Aux Etats-Unis, la Fed devrait laisser ses taux stables, malgré le rebond de l'inflation

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du Comité fédéral de l'open market, à la Réserve fédérale à Washington, DC, le 26 juillet 2023. (Photo Saul Loeb AFP)
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du Comité fédéral de l'open market, à la Réserve fédérale à Washington, DC, le 26 juillet 2023. (Photo Saul Loeb AFP)
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Publié le Dimanche 17 septembre 2023

Aux Etats-Unis, la Fed devrait laisser ses taux stables, malgré le rebond de l'inflation

  • Côté emploi, la situation semble se rééquilibrer progressivement, après deux années de pénurie de main d'œuvre
  • Les ménages américains arrivent au bout des économies accumulées depuis le début de la pandémie et donc, «comptent davantage sur l'emprunt pour financer leurs dépenses», selon l'enquête de la Fed

WASHINGTON : Le marché de l'emploi se rééquilibre aux Etats-Unis, l'inflation ralentit malgré de récents rebonds: les ingrédients semblent réunis pour que la Fed maintienne ses taux à leur niveau actuel, lors de sa réunion mardi et mercredi, sans toutefois crier victoire.

«Il est largement attendu que la Fed maintienne ses taux stables», lors de la réunion de son comité de politique monétaire, le FOMC, selon une note des économistes d'Oxford Economics.

Les taux se situent dans la fourchette de 5,25 à 5,50% après 11 relèvements depuis mars 2022.

Pour se décider, les responsables de la Fed scruteront la situation de l'emploi, la consommation, l'activité manufacturière, et bien sûr... les chiffres de l'inflation, dont le ralentissement est leur priorité depuis près de deux ans.

Or, celle-ci a accéléré en août, pour le deuxième mois d'affilée, à 3,7% sur un an, après avoir ralenti pendant un an, selon l'indice CPI publié mercredi.

Mais comme «l'inflation sous-jacente s'est mieux comportée, nous ne nous attendons pas à ce que ces données aient beaucoup d'impact» sur la décision de la Fed, estiment encore les économistes d'Oxford.

En effet, cette mesure, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, a elle continué à ralentir en août.

- Dépenses «modestes» -

Le président de la Fed, Jerome Powell, pourrait toutefois «profiter de l'occasion pour souligner le chemin incertain et semé d'embûches en matière de désinflation», a commenté Krishna Guha, économiste pour Evercore, société de conseil en investissements.

Jerome Powell tiendra son habituelle conférence de presse mercredi après la publication de la décision du comité et des prévisions économiques actualisées. Il devrait conserver un ton très prudent, laissant la porte ouverte à des hausses supplémentaires.

«La Fed en a terminé avec son cycle de resserrement», mais ses responsables se garderont bien de l'affirmer, afin d'éviter «que les marchés intègrent» cela, a dit à l'AFP Gregory Daco, chef économiste pour EY.

Le risque? Voir «les conditions financières se (relâcher) prématurément», ce qui pourrait faire repartir les prix  à la hausse.

Côté emploi, la situation semble se rééquilibrer progressivement, après deux années de pénurie de main d'oeuvre. Le taux de chômage a grimpé à 3,8% en août, en raison d'un afflux de nouveaux travailleurs, ce qui devrait aider à calmer l'inflation.

La Fed s'intéresse aussi de près à la consommation, moteur de la croissance économique américaine. Celle-ci était vigoureuse depuis le début de la crise du Covid, alimentant la forte inflation.

Elle montre, pourtant, de premiers signes de faiblesse, avec des dépenses «modestes» cet été, selon le «Beige Book», une enquête réalisée par la Fed.

- Grève et «shutdown» -

Les ménages américains arrivent au bout des économies accumulées depuis le début de la pandémie. Et, donc, «comptent davantage sur l'emprunt pour financer leurs dépenses», selon l'enquête de la Fed.

Or, avec les hausses de taux successives, le crédit coûte bien plus cher, contraignant les ménages à repousser certains achats, ou même y renoncer.

Et dès octobre, des millions d'Américains recommenceront à rembourser leur prêt étudiant, après deux ans et demi de pause liée au Covid.

La grève inédite entamée vendredi par le puissant syndicat de l'automobile, l'UAW, pourrait en outre peser sur la croissance. De même que le spectre d'un «shutdown», une paralysie de l'administration fédérale, si républicains et démocrates au Congrès ne s'accordent pas rapidement sur le budget du gouvernement.

Le comité de politique monétaire de la Fed se réunira au complet pour la première fois depuis février, après le départ de l'ancienne vice-présidente Lael Brainard, partie diriger l'équipe de conseillers économiques de la Maison Blanche.

Un gouverneur de la Fed, Philip Jefferson, lui succèdera, comme l'a récemment confirmé le Sénat, qui a également validé la nomination d'Adriana Kugler, représentante des Etats-Unis à la Banque mondiale, au siège vacant de gouverneur, devenant la première responsable de la Fed d'origine hispanique.

De l'autre côté de l'Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi ses taux de 0,25 point pour le porter à 4,0%, à son plus haut niveau depuis 1999, mais cela pourrait être la dernière hausse. Si la croissance a ralenti en zone euro, l'inflation y était toujours, en août, de 5,3%.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.