«Pourquoi le conflit soudanais n'est-il pas important pour l'ONU?» demande la représentante permanente de l'Érythrée

Sophia Tesfamariam, ambassadrice de l'Érythrée auprès des Nations unies (Photo, Arab News).
Sophia Tesfamariam, ambassadrice de l'Érythrée auprès des Nations unies (Photo, Arab News).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

«Pourquoi le conflit soudanais n'est-il pas important pour l'ONU?» demande la représentante permanente de l'Érythrée

  • La représentante permanente de L'Érythrée auprès des Nations unies, Sophia Tesfamariam, exhorte les Africains à renforcer leurs institutions et à trouver leurs propres solutions dans une interview accordée à Arab News
  • Elle évoque avec franchise les défis auxquels le continent africain est confronté et souligne la nécessité de réformes pour faire de l'ONU une organisation plus efficace

NEW YORK: Alors que la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies s'achevait mardi, il était clair que le rideau n'était pas près de tomber sur les conversations concernant les tensions entre le Nord et le Sud, le rôle des Nations unies dans un ordre mondial multipolaire émergent et la persistance obstinée des conflits et des inégalités dans le monde.

Lors d'une interview franche en marge de l'événement à New York, Sophia Tesfamariam, représentante permanente de l'Érythrée auprès des Nations unies, a fait part à Arab News de son point de vue sur l'état actuel des conflits dans le monde, en mettant particulièrement l'accent sur la situation au Soudan, déchiré par la violence, et sur la dynamique de la diplomatie africaine.

Diplomate chevronnée, elle n'a pourtant pas mâché ses mots pour évoquer la myriade de défis auxquels sa région et le reste du monde sont confrontés, tout en soulignant la nécessité de réformer l'ONU pour en faire une institution plus efficace, de forger de véritables partenariats qui respectent les voix africaines, et de permettre aux nations africaines de prendre en main leur propre destin.

Tesfamariam a également donné son point de vue sur les origines et les conséquences du conflit au Soudan, pays voisin de l'Érythrée à l'ouest, qui continue de s'intensifier et ne montre aucun signe d'apaisement, alors que des atrocités et des violations des droits de l'homme sont continuellement signalées, notamment des violences sexuelles et l'enfouissement de cadavres dans des fosses communes.

EN BREF

  • L'Érythrée, qui a obtenu son indépendance de l'Éthiopie en 1993, occupe une zone stratégiquement importante dans la Corne de l'Afrique.
  • La représentante de l'Érythrée auprès des Nations unies, Sophia Tesfamariam, souhaite que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime sur les questions africaines.

Le conflit qui oppose les forces armées soudanaises aux forces de soutien rapide a déjà fait plus de 4 000 morts et au moins 12 000 blessés. Il a provoqué le déplacement de 5,3 millions de personnes à l'intérieur du Soudan et a envoyé une marée humaine de réfugiés dans les pays voisins, notamment en Érythrée. Dans la région occidentale du Darfour, théâtre d'une campagne génocidaire au début des années 2000, le conflit s'est transformé en violence ethnique, l'ONU et les groupes de défense des droits signalant que les Forces de soutien rapide et les milices arabes alliées attaquent les tribus et les clans africains.

Vue de la destruction d'un marché aux bestiaux à Al-Fasher, la capitale de l'État du Nord-Darfour au Soudan, dans le cadre de la guerre entre les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide, le 1er septembre (Photo, AFP).

Tesfamariam a décrit le choc ressenti dans la région lorsque le Soudan est entré dans la tourmente, affirmant qu'il s'agissait de quelque chose «qui n'aurait jamais dû se produire» parce que cela va à l'encontre de «la culture du peuple soudanais, de son histoire, et de ses origines».

«Pour les Soudanais, la guerre en plein milieu de leurs villages, en plein milieu des villes, cette guerre urbaine est nouvelle. Personne ne peut s'y habituer», a-t-elle ajouté.

Salle bondée dans un hôpital d'Al-Fasher, dans la région du Darfour-Nord au Soudan, où de nombreuses personnes ont été blessées dans les combats en cours (Photo, Ali Shukur/MSF/AFP).

La crise ne peut pas être attribuée uniquement à une bataille d'égo entre les chefs des deux forces militaires, a jugé Tesfamariam. Elle croit plutôt que «cet acte final» est le résultat des interventions extérieures, historiques et plus récentes, souvent motivées par des intérêts militaires et économiques, qui ont entravé la capacité du peuple soudanais à prendre en charge son propre destin et son propre développement depuis qu'il a accédé à l'indépendance.

