L'Arabie saoudite intègre la révolution de l'IA et prépare l'avenir de sa main-d'œuvre

L'Arabie saoudite est déterminée à préparer l'avenir de sa main-d'œuvre, en commençant par former plus de 20 000 spécialistes de l'IA et des données (Photo fournie).
L'Arabie saoudite est déterminée à préparer l'avenir de sa main-d'œuvre, en commençant par former plus de 20 000 spécialistes de l'IA et des données (Photo fournie).
Short Url
Publié le Lundi 25 septembre 2023

L'Arabie saoudite intègre la révolution de l'IA et prépare l'avenir de sa main-d'œuvre

  • La numérisation et les technologies émergentes devraient contribuer à hauteur de 2,4% au produit intérieur brut du Royaume d'ici à 2030
  • Les investissements de l'Arabie saoudite dans la technologie s'alignent sur les objectifs du programme de diversification économique Vision 2030

DJEDDAH: Dans les années à venir, l'intelligence artificielle (IA) promet de transformer les économies, les pratiques commerciales et les modes de vie, de travail et de consommation. Consciente de ces changements potentiellement considérables, l'Arabie saoudite investit dans la recherche et le développement de l'IA.

Le Royaume a lancé sa stratégie nationale pour les données et l'intelligence artificielle en octobre 2020 afin de devenir un leader mondial dans ce domaine, tout en cherchant à attirer 20 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d'investissements étrangers et locaux d'ici 2030.

L'Arabie saoudite est également déterminée à préparer l'avenir de sa main-d'œuvre, en formant plus de 20 000 spécialistes de l'IA et des données.

L'adoption par Riyad de la numérisation et des technologies émergentes devrait contribuer à hauteur de 2,4% à son produit intérieur brut d'ici 2030, selon un récent rapport du cabinet de conseil mondial PwC.

Sur cette photo, le chef de la présidence générale des Deux Saintes Mosquées, Abdel-Rahman al-Sudais, inaugure le robot d'information qui sera disponible dans la Grande Mosquée et fournira aux visiteurs des informations générales, des conférences, des leçons, des khutbahs et des informations sur les imams et les muadhins (Avec l'aimable autorisation de la présidence générale de Haramain).

Au niveau de la croissance annuelle moyenne de la contribution de l'IA par région, l'Arabie saoudite pourrait bénéficier d'une part de 31,3% dans l'expansion de la technologie entre 2018 et 2030, ajoute le rapport de PwC.

«Je pense que l'Arabie saoudite a un énorme potentiel», a déclaré à Arab News Ali al-Moussa, entrepreneur saoudien et expert en IA.

«Travaillant dans le domaine depuis des années, j'ai vu beaucoup de personnes intelligentes et talentueuses capables de rivaliser avec (d'autres dans) le monde entier pour développer d'importantes technologies, pas seulement l'intelligence artificielle, mais également la robotique, la blockchain, et autres.» 

L'élan de l'Arabie saoudite vers les nouvelles technologies s'aligne sur les objectifs du programme de réforme sociale et de diversification économique Vision 2030, qui vise à renforcer la position du Royaume en tant que leader régional dans le domaine. Selon M. Al-Moussa, Vision 2030 a créé «beaucoup d'opportunités sur le marché», permettant aux entrepreneurs saoudiens d'«imaginer différentes applications» et de commencer à créer des start-ups dans le domaine de la technologie.

«Ils mettent au point des technologies et mènent des recherches, et il y a beaucoup d'énergie», a-t-il ajouté.

L'intérêt pour l'IA a explosé depuis que ChatGPT, un modèle de langage étendu développé par la startup OpenAI soutenue par Microsoft, a fait sensation lors de sa sortie en novembre 2022.

Les conversations avec le chatbot montrent que le programme peut expliquer des concepts scientifiques complexes, composer des pièces de théâtre et des poèmes, produire des dissertations universitaires et même écrire des lignes fonctionnelles de code informatique.

Son émergence a donné le coup d'envoi à une concurrence féroce entre les rivaux de la Silicon Valley pour la monétisation de ce que les ingénieurs en logiciel appellent «l'IA générative», notamment Bard de Google et, plus récemment, LLaMA développé par Meta Platforms, la société mère de Facebook.

Meta a récemment publié un modèle d'IA capable de traduire et de transcrire la parole dans des dizaines de langues, un outil qui pourrait servir de base à des dispositifs permettant une communication en temps réel au-delà des barrières linguistiques.

L'entreprise a indiqué dans un billet de blog que son modèle SeamlessM4T pouvait prendre en charge les traductions texte-parole dans près de 100 langues, ainsi que la traduction complète parole-parole dans 35 langues, y compris l'arabe standard moderne.

Ces programmes, ainsi que d'autres plus avancés, pourraient transformer la prise de décision, l'automatisation et la résolution créative de problèmes dans tous les secteurs, de la santé à la finance, en passant par les transports et le divertissement.

