L'UNICEF gérera des classes pour garçons et filles dans les régions d'Afghanistan sous le contrôle des Talibans

Sur cette photo prise le 16 juillet 2019, des écolières afghanes rentrent chez elles après les examens de mi-trimestre dans une école de Kaboul (Photo, AFP).
Sur cette photo prise le 16 juillet 2019, des écolières afghanes rentrent chez elles après les examens de mi-trimestre dans une école de Kaboul (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

L'UNICEF gérera des classes pour garçons et filles dans les régions d'Afghanistan sous le contrôle des Talibans

  • L'UNICEF prévoit que les cours pour plus de 100 000 garçons et filles commenceront au début de l'année prochaine
  • Pendant le règne des talibans de 1996 jusqu'à l'éviction du groupe en 2001, les filles n'ont pas fréquenté les écoles

KABOUL: Dans une démarche sans précédent, les talibans ont accepté un programme du Fonds des Nations Unies pour les enfants afin de donner accès à l'éducation à plus de 100 000 filles et garçons afghans dans les régions sous le contrôle du groupe d'insurgés, ont confirmé samedi l'UNICEF et les talibans.

Cette percée fait suite à près de deux ans de discussions entre l'agence onusienne et les leaders talibans installés au Qatar. Selon les estimations de l’UNICEF, 3,7 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en Afghanistan, où des décennies de conflit armé ont complètement détruit les infrastructures scolaires. Soixante pour cent des enfants non scolarisés sont des filles qui, pendant la domination des talibans de 1996 jusqu'à l'éviction du groupe après une invasion menée par les États-Unis en 2001, ont été privées d’éducation.

« L'accord avec les talibans vise à accroitre les classes d'éducation communautaire (CEC) à 4 000 en vue de toucher environ 100 000 à 140 000 enfants, y compris des filles », a déclaré Sam Mort, responsable de la communication, de la promotion et de l'engagement civique à l'UNICEF pour l’Afghanistan.

Sur la base de l’accord de l’agence avec les talibans, l’UNICEF élargira son programme des CEC déjà existant avec un financement du Partenariat mondial pour l’éducation, de la Fondation Bill et Melinda Gates et de la Commission européenne, a affirmé Mort. « Nous prévoyons que ces cours commenceront au début de l'année prochaine, lorsque les écoles à travers l'Afghanistan reprendront, et la date de début sera conforme aux précautions exigées par la pandémie de la Covid-19 ».

Les classes CEC sont d’habitude établies dans des bâtiments ou des maisons communautaires. Chaque classe peut accueillir de 25 à 35 élèves où les filles sont enseignées par des institutrices.

Cette initiative de l'UNICEF est née d'une campagne contre la polio en 2018.

« Depuis 2018, nous avons commencé à explorer les moyens de renforcer la sensibilisation à la polio. . . et nous avons entamé ces conversations au niveau local, qui ont ensuite eu lieu à Doha, à un niveau plus élevé. C’est vraiment devenu une discussion sur les autres services que les talibans et leur communauté ont en vraiment besoin », a révélé Mort.

« Ainsi la discussion a évolué. . . et les talibans ont dit : ‘Pourquoi se contenter de deux gouttes de vaccin antipoliomyélitique seulement ? Pourquoi ne pouvons-nous pas nous étendre à d’autres services destinés aux enfants ?’ Et c’est dans ce contexte que nous avons entamé d’autres discussions sur l’amélioration de l’accès à l’éducation pour chaque enfant sans exception ».

Lors des discussions à Doha, les talibans, étaient « disposés à accepter l’éducation des filles jusqu’à la fin de l’école primaire », mais selon l’accord actuel, ce sera les trois premières années d’école. Le programme sera exécuté par les partenaires de l’UNICEF en coopération avec les Talibans, a ajouté Mort.

Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a déclaré à Arab News que de nouvelles discussions étaient nécessaires entre le groupe et l'UNICEF pour la mise en œuvre du projet. Ni l'UNICEF ni les Talibans n'ont été cependant en mesure d'estimer le coût du programme.

« Cela est une bonne chose. C'est un problème vital ; les gens ont effectivement besoin d'éducation, en particulier nos régions déchirées par la guerre et la pauvreté où les gens ont été privés d'éducation pendant des années », a confirmé Mujahid.

« Nous soutenons et approuvons tout cela. . . on ne connait pas le nombre de classes pour les garçons ainsi que pour les filles, mais les filles et les garçons vont certainement rejoindre leurs classes ».

Les responsables du gouvernement afghan n'ont pas répondu aux demandes de commentaires. Néanmoins, la porte-parole du ministère de l'Éducation, Najiba Aryan, a déclaré à Arab News que l'UNICEF n'avait encore pas informé le ministère de cet accord.

« Mais nous nous félicitons de toute initiative qui permet aux Afghans d’avoir accès à l’éducation », a-t-elle déclaré.

L'analyste afghan basé au Canada, Said Azam, a décrit le développement comme la « meilleure nouvelle » depuis l'éviction des talibans.

« Avec un peu de chance, tous les établissements d'enseignement du pays seront désignés, reconnus et enfin à l'abri de toute action violente des talibans », a-t-il déclaré à Arab News.

L'ancien conseiller du gouvernement afghan, Torek Farhadi, a affirmé que pour un pays où 17% seulement des femmes afghanes sont instruites, le fait que les talibans aient finalement accepté que les filles aillent à l'école, reste « une excellente nouvelle pour toute la population afghane ».

« Pour l'Afghanistan, il vaut mieux que ses enfants aient accès à l'école que d'en être privés, car certaines zones ne sont encore pas contrôlées par son gouvernement en difficulté », a déclaré Farhadi à Arab News. Il a également ajouté que « dans le passé, des hauts fonctionnaires du gouvernement ont empoché l'argent versé par les donateurs destinés à construire des écoles ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.