Bien que le peuple soudanais ait initié la révolution qui a conduit au renversement du président Omar Bachir en avril 2019, ses aspirations ont été apparemment détournées par divers intérêts extérieurs, régionaux et internationaux, ce qui a contribué aux affrontements actuels entre les factions au sein du pays, selon Tesfamariam.

Un incendie qui fait rage dans la tour de la Compagnie pétrolière du Grand Nil à Khartoum, au milieu des combats entre l'armée régulière et les forces paramilitaires de soutien rapide, en septembre (Photo, AFP).

«À mon avis, c'est ce qui a incité les deux parties (les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide) à voir qui prendrait le dessus», a-t-elle expliqué.

 «Si vous voulez lever les voiles pour voir où se trouve la source de ce conflit, vous trouverez que l'intervention étrangère est coupable», a-t-elle indiqué.

Le conflit, qui a débuté le 15 avril, est venu s'ajouter à une crise humanitaire déjà grave qui ravage le Soudan depuis des décennies. La situation est devenue si désespérée qu'environ 25 millions de personnes ont besoin d'aide pour survivre, mais les agences humanitaires sont paralysées par le manque d'accès, les conditions précaires sur le terrain et les restrictions bureaucratiques qui pèsent sur leurs mouvements, tant à l'intérieur du Soudan que vers les endroits où les besoins sont les plus intenses.

Tesfamariam a souligné les relations historiques entre son pays et le Soudan. Il fut un temps, par exemple, où le Soudan accueillait les réfugiés érythréens pendant la lutte pour l'indépendance de l'Éthiopie, qui a duré des décennies et s'est achevée en 1991.

Une femme éthiopienne marche en portant des paquets sur son dos dans la ville frontalière de Metema, dans le nord-ouest de l'Éthiopie, le 1er août 2023 (Photo, AFP).

«Nous ne faisons pas de camps de réfugiés», a-t-elle déclaré. «Ce sont des Soudanais. C'est leur maison. Ils peuvent venir à tout moment. Et s'ils ont besoin de se réfugier en Érythrée aujourd'hui, les communautés érythréennes les accueilleront comme s’ils étaient des leurs, tout comme ils nous ont accueillis lorsque nous allions au Soudan.

«La situation humanitaire est donc pour nous une nécessité historique, presque une occasion de rendre au peuple soudanais ce qu'il a fait pour nous et ce qu'il continue de faire pour nous depuis toutes ces années», a-t-elle mentionné.

Quant à la communauté internationale, Tesfamariam a exprimé sa déception face à son incapacité à forcer les factions belligérantes à accepter une trêve durable, malgré de nombreuses tentatives.

«Un cessez-le-feu de vingt-quatre heures, un autre de quarante-huit heures – qu'est-ce que cela signifie?», s’est-elle demandé. «En quoi le fait de savoir que les combats vont s'arrêter pendant vingt-quatre heures peut-il vous donner de l'espoir en tant que résident? Et que se passe-t-il après vingt-quatre heures?

«Ainsi, ces négociations de cessez-le-feu interminables et dénuées de sens qui ne mènent nulle part m'indiquent que la communauté internationale ne souhaite pas sérieusement mettre un terme au conflit au Soudan et que les parties belligérantes ne sont pas sérieuses dans leurs engagements envers leur peuple.»

Un convoi du Programme alimentaire mondial (Pam) dans le village d'Erebti, en Éthiopie, le 9 juin 2022, en route vers le Tigré, où des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par la guerre (Photo, AFP).

Tesfamariam a évoqué ce qu'elle a décrit comme «l'ineptie totale et l'échec complet» du système des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité, où, selon elle, la politique du deux poids, deux mesures est désormais à l'ordre du jour.

«Où est l'intérêt?» demande-t-elle. «Il y a des gens qui meurent dans les rues du Soudan. Mais vous avez consacré de très nombreuses réunions, et même de nombreuses réunions de l'Assemblée générale, à l'Ukraine. Pourquoi la question soudanaise n'est-elle pas une question importante pour vous?

«Je pense que ce manque total d'intérêt en dit beaucoup sur l'ONU, ses structures, son fonctionnement, ses échecs et son incapacité à résoudre les problèmes pour lesquels elle a été créée.

«L'absence totale d'action crédible de la part du Conseil de sécurité me fait dire qu'il n'est peut-être pas ce que nous pensons qu'il est – cet organe directeur qui peut apporter la paix et la sécurité à chacun d'entre nous – et qu'il nous laisse peut-être nous débrouiller tout seuls. Et cela est vraiment une voie dangereuse.

