Le Nord doit écouter le Sud, déclare l'ancien président slovène Danilo Turk à Arab News

Danilo Turk est l'ancien président de la Slovénie et l'actuel président du Club de Madrid (Photo, Arab News).
Danilo Turk est l'ancien président de la Slovénie et l'actuel président du Club de Madrid (Photo, Arab News).
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

Le Nord doit écouter le Sud, déclare l'ancien président slovène Danilo Turk à Arab News

  • L'impasse diplomatique entre l'Occident et la Russie au sujet de l'Ukraine est un obstacle majeur au progrès, selon M. Turk
  • Le président du Club de Madrid salue la prise de conscience par l'Arabie saoudite de «sa responsabilité mondiale croissante»

NEW YORK: Alors que le monde est confronté à des défis allant du développement durable au changement climatique en passant par les conflits, l'attention se porte de plus en plus sur l'évolution du multilatéralisme, sur le rôle des puissances émergentes et sur l'impératif de coopération sur des questions telles que les migrations et les droits de l'homme.

En marge de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, Danilo Turk, ancien président de la Slovénie et actuel président du Club de Madrid, une organisation regroupant d'anciens chefs d'État ou de gouvernement du monde entier, livre à Arab News son point de vue sur certaines des grandes questions du moment.  

L'ONU est un lieu de prédilection pour M. Turk, qui a été le premier ambassadeur de son pays auprès des Nations unies. C'est en tant que président du Club de Madrid qu'il effectue sa visite la plus récente.

Cette organisation, qui représente 126 anciens dirigeants de 73 pays, entretient des liens étroits avec les Nations unies, nombre de ses membres ayant servi d'envoyés spéciaux du secrétaire général de l'ONU.

Selon M. Turk, l'ONU est en pleine transformation, s'agrandit et se diversifie, impliquant non seulement les États membres, mais aussi un large éventail d'acteurs mondiaux. Selon lui, une visite à l'ONU aujourd'hui est révélatrice d'un monde complexe qui se rassemble et cherche des solutions aux défis mondiaux.

L'une des principales priorités de M. Turk et de Club de Madrid pour l'Assemblée générale des Nations unies est de mettre l'accent sur les objectifs de développement durable, en insistant particulièrement sur le développement social.

«Les objectifs de développement durable ne concernent pas seulement l'environnement, si je puis m'exprimer ainsi. Il s'agit de toute la transformation des sociétés, de nouveaux modèles de développement social. Nous devons commencer à en discuter très sérieusement», a-t-il déclaré.

Réunion de chefs d'État et de gouvernement au siège de l'ONU à New York (Photo, AFP).

Une déclaration politique solide sur les objectifs de développement durable adoptée la semaine dernière par les États membres a souligné la nécessité d'intensifier les efforts en vue du Sommet pour l'avenir de l'année prochaine et du Sommet social mondial de 2025.

Ces rencontres, conçues et promues par le Club de Madrid, dont le chef de l'ONU Antonio Guterres est membre, servent de plateformes vitales pour consolider les stratégies et les approches des modèles de développement, «en mesurant le développement social d'une manière plus complète, en donnant un espace approprié aux femmes pour qu'elles jouent un rôle à part entière dans le processus de développement social et en définissant plus clairement d'autres priorités».

M. Turk a décrit la conférence qui doit se tenir au Brésil en novembre comme une étape cruciale dans l'élaboration de cette approche. Le financement de ces efforts représente un défi, c'est pourquoi M. Turk a souligné la nécessité d'aligner les ressources financières sur les priorités du développement social.

«Les financements publics et privés devraient être combinés de manière novatrice», a-t-il affirmé. «Le financement privé devrait être renforcé. Mais d'un autre côté, les finances publiques doivent prendre davantage de risques que jusqu'à présent.»

Le thème principal de l'Assemblée générale de cette année est le multilatéralisme, un concept qui a suscité des débats sur sa viabilité et sa pertinence. Certains cercles diplomatiques de l'ONU répètent souvent qu'avec la prolifération des conflits et l'aggravation des inégalités, le système multilatéral est devenu dysfonctionnel, voire complètement obsolète, tandis que ses partisans continuent à défendre sa pertinence.

La conclusion du traité international pour la protection de la haute-mer (BBNJ), un ajout important à l'architecture internationale sur le droit de la mer, et l'inclusion des pertes et dommages dans l'accord de la COP27, qui vise à fournir une assistance financière aux nations les plus pauvres pour les aider à faire face aux risques liés au changement climatique, sont deux exemples de réussite qui démontrent que le multilatéralisme peut effectivement produire des résultats, selon ses défenseurs.

M. Turk reconnaît les «changements et transformations très importants» que connaît le paysage mondial. Il note que le monde n'est plus unipolaire. La période libérale unipolaire touchant à sa fin, un nouveau monde multipolaire prend forme, introduisant des complexités dans la dynamique mondiale.

