcer ces derniers à retourner vers la Libye.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.