L'émergence de ces technologies aura inévitablement un impact sur le marché du travail et obligera les pays à investir dans la formation et l'éducation de leurs nouveaux travailleurs, afin qu'ils disposent des outils nécessaires pour prospérer dans une économie en évolution rapide.

«Les jeunes Saoudiens s'adaptent particulièrement bien à la technologie et sont impatients d'expérimenter ces outils», a affirmé M. Al-Moussa.

Pour cultiver ces talents locaux, le Royaume promeut activement les concours d'IA et les « hackathons», encourageant ses chercheurs et ses étudiants à relever des défis liés à l'IA afin d'acquérir une expérience pratique.

Bien que la technologie soit extrêmement prometteuse et que son potentiel semble illimité, les experts ont appelé à la prudence quant au timing et à l'approche à suivre pour l'adoption des technologies de l'IA. 

L'avenir de l'Arabie saoudite

Un rapport publié en mars par la banque d'investissement Goldman Sachs prédit que l'IA pourrait bientôt remplacer 300 millions d'emplois à temps plein dans le monde, 46% des emplois administratifs et 44% des emplois juridiques risquant d'être remplacés.

Toutefois, l'étude a également révélé que le déploiement de l'IA pourrait stimuler la productivité du travail et faire progresser la croissance mondiale de 7% en glissement annuel sur une période de dix ans.

Selon M. Al-Moussa, il existe deux grandes écoles de pensée sur l'IA. La première considère la technologie comme «complémentaire à nos vies», servant essentiellement à «augmenter nos capacités». Ce type d'IA n'aura pas d'impact négatif sur le marché de l'emploi et pourrait même améliorer la façon dont les gens vivent et travaillent.

L'autre école de pensée met en garde contre le fait que l'IA remplacera les emplois, sera «rapide et intrusive» et «entièrement axée sur le profit», nuisant ainsi à des pans entiers de la société.

Rejetant les avertissements des alarmistes au sujet d'une «apocalypse de l'IA», M. Al-Moussa prédit que ces programmes seront principalement utilisés pour des «tâches répétitives» qui ne nécessitent pas un «haut niveau intellectuel» ou une contribution humaine.

Dans le cadre de la préparation de l'Arabie saoudite à l'ère prochaine de l'IA, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a approuvé en juin la création du Centre international de recherche et d'éthique sur l'intelligence artificielle à Riyad.

Au début du même mois, le Royaume a également créé l'institut du Forum mondial de la cybersécurité à Riyad afin d'exploiter le potentiel du cyberespace et de soutenir les efforts visant à stimuler la cybersécurité à l'échelle mondiale.

Les défenseurs de l'IA ont cherché à dissiper les doutes relatifs à cette technologie en soulignant l'importance cruciale de la transparence et d'une utilisation responsable.

Quoi qu'il en soit, la popularité des applications de l'IA dans les entreprises est incontestablement en hausse.

En mai, l'autorité saoudienne chargée des données et de l'intelligence artificielle a inauguré le Centre d'excellence pour l'intelligence artificielle générative en partenariat avec la société informatique américaine Nvidia.

L'autorité a également dévoilé une application de chat IA capable de répondre à des questions en arabe, connue sous le nom d'Allam.

Selon le Financial Times, l'Arabie saoudite a récemment acheté 3 000 puces H100 de Nvidia, qui coûtent 40 000 dollars chacune et sont les premières conçues pour l'IA générative, par l'intermédiaire de l'université des sciences et technologies du roi Abdallah.

Atteindre l'objectif de devenir une puissance de l'IA nécessitera évidemment du temps, car l'adoption généralisée de nouveaux systèmes requiert la création d'un écosystème de l'IA et d'une forte culture de l'entreprenariat.

La collaboration avec des partenaires internationaux, l'investissement dans les talents locaux et l'adhésion aux pratiques et normes mondiales en matière de développement de l'IA sont considérés comme les meilleurs moyens de promouvoir les initiatives saoudiennes dans ce domaine.

M. Al-Moussa estime que l'avenir de l'Arabie saoudite est particulièrement prometteur en matière de «technologies locales», qui reflèteront au mieux sa langue, sa culture et ses priorités.

«Personne ne nous comprend mieux que nous-mêmes», a-t-il déclaré. «Nous avons grandi ici. Nous connaissons la culture. Par conséquent, le type d'IA qui peut être développé chez nous est certainement plus proche de notre culture, qu'il s'agisse d'IA générative ou d'une technologie liée à notre milieu. Car ce type d'expérience ou d'intelligence est unique à notre pays.»

«Vous ne pouvez pas imaginer que quelqu'un dans une autre partie du monde développe quelque chose pour nous mieux que nous, parce que nous comprenons notre pouvoir et notre nature mieux que quiconque.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Short Url
  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Short Url
  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Short Url
  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com