«Quel est le rôle de l’ONU ici? Je me pose la question. Je pense donc que cet appel permanent à la réforme du Conseil de sécurité, à la réforme de l'Assemblée générale, à ce qu'elle peut faire et à ce qu'il est viable de faire, se poursuivra. Et ce sont ces exemples que nous évoquerons à l'avenir pour dire: «Où étaient les Nations unies? Et je suis sûre que les générations futures s'interrogeront également à ce sujet.»

L'envoyée de l'Érythrée auprès des Nations unies, Sophia Tesfamariam, déplore «l'ineptie totale et l'échec total» de l’ONU dans la recherche d'une solution à la crise soudanaise (Photo, AFP).

Tesfamariam a appelé Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, à «prêter attention» et à s'exprimer sur les questions africaines.

«Pour l'instant, l'Afrique n'a pas de voix», a-t-elle déclaré. «Oui, c'est une bonne chose qu'on vous dise “des solutions africaines pour des problèmes africains”. Mais en fin de compte, s'il n'y a pas de tierce partie impliquée, rien ne se passe. Rien ne bouge.»

S'il est vrai que l'on considère de plus en plus que les questions africaines doivent être traitées en premier lieu par l'Union africaine et les organisations sous régionales, Tesfamariam a signalé qu'elle avait remarqué un grand décalage entre la théorie et la réalité.

Malgré la rhétorique des «solutions africaines aux problèmes africains», a-t-elle soutenu, l'UA ne semble pas bénéficier du même poids ou des mêmes ressources que ses homologues européens, en particulier l'UE.

Le secrétaire général de L’ONU, Antonio Guterres, devrait «prêter attention» et s'exprimer sur les questions africaines, selon l'ambassadrice érythréenne Tesfamariam (Photo, AFP).

«Le bureau de l'UA ici (à l'ONU) est-il aussi renforcé et bénéficie-t-il de toutes les ressources, de l'attention et de la capacité, voire du mandat, pour interagir avec l'ONU que l'UE?» demande-t-elle.

«Je ne pense pas que ce soit le cas. Mais pouvons-nous blâmer l'UE, les Nations unies et d'autres pour leur manque d'intérêt? Que font aussi les Africains?»

Elle a poursuivi: «Comment se fait-il que lorsque l'UA se réunit chaque année, la première vague de personnes qui entre et s'assoit pour écouter vos discussions est composée des Européens et des Américains? Bénéficie-t-on du même respect et du même luxe pour aller s'asseoir dans les réunions de l'UE en Europe afin de découvrir ce dont ils discutent? Non.

«Alors pourquoi vous reléguer-vous continuellement à ce genre de postes pour les Africains? Mais quand vous ne pouvez pas payer vos propres factures, quand tout le monde finance chaque projet que vous avez partout, c'est celui qui paie les violons qui choisit la musique.

«Comment dire non à la générosité de l'UE, de l'ONU et d'autres agences qui dicteront ce qu'il faut faire avec votre agence? Pourquoi la finance doit-elle être au centre de tout? Je pense que si les Africains trouvent la solution, ils trouveront aussi les moyens de financer les projets et les initiatives qu'ils essaient de promouvoir» a souligné Tesfamariam.

Les leaders des États membres de l'Union africaine participent à une séance de photos de famille lors d'une récente assemblée dans la ville d'Addis-Abeba, en Éthiopie. L'Union doit se renforcer, s'affirmer davantage et devenir un ardent défenseur des intérêts africains, déclare l'ambassadrice d'Érythrée Sophia Tesfamariam (Photo, AFP).

Tout d'abord, selon Tesfamariam, l'UA doit se renforcer, s'affirmer davantage et devenir un ardent défenseur des intérêts africains. Ensuite, elle a insisté sur la nécessité pour les Africains de prendre en charge leurs propres problèmes, de renforcer les institutions régionales et continentales et de trouver leurs propres solutions à leurs problèmes.

Elle a critiqué la dépendance financière actuelle de l'Afrique à l'égard d'entités extérieures, estimant qu'elle conduit souvent les donateurs à dicter des conditions qui pourraient ne pas correspondre aux intérêts de l'Afrique.

«Les Africains eux-mêmes doivent assumer leurs responsabilités», a estimé Tesfamariam. «Nous devons commencer à nous regarder en face, à faire un examen de conscience et à nous demander pourquoi nous ne faisons pas davantage afin de renforcer nos propres institutions régionales et continentales.

L'ambassadrice de l'Érythrée auprès de l'ONU, Sophia Tesfamariam, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU (Photo, AFP).

