Le sort du peuple soudanais «en tête de nos priorités», affirme la représentante du Royaume-Uni auprès de l'ONU

Barbara Woodward, la représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies et la responsable du dossier soudanais au Conseil de sécurité (Capture d’écran, AN).
Barbara Woodward, la représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies et la responsable du dossier soudanais au Conseil de sécurité (Capture d’écran, AN).
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Publié le Mercredi 20 septembre 2023

Le sort du peuple soudanais «en tête de nos priorités», affirme la représentante du Royaume-Uni auprès de l'ONU

  • Barbara Woodward décrit les difficultés d'acheminement de l'aide comme un obstacle majeur à la résolution des crises humanitaires
  • Elle exhorte les dirigeants rivaux du Soudan à cesser les combats et à rétablir un régime civil

NEW YORK: La situation humanitaire au Soudan continue de se détériorer rapidement alors que le conflit qui a éclaté le 15 avril ne montre aucun signe d'apaisement.

La lutte pour le pouvoir a récemment coûté la vie à un nombre croissant de civils, tandis que les difficultés d'accès rendent de plus en plus difficile pour les travailleurs humanitaires d'atteindre les millions de Soudanais dans le besoin.

En mai, malgré la signature d'un pacte à Djeddah, dans lequel les deux généraux en conflit ont accepté de permettre l'acheminement en toute sécurité de l'aide humanitaire, le rétablissement des services essentiels et le retrait des forces des hôpitaux et des cliniques, le Soudan reste un espace opérationnel très peu sûr pour les travailleurs humanitaires.

Depuis le début des hostilités, 19 membres du personnel des agences humanitaires ont été tués.

Les dirigeants d'organisations humanitaires ont déclaré que le Soudan «n'est plus au bord du précipice des atrocités de masse ; il est tombé dans le vide» (Photo, AFP).

Les obstacles bureaucratiques, tels que les douanes, les visas et les autorisations, continuent d'entraver le déploiement des équipes humanitaires dans le pays et dans les régions où les besoins sont les plus intenses. En juillet, plus de 220 travailleurs humanitaires internationaux attendaient des visas pour entrer dans le pays, les demandes restant en suspens pendant des semaines.

Barbara Woodward est la représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies et la responsable du dossier du Soudan au Conseil de sécurité. Le rôle des rédacteurs est de mener les négociations et la rédaction d'une résolution sur un sujet particulier.

Lors d'une interview accordée à Arab News à New York, Woodward a déclaré que «le sort du peuple soudanais, dont 25 millions de personnes ayant désespérément besoin d'une aide humanitaire, est vraiment au premier rang de nos préoccupations.»

Elle a fait remarquer que l'accès de l'aide humanitaire au Soudan était le plus difficile au monde et constituait l'une des principales entraves à la résolution de la crise humanitaire au Soudan.

«Nous ne pouvons pas acheminer l'aide humanitaire aux populations parce que les convois sont attaqués et que des obstacles bureaucratiques se dressent sur le chemin, tels que les douanes, les visas et les autorisations», a-t-elle ajouté.

Woodward a souligné qu'en dépit d'efforts considérables, les parties belligérantes n'avaient pas respecté leurs engagements de faciliter l'accès de l'aide humanitaire, laissant la communauté internationale profondément préoccupée par le sort de la population soudanaise.

Elle a souligné la gravité de la situation, exprimant son inquiétude pour la population du Soudan, pour ceux qui ont fui et pour les atrocités qui ne cessent d'être rapportées.

Elle a déclaré que le Royaume-Uni s'efforçait de résoudre la crise par une aide financière et des actions diplomatiques, ajoutant que les réunions du Conseil de sécurité des Nations unies convoquées par les Britanniques n'étaient qu'un élément d'une stratégie globale.

Les dirigeants régionaux sont convenus de mettre en place un mécanisme ministériel pour coordonner les efforts visant à résoudre le conflit (Photo, AFP).

Woodward a avisé : «Environ 25 millions de personnes ont besoin d'aide. Près de 5 millions de personnes sont déplacées, dont certaines l'étaient déjà, et environ 42% de la population a besoin d'une aide alimentaire.

«Il y a un deuxième groupe de personnes, environ un million, qui ont fui le Soudan pour se réfugier principalement au Tchad et au Sud-Soudan. Elles ont bien sûr besoin d'attention», a-t-elle ajouté.

