WASHINGTON: Les Etats-Unis vont interroger de nouveaux témoins pour tenter de faire la lumière complète sur un attentat suicide qui avait fait au moins 173 morts, dont 13 soldats américains, lors du retrait d'Afghanistan en 2021, a annoncé vendredi le commandement central de l'armée (Centcom).
Une enquête américaine avait déjà conclu que cet attentat, survenu le 26 août 2021 aux abords de l'aéroport de Kaboul, n'aurait pas pu être évité, ce qui n'empêche pas des élus républicains de continuer de mettre de la pression sur l'administration du président démocrate Joe Biden à propos de cette attaque et de l'évacuation chaotique d'Afghanistan.
L'attentat visait un rassemblement de personnes attendant près d'Abbey Gate, l'un des trois points d'accès à l'aéroport de Kaboul, de pouvoir prendre un vol pour quitter le pays alors que les talibans venaient de reprendre le pouvoir.
Sur cette affaire, "l'équipe (d'enquête) planifie 19 autres entretiens et peut-être davantage si cela s'avère nécessaire", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole du Centcom, Michael Lawhorn.
Ces nouveaux entretiens ont lieu car un examen des témoignages publics a permis de déterminer que des déclarations devant des élus américains de l'ex-Marine Tyler Vargas-Andrews, blessé dans l'attentat, comportaient des éléments d'information "qui n'avaient pas été évoqués par d'autres témoins", a ajouté M. Lawhorn.
Attentat suicide
Cet examen a "en outre permis d'identifier des militaires blessés durant l'attaque d'Abbey Gate qui n'avaient pas été interrogés en raison de leur évacuation immédiate pour des motifs médicaux à la suite de l'attaque", a souligné ce porte-parole.
Ces nouvelles auditions vont permettre de "s'assurer que nous faisons toutes les vérifications nécessaires à l'aune des nouvelles informations disponibles et que toutes les voix sont bien entendues (...) et examinées sérieusement", a-t-il précisé.
Plus tôt cette année, la Maison Blanche avait confirmé que le cerveau de cet attentat suicide, un dirigeant du groupe Etat islamique-Khorasan (EI-K), la branche locale de cette organisation jihadiste, avait été tué par les talibans.
Le retrait d'Afghanistan, fin août 2021, avait mis fin à la plus longue intervention militaire des Etats-Unis, débutée il y a près de 20 ans dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Selon l'administration Biden, il n'y avait pas d'autre "scénario" envisageable au retrait, à moins de maintenir dans le pays une force militaire américaine renforcée et permanente pour combattre les talibans.