«Ces institutions ne peuvent plus se contenter de parler. Concrètement, que faisons-nous pour répondre aux besoins de nos populations, de notre région? Comment formons-nous des partenariats – pas des partenariats du type «qui donne et qui reçoit», mais de véritables partenariats, où nous partageons des intérêts et où nous agissons ensemble dans l'intérêt de la sécurité mondiale?»

Tout en admettant que les efforts visant à faire une brèche dans l'architecture internationale «enracinée» sont encore «un travail en cours», Tesfamariam a ajouté: «Nous n'abandonnons pas maintenant.»

Elle s'est engagée à continuer à travailler pour faire entendre la voix de l'Afrique dans les forums internationaux, se réjouissant du fait qu’«au fil des ans, nous avons pu trouver davantage de personnes partageant les mêmes idées».

Elle a soutenu: «Je ne suis pas seule ici. Si je me sentais seule auparavant, j'ai maintenant une société de réclamation mutuelle à l'ONU dont les membres ressentent exactement ce que ressent l'Érythrée – cette même frustration à l'égard de l'ONU et de son inaptitude dans certains domaines, et de notre incapacité à nous unir en tant que groupe pour faire la différence, pour apporter des changements à certaines des questions que nous avons soulevées ici.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre des Affaires étrangères aborde des questions régionales et internationales avec son homologue français

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi son homologue français, M. Jean-Noël Barrot

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot.

Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier la situation actuelle dans la bande de Gaza et les initiatives prises pour la prochaine conférence visant à résoudre la question palestinienne et à faire progresser la solution des deux États, prévue en juin prochain sous la présidence conjointe de l'Arabie saoudite et de la France.

 


Le chef de la diplomatie syrienne hisse le nouveau drapeau de son pays devant l'ONU

Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
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  • Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU
  • M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent

DAMAS: Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU, affirmant qu'il s'agissait d'un moment "historique" et réclamant la levée des sanctions contre son pays.

"Le ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani hisse le nouveau drapeau syrien devant le siège de l'ONU à New York", a annoncé l'agence officielle syrienne Sana.

Le chef de la diplomatie des nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir le 8 décembre à Damas et évincé l'ex-président Bachar al-Assad, doit participer à une réunion du Conseil de sécurité vendredi.

Dans une déclaration à la chaîne al-Jazeera après avoir hissé le drapeau à trois étoiles, symbole du soulèvement contre le pouvoir de Bachar al-Assad, le ministre a affirmé qu'il s'agissait d'un moment "historique" qui "consacre la victoire du peuple syrien".

"La nouvelle administration (..) tend la main à la communauté internationale et attend que cette dernière fasse de même en retour", a-t-il dit.

M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent. "Le peuple syrien a besoin en premier lieu d'une levée des sanctions", a déclaré le ministre à la chaîne al-Jazeera.

"Les sanctions entravent le retour des réfugiés, la stabilité, les investissements, la reconstruction des infrastructures détruites par le régime d'Assad", a-t-il souligné.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie syrienne, exsangue après 14 années de guerre civile.

Les sanctions économiques impactent lourdement le pays, où selon l'ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.

Parallèlement à la visite du ministre des Affaires étrangères à New York, le ministre syrien des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont participé aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale cette semaine, pour la première fois depuis plus de 20 ans.


Nucléaire: le chef de la diplomatie iranienne à Oman pour de nouvelles discussions avec Washington

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  • L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate
  • M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère

TEHERAN: Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas  est arrivé vendredi à Oman pour une troisième session de discussions sur le nucléaire avec les Etats-Unis prévue samedi, Téhéran augurant de "possibles progrès" si Washington fait preuve de "bonne volonté, sérieux et réalisme".

L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate.

M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère, Esmaïl Baghaï.

Le département d'Etat américain a annoncé que l'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participerait bien à ces pourparlers, dans la foulée des deux précédents rendez-vous à Mascate le 12 avril et Rome le 19, salués comme de bonnes discussions par Téhéran et Washington.

Ce troisième cycle prévoit une session de pourparlers techniques entre experts sur le programme nucléaire iranien, en complément de la négociation diplomatique principale.

Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat américain, dirigera les travaux techniques du côté américain.

L'agence de presse iranienne Tasnim a de son côté rapporté que les discussions techniques seront menées côté iranien par les vice-ministres des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi et Majid Takht-Ravanchi.

Vendredi, M. Baghaï a déclaré que "pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l'autre partie".

Dans une interview jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran "aborderait les négociations de samedi avec sérieux, et que si l'autre partie fait également preuve de sérieux, des progrès sont possibles".

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" contre l'Iran, avec qui les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980. Il a initié des négociations avec Téhéran, tout en menaçant de bombarder l'Iran en cas d'échec.