« Le monde n'est plus sous la domination de la période libérale et unipolaire. Celle-ci a changé. Aujourd'hui, un nouveau monde multipolaire est en train d'émerger, et on ne sait pas encore très bien à quoi ressembleront les relations entre les nouveaux centres de pouvoir dans le monde. Bien sûr, ces nouveaux centres ont toujours existé, mais ils n'ont pas eu le rôle critique qu'ils assument aujourd'hui, dans le contexte des Brics, par exemple», a-t-il déclaré.

Alors que les relations entre ces nouveaux centres de pouvoir évoluent, une diplomatie patiente reste essentielle pour éviter les crises, a averti M. Turk.

«Nous devons être (très) patients car cela ne se fera pas du jour au lendemain. Mais nous devons aussi être attentifs, car les choses peuvent devenir incontrôlables», a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, les cadres multilatéraux, y compris les Nations unies, restent précieux parce qu'ils offrent un espace de rassemblement crucial pour les peuples du monde entier, a indiqué M. Turk.

«Les Nations unies sont un merveilleux lieu de rencontre, un lieu où tout le monde vient, un lieu où tout le monde peut se rencontrer, un lieu où des éclaircissements peuvent être apportés de manière informelle et discrète dans le bâtiment des Nations unies et ailleurs. C'est ce que la charte des Nations unies a demandé aux Nations unies d'être. Et c'est la fonction que les Nations unies remplissent.»

«Je ne suis donc pas excessivement pessimiste. Je suis inquiet, mais je ne suis pas pessimiste.»

Alors que les relations entre ces nouveaux centres de pouvoir évoluent, la diplomatie patiente reste la clé pour éviter les crises, estime M. Turk (Photo, AFP/AP).

L'Agenda 2030 pour le développement durable a marqué une étape importante en tant que première stratégie mondiale de développement entièrement négociée, officiellement adoptée à la fois par le Sud et le monde développé. Il a été largement célébré comme l'aube d'une nouvelle ère de collaboration en matière de développement.

Malgré des progrès significatifs en matière de développement à l'échelle mondiale, qui ont permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté absolue, les Nations unies affirment que l'inégalité entre les pays les plus riches et les plus pauvres se creuse, une anomalie qui a été particulièrement mise en évidence lors de l'Assemblée générale des Nations unies de cette année, où il est devenu évident que le Sud et le Nord abordent les questions en adoptant des positions diamétralement opposées.

Réfléchissant à la dynamique entre le monde développé et le monde en développement, M. Turk a déclaré: «Le problème est, comme il l'a toujours été, toute la question de la compréhension du développement.»

«Vous savez, les inégalités entre les États se creusent. La marge de manœuvre fiscale est réduite dans une grande partie du monde en développement. Le problème des migrations est devenu incontrôlable. Aucun de ces problèmes n'est nouveau. Ils ont tous existé auparavant. Ce qu'il faut maintenant, c'est une sorte d'effort renouvelé. Les Nations unies offrent (non seulement) un bon cadre institutionnel, mais aussi une plateforme pour la recherche de solutions», a-t-il ajouté.

Se référant au groupe du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud (Brics), M. Turk a indiqué: «Je suis très encouragé par l'émergence d'initiatives, par le fait que les Brics deviennent de plus en plus – je ne devrais pas dire assertifs – certainement plus imaginatifs...»

«En bref, l'ordre du jour n'est pas du tout nouveau. La configuration du pouvoir et du potentiel des nouveaux acteurs est là, et elle devra se refléter dans les solutions.»

EN BREF

  • Danilo Turk a salué la prise de conscience par l'Arabie saoudite de «sa responsabilité croissante et de sa responsabilité mondiale» comme étant «bonne pour le monde».
  • Le Club de Madrid est composé de 126 membres issus de 73 pays.

«Autrefois, nous avions le G77 et ce type de dialogue Nord-Sud, qui s'apparentait à un bloc. Aujourd'hui, ce dialogue est beaucoup plus diversifié, beaucoup plus inventif et beaucoup plus, je dirais, prometteur. Et le Nord doit écouter. Je pense que le problème est que le Nord n'a pas l'habitude d'écouter les messages qui viennent du Sud. Le Nord doit commencer à écouter.

Dans ce nouveau paysage politique mondial, M. Turk a souligné le rôle transformateur des puissances émergentes, dont l'Arabie saoudite.

Il a observé que le Royaume joue un rôle de plus en plus important non seulement au Moyen-Orient, mais aussi sur la scène internationale, en particulier dans le contexte du changement climatique.

«L'Arabie saoudite développe un très grand nombre de nouvelles politiques et un nouvel activisme au niveau mondial. C'est nouveau, et il n'est pas facile de développer un nouveau modèle basé sur la multipolarité», a-t-il déclaré.

Élaborant sur ce point, M. Turk a relevé que l'Arabie saoudite avait toujours été un acteur important dans le contexte du Moyen-Orient, mais qu'elle était désormais un acteur important dans le contexte mondial, «et c'est différent».

«En ce qui concerne le climat, par exemple, je pense que les pays qui ont bénéficié des prix élevés de l'énergie au cours de la période écoulée ont maintenant la possibilité d'investir les recettes de manière à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et à sauver la planète. Nous voyons donc que la responsabilité de l'Arabie saoudite est maintenant beaucoup plus grande parce que le pouvoir est beaucoup plus important.»

