Afghanistan: hausse «considérable» du trafic de méthamphétamine, selon l'ONU

Un membre du personnel de sécurité taliban est assis sur une chaise au bord de la route à Kaboul, le 7 septembre 2023. (AFP)
Un membre du personnel de sécurité taliban est assis sur une chaise au bord de la route à Kaboul, le 7 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 septembre 2023

Afghanistan: hausse «considérable» du trafic de méthamphétamine, selon l'ONU

  • La culture du pavot à opium, utilisé notamment pour la fabrication de l'héroïne, a été «strictement interdite» par le chef suprême des talibans Hibatullah Akhundzada en avril 2022
  • Si le commerce de l'héroïne s'est ainsi ralenti, note l'ONU, en revanche le trafic de méthamphétamine en Afghanistan et dans les pays voisins «s'est intensifié depuis l'interdiction»

KABOUL: Le trafic de méthamphétamine, un stimulant qui crée une forte dépendance, s'est intensifié ces dernières années en Afghanistan, indique un rapport des Nations unies publié dimanche.

La culture du pavot à opium, utilisé notamment pour la fabrication de l'héroïne, a été "strictement interdite" par le chef suprême des talibans Hibatullah Akhundzada en avril 2022.

Si le commerce de l'héroïne s'est ainsi ralenti, note l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en revanche le trafic de méthamphétamine (ou "crystal meth") en Afghanistan et dans les pays voisins "s'est intensifié depuis l'interdiction".

L'organisme s'est fondé sur les saisies à grande échelle de méthamphétamine présumée produite par des Afghans, effectuées de l'Europe à l'Asie du Sud-est en passant par le Moyen-Orient et l'Afrique.

Dans son rapport il constate une "augmentation considérable, presque douze fois plus importante, des saisies de drogue en cinq ans, passant de 2,5 tonnes en 2017 à 29,7 tonnes en 2021".

Cela indique une expansion de la production de la drogue, qui peut être facilement fabriquée sur des petites surfaces agricoles et avec peu de main-d'œuvre dans des laboratoires de fortune difficiles à tracer, note-il.

La plante éphédra à la source de l'éphédrine, ingrédient clé ou "précurseur" entrant dans la composition de la méthamphétamine, pousse à l'état sauvage et en abondance dans le pays.

Néanmoins, l'ONUDC souligne que la production de méthamphétamine en Afghanistan ne repose probablement pas uniquement sur cette plante en raison des quantités massives nécessaires pour produire un kilogramme de drogue et des conditions de récolte difficiles.

Il faudrait entre 6 500 et 11 700 tonnes d'éphédra pour fabriquer la totalité des 29,7 tonnes de méthamphétamine saisies en 2021.

Les autres sources d'éphédrine sont les produits pharmaceutiques tels que les médicaments contre le rhume et les éphédrines chimiques produites en vrac et présentes en masse dans la région.

"La coordination régionale ciblant le détournement et la contrebande de précurseurs chimiques est essentielle pour mettre fin à l'expansion continue de la fabrication illicite de méthamphétamine en Afghanistan et dans les environs", a déclaré Ghada Waly, directrice exécutive de l'ONUDC.

Le ministère de l'Intérieur, par la voix de son porte-parole, Abdul Mateen Qani, a dénoncé auprès de l'AFP des "déclarations sans fondement" de la part des Nations unies expliquant que les autorités talibanes avaient éradiqué l'année dernière 600 usines de fabrication de stupéfiants, arrêté 6 000 personnes et détruit environ 23.000 tonnes de drogues de toutes sortes.

"L'Émirat islamique est déterminé à ne tolérer aucun type de drogue (...) Nous demandons à la communauté internationale de nous aider à entièrement éradiquer ce phénomène inquiétant d'Afghanistan et à fournir des alternatives économiques aux agriculteurs", a déclaré le porte-parole.

La méthamphétamine a fait irruption sur la scène afghane au cours de la dernière décennie, exacerbant un fléau de toxicomanie déjà omniprésent.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.