L'avenir incertain de la récolte de dattes au Soudan en guerre

Des travailleurs collectent des dattes au début de la saison des récoltes à Barkal, dans le nord du Soudan, le 15 septembre 2023 (Photo, AFP).
Des travailleurs collectent des dattes au début de la saison des récoltes à Barkal, dans le nord du Soudan, le 15 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

L'avenir incertain de la récolte de dattes au Soudan en guerre

  • Au Soudan, la datte figure parmi les aliments quotidiens, comme dans de nombreux pays arabes, et elle est vitale pour l'économie du pays
  • Dans tout le pays, les petits fermiers n'ont plus accès aux financements, les acheteurs n'arrivent plus à écouler les stocks sur les marchés

KARIMA: Hozaifa Youssef devait poursuivre ses études en Inde mais la guerre au Soudan en a décidé autrement: à la place il récolte des dattes dans sa région d'origine. Ses employeurs, eux, craignent de ne pas pouvoir écouler leur production.

A Karima, ville du nord au bord du Nil, à 350 kilomètres de Khartoum, se dressent des milliers de longs palmiers-dattiers plantés à intervalles réguliers dans des parcelles jalonnées de réservoirs d'eau.

Là, septembre marque le début de la récolte. C'était le cas dans les palmeraies du nord du Soudan, mais pas dans les autres régions. Dans le sud, à Gedaref, connu pour être le grenier à céréales du Soudan, les terres sont restées en jachère cette année.

Si Al-Fateh al-Badawi a pu récolter ses dattes à Karima, il n'est pas sûr de pouvoir les écouler car "les acheteurs sont frileux", observe l'agriculteur.

Au-dessus de lui, sous un grand ciel bleu, pieds nus et muni d'une simple corde, un homme grimpe le stipe d'un palmier pour couper les régimes de dattes. Au sol, à l'ombre des rameaux, sur de grands draps blancs, hommes et adolescents battent les régimes de dattes avant de récupérer les derniers fruits à la main.

Grand producteur mondial

Parmi eux, Hozaifa Youssef, radiologiste de 26 ans qui travaillait à Khartoum avant de rejoindre sa famille dans le nord pour aider à la récolte et échapper aux affres de la guerre qui a éclaté le 15 avril.

"Je devais partir en Inde pour mon master, mais avec la guerre, j'ai dû changer mes plans", raconte-t-il à l'AFP depuis une palmeraie de sa région natale.

La guerre sanglante opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires dirigés par son ancien adjoint devenu rival, le général Mohammed Hamdane Daglo, a plongé ce pays d'Afrique de l'Est dans le chaos. Les combats ont fait au moins 7.500 morts, selon un bilan de l'ONG Acled, et plus de cinq millions de déplacés et de réfugiés, d'après l'ONU.

La guerre est aussi responsable de ce que les experts appellent la "désindustrialisation" du pays, et de la dévastation de son secteur agricole, qui représente près de 40% du PIB et 80% des emplois, selon l'ONU.

Au Soudan, la datte figure parmi les aliments quotidiens, comme dans de nombreux pays arabes, et elle est vitale pour l'économie du pays. Septième producteur mondial de dattes, le Soudan en produit plus de 460.000 tonnes par an, d'après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Et dans tout le pays, les petits fermiers n'ont plus accès aux financements, les acheteurs n'arrivent plus à écouler les stocks sur les marchés et les poids lourds de l'industrie agricole ont jeté l'éponge.

En mai, le groupe agricole Haggar, premier employeur du Soudan, a annoncé la suspension de ses activités et investissements dans le pays. Ceux qui continuent à travailler, font face à des défis de taille.

«Marchés de substitution»

Avant la guerre, l'essentiel du commerce avait lieu à Khartoum. Mais la guerre a déstructuré une économie déjà à genoux. Les frappes aériennes incessantes, tirs d'artillerie et combats de rue ont détruit la capitale, poumon économique du pays.

"En raison de la proximité et de l'importance de la demande à Khartoum, c'est là qu'on écoulait la majeure partie de nos récoltes les années précédentes, mais avec la guerre ce n'est plus possible", s'inquiète M. Badawi, vêtu d'une djellaba blanche et d'une calotte assortie.

"On essaye de trouver des marchés de substitution", dit-il. Un autre agriculteur, Al-Jerah Ahmed, estime lui que l'aide de l'Etat soudanais est nécessaire pour "une production de qualité". L'homme de 45 ans aimerait que les autorités "investissent dans l'usine de conservation de dattes de Karima".

Mais l'Etat, qui n'a pas payé les salaires des fonctionnaires depuis cinq mois, peine déjà à assurer la sécurité alimentaire des 48 millions d'habitants depuis que le Soudan a perdu ses deux principaux pourvoyeurs en blé en raison de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Et dans un pays qui était déjà parmi les plus pauvres du monde avant la guerre entre l'armée et les paramilitaires, près de six millions d'habitants sont désormais "au bord de la famine", alerte l'ONU.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des derniers développements à Rafah avec le Premier ministre palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
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  • Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont notamment évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays
  • Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi

RIYAD: Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a discuté avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, des derniers développements dans la ville de Rafah, située à Gaza.

Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont également évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays ainsi que les priorités et le programme de travail du gouvernement palestinien.

Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi, après que le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas fournir d’armes à Israël si ses forces envahissaient cette ville du sud de Gaza.

Israël est allé à l’encontre des objections internationales en envoyant des chars et en menant des «frappes ciblées» dans la ville frontalière, où se sont réfugiés de nombreux civils palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudia dévoile son plan pour la saison du Hajj 2024

Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
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  • La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj
  • Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison

RIYAD: Saudia a dévoilé son plan opérationnel pour la saison du Hajj de cette année. Elle a annoncé qu’elle mettrait plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume.