«Heureusement, l'Arabie saoudite semble être sur la voie d'assumer cette plus grande responsabilité. C'est une très bonne chose. Bien sûr, je ne peux pas parler au nom de l'Arabie saoudite et je ne peux pas parler des priorités fixées par l'Arabie saoudite, mais il est clair que l'Arabie saoudite est consciente de sa responsabilité croissante et de sa responsabilité mondiale. C'est une bonne chose pour le monde.»

L'Assemblée générale des Nations unies a examiné la mise en œuvre de l'agenda 2030 (Photo, AFP).

Au-delà de la région du Golfe, le Moyen-Orient reste en proie à des conflits complexes et persistants, qu'il s'agisse de la Syrie, du Yémen, du Soudan ou de la question israélo-palestinienne.

Pour M. Turk, trouver des solutions à ces conflits est une «question d'engagement». Il a salué les efforts tels que la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe, qui, selon lui, est le signe d'une approche positive par le biais d'un engagement diplomatique. La Ligue arabe «adopte désormais une approche active».

«Une fois encore, l'Arabie saoudite joue un rôle très important à cet égard. Il en va de même pour d'autres pays, dont l'Égypte et d'autres encore. Il existe donc des solutions qui pourraient être développées sur la base de ce qui a déjà été fait», a-t-il ajouté.

M. Turk a également salué les initiatives visant à mettre fin à la guerre au Yémen. «Il y a eu des initiatives très utiles, aidées (indirectement) par la Chine, par exemple, qui ont créé une nouvelle atmosphère politique», a-t-il indiqué.

«J'espère que les pays qui ont une influence dans la région, en particulier l'Arabie saoudite, saisiront cette opportunité pour rétablir la paix au Yémen.»

Bien que l'institution ait changé au fil des ans, il y a encore des domaines où la réforme de l'ONU est nécessaire, estime M. Turk (Photo, AFP).

Quant au conflit israélo-palestinien, pour M. Turk, «la Palestine est une situation très triste, vraiment très triste. Je le dis délibérément parce que nous aurions dû nous diriger vers une solution à deux États beaucoup plus vigoureusement et beaucoup plus tôt. Je ne pense pas qu'une véritable solution puisse ignorer les besoins légitimes de survie du peuple palestinien. Cet aspect doit être placé au centre des préoccupations».

«La communauté internationale devrait s'unir. Nous avons assisté à une sorte de diversification des points de vue concernant la Palestine, ce qui n'est pas une bonne chose. Nous devons maintenant trouver une solution. Une solution à deux États est le seul cadre, et cela est connu depuis 1948, qui peut produire une paix stable, durable et juste dans la région.»

«Mais comment y parvenir? Ce n'est pas clair. C'est peut-être plus difficile aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Mais je pense qu'une prise de conscience et des initiatives dans ce sens seraient les bienvenues.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »


Le dirigeant de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré Donald Trump aux États-Unis

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte participe à un sommet informel des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles, le 17 juin 2024. (Reuters)
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  • « Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée » a indiqué la porte-parole de l'Alliance Atlantique.
  • Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

BRUXELLES : Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a rencontré vendredi le président américain élu Donald Trump à Palm Beach, en Floride, a annoncé samedi la porte-parole de l'Alliance Atlantique.

« Ils ont discuté de l'ensemble des problèmes de sécurité mondiale auxquels l'Alliance est confrontée », a-t-elle indiqué dans un court communiqué, sans plus de détail.

L'ancien Premier ministre néerlandais avait indiqué vouloir rencontrer Donald Trump deux jours après son élection, le 5 novembre.

Il avait alors affirmé vouloir discuter avec lui de la « menace » que représente le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.

« J'ai hâte de m'asseoir avec le président Trump et de voir comment nous allons collectivement nous assurer que nous faisons face à cette menace », avait-il déclaré le 7 novembre, en marge d'un sommet de dirigeants européens à Budapest.

Depuis, il n'a cessé de mettre en garde contre les dangers d'un rapprochement entre la Chine, la Corée du Nord et l'Iran, trois pays accusés d'aider la Russie dans son effort de guerre contre l'Ukraine.

Le soutien nord-coréen apporté à Moscou illustre la nécessité pour les États-Unis de soutenir leur allié, dont la propre sécurité est mise en cause, avait rappelé M. Rutte à Paris le 12 novembre.

La Russie soutient financièrement Pyongyang et lui apporte son expertise en matière de technologie de missiles. « C'est très inquiétant. Ces missiles représentent une menace directe pour le territoire américain », avait-il plaidé.

De même, en collaborant avec la Corée du Nord, l'Iran et la Chine, la Russie « ne menace pas seulement l'Europe, mais aussi la paix et la sécurité dans l'Indo-Pacifique et en Amérique du Nord », selon lui.

Les pays européens s'inquiètent également de la promesse du milliardaire américain de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, avec un accord allant à l'encontre des intérêts de Kiev et les laissant à l'écart.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.