«C'est pourquoi nous avons divisé l'aide britannique de 33,5 millions de dollars (1 dollar américain = 0,94 euro), avec une partie pour le Soudan, aux alentours de 27,2 millions de dollars, et 6,3 millions de dollars spécialement destinés au Sud-Soudan et au Tchad, notamment pour les rapports que nous avons eus sur les violences corporelles graves», a-t-elle expliqué.

«Il ne s'agit pas non plus d'une simple mission humanitaire. Les rapports que nous avons entendus sur les atrocités – violation du droit humanitaire international, violence, violence ethnique, violence sexuelle – créent une autre couche de problèmes humanitaires. Tous ces problèmes sont aggravés parce que, comme je l'ai affirmé, nous ne pouvons pas acheminer l'aide humanitaire», a précisé Woodward.

La région du Darfour, au Soudan, a été marquée par un conflit de deux décennies qui a fait des centaines de milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.

Deux mois après le début de la guerre, Martin Griffiths, le responsable des affaires humanitaires des Nations unies, a dressé un tableau désastreux des États du Darfour, en particulier du Sud-Darfour, décrivant «des bébés mourant dans les hôpitaux où ils étaient soignés, des enfants et des mères souffrant de malnutrition sévère, des camps de personnes déplacées réduits en cendres, des filles violées, des écoles fermées et des familles qui mangent des feuilles d’arbres pour survivre».

Il a signalé : «Les hôpitaux et les installations d'eau ont été attaqués. Des entrepôts et des bureaux humanitaires ont été saccagés. Des travailleurs humanitaires ont été tués.»

Griffiths a indiqué que les informations faisant état de massacres dans cette province agitée «devraient inciter le monde à agir», ajoutant que «le monde ne peut pas permettre que cela se produise. Pas de nouveau».

Les Chiffres du CONFLIT AU SOUDAN

- 5 millions de civils déplacés par le conflit à ce jour.

- Plus de 20 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë.

- Plus de 6 millions de personnes à deux doigts de la famine.

- Plus de 3,2 millions de personnes ont reçu une forme d’aide.

En ce qui concerne les mesures que le monde devrait prendre, Woodward a déclaré qu'une action bilatérale est impérative, ajoutant que le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, s'était personnellement entretenu avec les chefs militaires.

Elle a souligné que la deuxième approche du Royaume-Uni avait consisté à se concentrer sur une participation active aux initiatives de paix locales et régionales, telles que celles impliquant la Quadrilatérale (Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Royaume-Uni et États-Unis) et le groupe central de l'Union africaine sur la crise du Soudan, dont le Royaume-Uni est membre.

«Et puis, bien sûr, il y a ce que nous pouvons faire ici aux Nations unies. En tant que responsable du dossier soudanais, le Royaume-Uni a convoqué sept réunions du Conseil de sécurité au cours des cinq derniers mois pour tenter d'attirer l'attention sur la situation au Soudan et faire pression sur les parties belligérantes pour qu'elles mettent fin aux combats afin que nous puissions apporter de l'aide à la population soudanaise et essayer de faire en sorte que le Soudan mette fin aux combats et revienne à un régime civil», a déclaré Woodward.

Les responsables de plus de 50 organisations internationales humanitaires et de défense des droits de l'homme sont récemment convenues que le Soudan n’est «plus au bord du précipice des atrocités de  masse ; il est tombé dans le vide» et ont mis en garde contre l'inaction face au désastre qui se déroule «sous nos yeux».

Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch, a déclaré que «face à la multiplication des atrocités au Soudan, le Conseil de sécurité a négligé la responsabilité qui lui incombait d'apporter une réponse vigoureuse.»

«L'organe le plus important au monde en matière de paix et de sécurité internationales ne doit pas rester silencieux face à de graves crimes internationaux.»

En réponse aux préoccupations concernant la réaction du Conseil de sécurité à la crise soudanaise, notamment en comparaison avec le conflit ukrainien, Woodward a établi une distinction, affirmant que la guerre en Ukraine avait été déclenchée par un membre permanent du Conseil de sécurité.

Elle a indiqué que la situation en Ukraine avait une dynamique différente, citant le rôle de la Russie dans la convocation de ce qu'elle a appelé des réunions fallacieuses liées à l'Ukraine et son utilisation du droit de veto.

