Dans le Gard, Bardella lance la campagne des Européennes et Le Pen se projette vers «l'après-Macron»

Jordan Bardella, président du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN), prononce un discours lors de la réunion d'été du Rassemblement National aux Arènes de Beaucaire, à Beaucaire, dans le sud de la France, le 16 septembre 2023 (Photo de Pascal GUYOT, AFP).
Jordan Bardella, président du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN), prononce un discours lors de la réunion d'été du Rassemblement National aux Arènes de Beaucaire, à Beaucaire, dans le sud de la France, le 16 septembre 2023 (Photo de Pascal GUYOT, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 16 septembre 2023

Dans le Gard, Bardella lance la campagne des Européennes et Le Pen se projette vers «l'après-Macron»

  • Dans les arènes de Beaucaire, la tête de liste a pu mesurer sa popularité auprès des milliers de sympathisants présents
  • Dans la besace de la triple candidate malheureuse à l'Elysée, une «proposition» sur laquelle elle entretenait mystère depuis une semaine

BEAUCAIRE: "Désigner le mouvement qui sera chargé de préparer l'après-Macron": en se posant samedi comme le rempart aux "forces du renoncement", le patron du RN, Jordan Bardella, a autant lancé sa campagne pour les Européennes que celle de Marine Le Pen pour 2027.

A Beaucaire (Gard), tenue par le Rassemblement national depuis 2014, celui qui a fêté cette semaine ses 28 ans a voulu faire des élections européennes "le grand scrutin de mi-mandat" d'Emmanuel Macron, alors qu'il fait du président de la République son "seul adversaire".

"C'est la seule et unique occasion de sanctionner la politique du gouvernement, d'envoyer un message à Bruxelles et de désigner le mouvement qui sera chargé de préparer l'après-Macron", tonne-t-il.

Certes, dans son discours, l'eurodéputé sortant a évoqué l'Union européenne, vue comme "une hôtesse d'accueil pour migrants", quand lui prône de "raccompagner les bateaux dans les pays de départ". Celui qui revendique d'être à la tête d'un parti de 50 000 adhérents a par ailleurs de nouveau réclamé la sortie de la France du marché européen de l'énergie.

Mais c'est davantage un discours de politique générale que Jordan Bardella a voulu esquisser, alors que Marine Le Pen ne dément pas vouloir le nommer à Matignon si elle devait accéder à l'Elysée.

En prônant "la puissance" contre "les forces du renoncement" - qui vont selon lui de LFI à la macronie -, M. Bardella a notamment fait un long dégagement sur les récentes violences urbaines: "Le peuple français, lui, n'attaque pas ses policiers, ne brûle pas ses écoles", a-t-il affirmé, en prônant la suspension des allocation familiales "aux parents de mineurs multirécidivistes".

A propos du pouvoir d'achat, il réclame une baisse des charges patronales en compensation d'une hausse de salaires, en estimant que "l'urgence sociale de la fin du mois comme l'inquiétude vitale de la fin de la France ne sont pas des fatalités". Conclusion en forme de slogan: "Rendre à la France sa grandeur et aux Français leur bonheur".

«Vivement 2027»

Dans les arènes de Beaucaire, la tête de liste a pu mesurer sa popularité auprès des milliers de sympathisants présents. Pas de quoi pour autant avoir l'honneur de conclure les universités d'été du RN, privilège de Marine Le Pen, qui a entendu livrer un discours "avec de la hauteur", de "présidentiable", tel que promis ces derniers jours par son entourage.

Dans la besace de la triple candidate malheureuse à l'Elysée, une "proposition" sur laquelle elle entretenait mystère depuis une semaine.

Fin du suspense: il s'agit d'une "Déclaration des droits des Nations et des peuples" destinée à les protéger des "excès de pouvoir d'organismes supranationaux ou de structures commerciales" - comprendre en premier lieu l'Union européenne.

Première étape d'une "grande tournée" pour convaincre de l'utilité de son texte: dimanche, à Pontida, dans le nord de l'Italie, où elle est invitée à s'exprimer au raout de son "grand ami" Matteo Salvini, le patron de La Ligue (extrême droite).

"Le mouvement national français, par son ancienneté, sa légitimité, sa puissance politique, est fondé à initier cette belle et grande proposition en faveur des libertés humaines", a-t-elle voulu convaincre, en évoquant "une vocation universelle".

Face aux institutions bruxelloises, Marine Le Pen vante ainsi "les nations" pour "réellement préserver les peuples du monde, demain et pour le siècle qui vient, de l'impact toujours croissant du réchauffement climatique, et de ses conséquences déjà perceptibles sur les flux de population incontrôlés".

Davantage que le scrutin européen, celle qui se dit "candidate en 2027 tant qu'(elle) n'aura pas décidé qu'elle ne le sera pas" a ainsi voulu esquisser une future présidence Le Pen: "la France et l'Europe sont à un tournant historique décisif, et c'est à nous qu'il appartient de donner à notre pays l'impulsion qui lui permettra d'aborder cette nouvelle ère avec la confiance, les principes et les outils qui lui seront indispensables dans les prochaines décennies".

A la tribune, devant une énorme banderole "Vivement le 9 juin", date du scrutin européen, certains pensaient pour elle: "Vivement 2027".


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Short Url
  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.

 


Assassinat de Samuel Paty: procès en appel début 2026

Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Short Url
  • A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison
  • Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris

PARIS: Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison.

Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris.

Cela concerne les deux amis de l'assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.

Les deux autres condamnés à avoir interjeté appel sont Brahim Chnina et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avaient écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste, pour avoir lancé une "campagne de haine" ayant fait de Samuel Paty une "cible".


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Short Url
  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".