Le corridor Inde-Moyen-Orient soutenu par l'Arabie saoudite change la donne pour New Delhi

La présidente indiennne Droupadi Murmu, deuxième à droite, regarde le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à droite, et le Premier ministre indien Narendra Modi se serrer la main lors d'une réception solennelle à la Maison du président, un jour après le sommet du G20 à New Delhi, le 11 septembre 2023. (AFP)
La présidente indiennne Droupadi Murmu, deuxième à droite, regarde le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à droite, et le Premier ministre indien Narendra Modi se serrer la main lors d'une réception solennelle à la Maison du président, un jour après le sommet du G20 à New Delhi, le 11 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 17 septembre 2023

Le corridor Inde-Moyen-Orient soutenu par l'Arabie saoudite change la donne pour New Delhi

  • L'IMEC a été annoncé par le prince héritier saoudien en marge du sommet du G20 à New Delhi
  • Une route commerciale de 4 800 km relie l'Inde au Golfe et les États du Golfe à l'Europe

NEW DELHI : Le nouveau corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), soutenu par l'Arabie saoudite, devrait changer la donne pour New Delhi, en lui offrant un accès sans précédent aux marchés mondiaux, selon les experts.

Un accord établissant l'IMEC a été signé par l'Arabie saoudite, les États-Unis, l'UE, l'Inde, les Émirats arabes unis, la France, l'Allemagne et l'Italie la semaine dernière, et annoncé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en marge du sommet du G20 à New Delhi.

La nouvelle route commerciale de 4 800 km vise à favoriser le développement économique et l'intégration. Elle comprend deux itinéraires distincts : un corridor oriental reliant l'Inde au Golfe et un corridor septentrional reliant les États du Golfe à l'Europe.

La route ferroviaire et maritime permettra non seulement le transit de biens et de services, mais aussi la connectivité électrique et numérique, ainsi que des infrastructures pour l'exportation d'hydrogène propre.

en bref

La route ferroviaire et maritime permettra non seulement le transit de biens et de services, mais aussi la connectivité électrique et numérique, ainsi que l’installation de tuyaux pour l'exportation d'hydrogène propre 

« C'est un véritable changement de donne. C'est un accord historique », a déclaré à Arab News Manish Mohan, directeur principal des affaires internationales à la Confédération de l'industrie indienne. « Le corridor offre des voies commerciales alternatives vers les marchés florissants du Moyen-Orient et de l'Europe, mais il étend également la portée de l'Inde à l'Afrique du Nord et à l'Amérique du Nord. »

Le système de transit bateau-train devrait permettre de réduire les coûts d'expédition et d'accélérer les délais de transit.

« Il facilitera la circulation transfrontalière des biens et des services. Il s'agit d'un projet ambitieux et de grande envergure », a déclaré Mohan. « Il s'agit d'une véritable intégration de la région, ce qui implique une chaîne de valeur mondiale. Ce n'est pas un seul pays qui en bénéficiera, mais toute la région ».

Selon Subhrakant Panda, président de la Fédération des chambres de commerce et d'industrie indiennes, l'IMEC « promet de révolutionner » le commerce et d'ouvrir la voie à l'énergie propre et à l'innovation numérique.

« Il contribuera à stimuler la croissance économique, à créer des emplois et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Il ne s'agit pas seulement d'infrastructures. Il s'agit d'un projet pour un avenir plus connecté, plus durable et plus dynamique sur le plan économique. Ce sera également une excellente occasion pour les entreprises indiennes et saoudiennes de collaborer et d'en tirer profit. »

Les relations entre l'Inde et l'Arabie saoudite sont déjà solides et ont progressé au cours de la présidence indienne du G20 cette année. La nouvelle route commerciale devrait encore les renforcer, tout comme les liens de l'Inde avec son autre allié du Golfe et principal partenaire commercial, les Émirats arabes unis.

« Pour l'Inde et le Moyen-Orient, l'IMEC représente un rapprochement, vu la convergence du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud vers l'Asie de l'Ouest. Les liens commerciaux de l'Inde avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont déjà importants, et ce corridor pourrait renforcer leur intégration économique. Il pourrait également offrir de nouvelles opportunités à l'Inde en termes de commerce, d'énergie et de développement des infrastructures », a déclaré Mohammed Soliman, directeur des technologies stratégiques au Middle East Institute à Washington. 

« Pour l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, il s'agit d'une diversification des partenariats au-delà de leur rôle de producteurs d'énergie. Dans l'ensemble, l'IMEC souligne la convergence économique et stratégique croissante entre l'Inde et le Moyen-Orient », a-t-il poursuivi.

Étant donné que les huit signataires de l'IMEC représentent environ la moitié de l'économie mondiale, le projet transcontinental est également susceptible d'avoir des implications géopolitiques.

« D'un point de vue économique, il vise à améliorer les échanges commerciaux et la connectivité des infrastructures sur le pourtour de l'Eurasie », a déclaré Soliman à Arab News. « D'un point de vue géopolitique, il vise à remodeler l'équilibre des pouvoirs en Eurasie. »

En raison de l'accent mis sur les infrastructures et la connectivité, certains commentateurs ont comparé l'IMEC à l'initiative chinoise Belt and Road, d'une valeur de plusieurs milliards de dollars, un projet mondial de développement des infrastructures adopté par Pékin en 2013 pour recréer l'ancienne route de la soie et la relier à l'Asie du Sud-Est, à l'Asie du Sud, à l'Asie centrale, à la Russie et à l'Europe. Mais pour Soliman, l'IMEC n'est pas un défi direct au plan chinois.

« La différence essentielle réside dans l'autonomie qu'il offre aux pays participants et dans l'absence d'un choix strictement binaire entre la Chine et les États-Unis », a-t-il déclaré. « L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui font partie intégrante de l'IMEC, entretiennent des liens étroits avec la Chine. Avec l'Inde, ces trois nations sont également membres des BRICS Plus. Par conséquent, l'IMEC doit être considéré comme une initiative distincte - qui vise à fournir un modèle alternatif de connectivité, en mettant l'accent sur l'autonomie et des partenariats diversifiés. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.