La guerre pour le pouvoir au Soudan a récemment fait de plus en plus de victimes civiles (Photo, AFP).

Selon Woodward, si de nombreuses réunions ont eu lieu sur l'Ukraine, cela «ne doit pas nous faire oublier que nous sommes très, très conscients de la situation épouvantable et des circonstances auxquelles le peuple soudanais est confronté en ce moment et de la fragilité de la situation dans ce pays».

Les efforts régionaux et internationaux pour résoudre la crise soudanaise n'ont pas manqué. De nombreuses réunions ont été organisées séparément par l'Union Africaine, l'Autorité intergouvernementale pour le développement et la Ligue arabe.

L’autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) a également créé le groupe du Quartet composé de Djibouti, de l'Éthiopie, du Kenya et du Sud-Soudan qui, lors d'une réunion en juillet, a décidé de «demander au sommet de la Force en attente de l'Afrique de l'Est de se réunir afin d'envisager le déploiement éventuel de la Force en attente de l'Afrique de (EASF) pour la protection des civils et pour garantir l'accès de l'aide humanitaire».

En mai, à Djeddah, les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ont signé la déclaration d'engagement à protéger les civils du Soudan – la déclaration de Djeddah – en reconnaissance de leurs responsabilités en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme. Quelques jours plus tard, elles ont signé un accord sur un cessez-le-feu de sept jours, l'un des nombreux qui n'ont pas tenu.

Puis, à la fin du mois de mai, les pourparlers saoudiens facilités par les États-Unis ont été suspendus après le retrait des Forces armées soudanaises, qui accusaient les Forces de soutien rapide de ne pas appliquer le cessez-le-feu.

Les pourparlers auraient repris le 15 juillet, avant que les Forces armées soudanaises n'annoncent à nouveau le retour de leur délégation de Djeddah, faute d'accord sur plusieurs points, notamment leur position selon laquelle les Forces de soutien rapide devraient évacuer les habitations civiles et les installations publiques à Khartoum.

En juillet, l'Égypte a accueilli le sommet des États voisins du Soudan, réunissant les chefs d'État et de gouvernement de la République centrafricaine, du Tchad, de l'Égypte, de l'Érythrée, de l'Éthiopie, de la Libye et du Sud-Soudan, dans le but de trouver une solution. Les dirigeants sont convenus d'établir un mécanisme ministériel comprenant les ministres des Affaires étrangères des États voisins du Soudan afin de coordonner leurs efforts pour résoudre le conflit.

«Mon message au peuple soudanais est que nous essayons désespérément de lui apporter l'aide humanitaire dont il a besoin de toute urgence», a déclaré Barbara Woodward (Photo, AFP).

L'Union Africaine a déclaré à maintes reprises qu'une telle multiplicité d'approches ne servait pas la volonté du peuple soudanais. La feuille de route de l'UA pour la paix appelle à la mise en place d'un mécanisme coordonné pour garantir que tous les efforts régionaux et mondiaux soient harmonisés et aient un impact.

Selon Woodward, «le problème que nous rencontrons, je pense, n'est pas tant la prolifération des initiatives, qui montre à quel point les gens sont prêts à soutenir la cause de la paix au Soudan. C'est le fait que les deux parties ne cessent de se battre.»

«Une initiative unifiée devrait bien sûr conduire à la fin des combats et à l'établissement d'une sorte de gouvernement civil. Ce sont les deux éléments clés», a-t-elle ajouté.

Elle a souligné que l'accord de Djeddah était une initiative prometteuse qui visait à faciliter l'accès humanitaire. Bien que les deux parties n'aient pas respecté leurs engagements, elle a exprimé l'espoir que l'initiative gagne du terrain.

Woodward a affirmé que la communauté internationale travaillait sans relâche pour fournir de l'aide et surveiller les violations du droit international, tout en restant déterminée à mettre fin aux combats et à instaurer un régime civil.

«Mon message au peuple soudanais est que nous essayons désespérément de vous apporter l'aide humanitaire dont vous avez besoin de toute urgence», a-t-elle assuré.

«Nous faisons de notre mieux pour surveiller la violence et les violations du droit humanitaire international, afin de pouvoir demander des comptes aux parties, et nous voulons voir la fin des combats et aider au rétablissement d'un régime civil au Soudan», a-t-elle souligné.

Son message aux chefs militaires soudanais était sans équivoque : «Arrêtez de vous battre.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.