L'Italie durcit sa législation contre les migrants en situation irrégulière

Des migrants arrivent dans le port de l'île italienne de Lampedusa, le 18 septembre 2023. (Photo: Zakaria ABDELKAFI / AFP)
Des migrants arrivent dans le port de l'île italienne de Lampedusa, le 18 septembre 2023. (Photo: Zakaria ABDELKAFI / AFP)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

L'Italie durcit sa législation contre les migrants en situation irrégulière

  • La hausse de la durée de rétention a été approuvée lundi en conseil des ministres, selon une source gouvernementale à l'AFP. Elle devra maintenant être votée au parlement
  • Après avoir débarqué en Italie, la grande majorité des migrants sont envoyés dans des centres d'accueil répartis dans tout le pays où ils séjournent en attendant la décision sur leur requête d'asile

ROME: Le gouvernement italien a approuvé lundi de nouvelles mesures pour endiguer les arrivées de migrants, notamment en créant davantage de centres de rétention et en augmentant la durée de rétention pour les migrants déboutés afin de dissuader les départs d'Afrique du Nord.

Une hausse brutale des arrivées sur la petite île italienne de Lampedusa, où quelque 8 500 migrants ont débarqué en trois jours la semaine dernière, a contraint le gouvernement d'extrême droite à entrer en mode de gestion de crise.

La Première ministre Giorgia Meloni a promis dimanche que son gouvernement procèderait à un nouveau tour de vis, notamment en allongeant la durée maximale de rétention des immigrés en situation irrégulière de 135 jours à 18 mois.

"Cela signifie - et j'envoie ce message très clair à toute l'Afrique - que si vous vous en remettez à des trafiquants pour violer la législation italienne, quand vous arrivez en Italie vous devez savoir que vous serez arrêtés et ensuite rapatriés", a-t-elle affirmé.

La hausse de la durée de rétention a été approuvée lundi en conseil des ministres, selon une source gouvernementale à l'AFP. Elle devra maintenant être votée au parlement.

Cette réforme permettra également d'éviter que les autorités italiennes soient légalement contraintes de relâcher des étrangers frappés d'une décision de reconduite à la frontière au cas où la procédure d'expulsion n'ait pas abouti dans le délai actuellement imparti de 135 jours.

Après avoir débarqué en Italie, la grande majorité des migrants sont envoyés dans des centres d'accueil répartis dans tout le pays où ils séjournent en attendant la décision sur leur requête d'asile.

Les migrants en instance d'expulsion sont, eux, envoyés dans des centres de rétention pour étrangers en situation irrégulière, au nombre de neuf dans la péninsule, notamment à Bari (sud), Rome (centre) et Milan (nord).

La période maximale de rétention était de 18 mois en Italie de 2011 à 2014, puis elle a été réduite par le gouvernement de gauche dirigé par Matteo Renzi.

Cette mesure aura-t-elle un impact? "Je ne crois pas que cela sera très dissuasif et suffira à convaincre des personnes fuyant des situations bien pires que celles qui se présentent à elles ici", a estimé Alfonso Giordano, spécialiste des migrations et professeur à l'université romaine Luiss, dans un entretien avec l'AFP.

Plan en 10 points

Les neuf centres de rétention existants ont une capacité maximale de 1 161 personnes. Près de 6 400 personnes y ont séjourné en 2022, la plupart d'entre eux en provenance de Tunisie, d'Egypte, du Maroc, du Nigeria et d'Albanie. Un peu plus de 3 150 d'entre eux ont été rapatriés, selon l'autorité italienne de contrôle des prisons, les autres restant interdits de territoire mais n'ayant le plus souvent pas pu être expulsés.

Mme Meloni, qui a remporté les législatives l'an dernier avec un programme résolument antimigrants, a déclaré dimanche que le ministère de la Défense serait aussi chargé de mettre en place de nouveaux centres de rétention "dès que possible".

Fin 2022, le gouvernement a alloué 42,5 millions d'euros pour de nouveaux centres de rétention, et le ministère de la Défense est censé reconvertir des sites déjà existants dans des zones peu peuplées.

Près de 130.000 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l'année, contre 68.200 en 2022, selon les derniers chiffres publiés lundi par ministère de l'Intérieur.

La présidente de la Commission européenne Ursula von Der Leyen, qui s'est rendue dimanche à Lampedusa avec Giorgia Meloni, a proposé un plan en dix points pour aider Rome à faire face à cette crise.

Ce plan vise à la fois à prendre une position ferme contre les passeurs et les trafiquants et à faciliter les voies légales pour entrer dans l'Union européenne pour ceux qui sont éligibles à une demande d'asile.

"Tant qu'il n'y aura pas une action concertée au niveau européen, avec un contrôle intégré de la Méditerranée (...) nous pouvons faire toutes les annonces que nous voulons au niveau national (...) mais la situation ne changera pas", juge le Pr Alfonso Giordano.

Plus de 80 ONG, associations et collectifs ont dénoncé lundi dans un communiqué le plan européen, fustigeant "de vieilles recettes que l'Union européenne ressert depuis des décennies et qui ont toutes échoué".

"Alors que le ministre français de l'Intérieur a annoncé son intention de renforcer les contrôles à la frontière italiennes, plusieurs autres Etats membres de l'UE ont déclaré vouloir fermer leurs portes" aux migrants, déplore aussi ce texte signé notamment par les ONG de secours en mer SeaWatch et Mediterranea Saving Humans.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.