La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et elle s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

La période opérationnelle de la compagnie pour la saison du Hajj dure soixante-quatorze jours, à partir du 9 mai. Elle comprend à la fois les arrivées et les retours.

Saudia a formé des équipes spécialisées afin de superviser le suivi du rendement, les opérations dans les salons VIP, la coordination avec les autres secteurs ainsi que l’élaboration d’un plan d’urgence en collaboration avec les parties prenantes concernées.

Des simulations ont été menées dans les aéroports internationaux de Djeddah et de Médine afin de se préparer pour la période du Hajj.

Saudia va accueillir les pèlerins de la Grande Mosquée dans cinq aéroports nationaux: Djeddah, Médine, Riyad, Dammam et Yanbu, précise la SPA.

Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison. L’initiative intitulée «Route de la Mecque» permettra d’accueillir plus de 120 000 pèlerins, et le service du «Hajj sans bagages» sera également mis en place.

La compagnie aérienne prévoit de transporter 270 000 valises et 240 000 bouteilles d’eau de Zamzam pendant la saison du Hajj.

Amer Alkhushail, PDG de Saudia Hajj and Umrah, a affirmé que la compagnie aérienne nationale était «honorée» de jouer un rôle essentiel auprès des pèlerins, conformément aux objectifs de la Vision 2030 du Royaume.

Saudia a acquis une «expérience inestimable» lors des précédentes saisons du Hajj, contribuant au développement et à la mise en œuvre d’initiatives stratégiques, a-t-il ajouté.

«Dans le cadre de nos préparatifs pour la prochaine saison du Hajj, le groupe Saudia s’est engagé à conclure des accords avec les délégations gouvernementales et les agences de voyages. Nous sommes déterminés à assurer une capacité de sièges adéquate et à étendre nos services pour répondre à la demande dans plus de cent destinations sur quatre continents», a confié M. Alkhushail.

«De plus, nous facilitons les réservations et l’émission des billets par voie électronique et par le biais des bureaux du groupe Saudia. Nous menons également des campagnes de sensibilisation pour informer les pèlerins sur les exigences en matière de bagages, notamment les dimensions, le poids et les objets interdits en avion.»

«Nous sommes prêts à soutenir la mise en place de vols dans le cadre de l’initiative Route de la Mecque.»

Grâce à son personnel, Saudia peut communiquer en trente langues différentes avec les pèlerins du monde entier, a-t-il ajouté.

Les repas à bord sont adaptés aux diverses exigences, a assuré M. Alkhushail avant d’évoquer les divertissements à bord de Saudia. En effet, la compagnie offre aux pèlerins un riche contenu éducatif et d’orientation élaboré en collaboration avec le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra.

Saudia propose aussi des services de collecte des bagages aux lieux de résidence des pèlerins, ce qui facilite le voyage après l’accomplissement des rituels du Hajj, a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié des installations d’eau de Gaza ont été détruites, selon une enquête de la BBC

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
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  • Plus de la moitié des usines de dessalement et des systèmes de forage ont été endommagés ou détruits
  • La destruction des stations d’épuration des eaux usées a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau

LONDRES: Une enquête menée par la BBC révèle que la moitié des installations d’eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Des images satellites examinées par BBC Verify montrent qu’un peu plus de la moitié des six cent trois usines de dessalement et des systèmes de forage utilisés pour fournir de l’eau à Gaza ont été endommagés ou détruits. C’est également le cas de quatre des six stations d’épuration des eaux usées.

Selon une organisation humanitaire citée par la BBC, les deux autres stations d’épuration ont été fermées par manque de carburant ou d’approvisionnement. Les efforts de réparation ont été fortement perturbés en raison des dégâts qu’un important dépôt a subis.

La destruction de ces installations a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau, ce qui présente de graves risques pour la santé de la population, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

Le nombre de cas de diarrhée, d’hépatite A et même de choléra est monté en flèche.

Selon la Dr Natalie Roberts, directrice générale de Médecins sans frontières UK, la destruction des installations d’eau et d’assainissement a entraîné «des conséquences sanitaires désastreuses pour la population», ce qui a causé des décès.

Elle note que Rafah et la frontière sud de la région font partie des zones les plus touchées.

La BBC explique que, dans la mesure où l’état exact de chaque installation n’a pu être déterminé, aucune distinction ne peut être faite entre les installations «détruites» et celles qui sont «endommagées».

Elle souligne en outre que tous les dégâts ne sont pas visibles sur les images satellite – principalement dans le nord de Gaza ou dans la zone qui entoure la ville méridionale de Khan Younès –, de sorte que certaines installations touchées ont pu passer inaperçues.

La situation a été aggravée par les dégâts subis par le Service des eaux des municipalités côtières de Gaza et par le principal dépôt de services de l’Unicef, ce qui rend les réparations difficiles.

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées.

D’après Leila Sadat, ancienne conseillère spéciale sur les crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale, ces destructions témoignent soit d’une «approche imprudente» des infrastructures civiles, soit d’un ciblage intentionnel.

Elle ajoute qu’il est possible que «ces destructions ne soient pas toutes des erreurs».

En réponse aux conclusions de la BBC, l’armée israélienne indique que le Hamas a utilisé des infrastructures civiles à des fins militaires, y entreposant des armes et des munitions.

Elle soutient que les installations d’approvisionnement en eau ont été principalement touchées lors de frappes aériennes qui visaient les combattants du Hamas et nie avoir intentionnellement ciblé des infrastructures civiles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com