Européennes: LR fait le dos rond malgré la pression du RN et de Reconquête

Le président du groupe parlementaire Les Républicains (LR) Olivier Marleix s'adresse à la presse après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel Matignon à Paris, le 14 septembre 2023. (AFP).
Le président du groupe parlementaire Les Républicains (LR) Olivier Marleix s'adresse à la presse après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel Matignon à Paris, le 14 septembre 2023. (AFP).
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Publié le Vendredi 15 septembre 2023

Européennes: LR fait le dos rond malgré la pression du RN et de Reconquête

  • Au sein du parti, on veut croire que l'entrée en scène de la nièce de Marine Le Pen constitue avant tout une "une fracture familiale" et qu'elle portera surtout préjudice au Rassemblement national
  • "Il est vrai que la candidate de Reconquête marche sur les platebandes de M. Bellamy", confie à l'AFP un dirigeant du parti

PARIS: Traumatisés par leur déroute à la présidentielle, Les Républicains temporisent sur les européennes de juin 2024 et se donnent jusqu'au "tournant de l'année" pour désigner leur tête de liste, malgré la pression sur leur droite du RN et de Reconquête déjà en campagne.

"Nous n’avons pas besoin d’accélérer notre calendrier parce que d’autres le font", balaye Eric Ciotti, le patron du parti, minimisant les récentes désignations de Jordan Bardella comme tête de liste RN et de Marion Maréchal pour Reconquête.

Les élections européennes du 9 juin prochain s'annoncent difficiles pour la droite, qui n'avait obtenu avec François-Xavier Bellamy comme porte-drapeau que 8,2% des voix en 2019, juste au-dessus des 5% qui permettent aux partis d'avoir des eurodéputés, barre que Valérie Pécresse n'a pas atteinte lors de la présidentielle de 2022.

Même les accusations virulentes de "traîtrise" lancées contre les élus LR par Marion Maréchal, ainsi que ses appels du pieds aux électeurs de droite dimanche dernier, n'ont changé d'un iota le positionnement d'Eric Ciotti, persuadé "d'avoir du temps (...) jusqu'au tournant de l'année".

Au sein du parti, on veut croire que l'entrée en scène de la nièce de Marine Le Pen constitue avant tout une "une fracture familiale" et qu'elle portera surtout préjudice au Rassemblement national, arrivé premier en 2019 avec 23,34%.

"Tactiquement, c'est d'ailleurs très contradictoire de nous attaquer ainsi alors qu'elle défend l'union des droites" , ironise l'un des dirigeants du parti, persuadé qu'il est "trop tôt" pour lancer la campagne pour les européennes du 9 juin.

Lisnard « pas emballé »

Pour le sortant et très droitier François-Xavier Bellamy cette stratégie a le désavantage de faire courir les rumeurs sur les noms d'éventuelles têtes de liste qui prendraient sa place, d'autant que Marion Maréchal lui a tendu la main sans détour pour qu'il rompe avec LR et la rejoigne.

"Il est vrai que la candidate de Reconquête marche sur les platebandes de M. Bellamy", confie à l'AFP un dirigeant du parti, laissant entendre que LR devrait chercher une tête de liste positionnée moins à droite pour tenter de renouer avec électorat parti chez Emmanuel Macron depuis 2017.

Dans ces conditions, l'eurodéputé se retrouve dans la situation "désagréable", pour reprendre le terme d'un élu LR, d'apprendre parfois dans la presse que d'autres noms circulent comme têtes de liste.

Comme ceux de ses collègues eurodéputées Agnès Evren et Nadine Morano, celui de l'ancien commissaire européen Michel Barnier... ou ces derniers jours celui de Vincent Jeanbrun, le maire de L'Haÿ-les-Roses dont le domicile avait été attaqué pendant les émeutes du début de l'été.

"Faux", assure un dirigeant du parti qui ne souhaite pas être cité, mais qui reconnaît toutefois qu'Eric Ciotti a bien proposé au maire de banlieue parisienne de figurer sur la liste LR.

En revanche, la même source assure que David Lisnard, président de l'influente Association des maires de France (AMF), aurait bien été approché pour prendre la tête de liste.

"Pas emballé", le maire de Cannes, aurait décliné l'offre. "Normal, c'est un piège pour le bloquer", commente un cadre du parti qui estime que M. Lisnard a d'autres ambitions que les européennes.

De quoi conforter M. Bellamy? "Il y a une forme de logique" à ce que l'eurodéputé soit reconduit comme tête de liste, commente le dirigeant du parti.

L'intéressé, qui n'a pas répondu publiquement à l'offre de Marion Maréchal, s'emploie pour l'instant à démontrer au Parlement européen qu'il est bien l'homme de la situation, se faisant remarquer avec une récente intervention devant le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Parlons-nous franchement, les divergences entre nos deux pays deviennent souvent inquiétantes", a affirmé l'eurodéputé, membre du Parti populaire européen (PPE), critiquant notamment la politique énergétique de l'Allemagne ou encore ses liens économiques avec la Chine.

Lors du discours mardi sur l'état de l'Union de la présidente de la Commission européenne, l'eurodéputé a remis le couvert en prenant la défense des familles européennes face "au retour de la pauvreté" dans l'UE.

Des interventions qui "ont marqué les esprits", admet-on auprès de la direction du parti.

arz/jmt/it

 

© Agence France-Presse

 


Le Sénat achève l'examen du budget de la Sécurité sociale à l'approche d'une semaine décisive

Cette vue générale prise à Paris le 2 avril 2024, montre le Sénat français en séance. Le retour de la taxe lapin : pour responsabiliser les patients qui annulent leurs rendez-vous médicaux, le Sénat français a voté le 22 novembre 2024 l'instauration d'une taxe à la charge de ces patients qui se lèvent, contre l'avis du gouvernement français. (Photo AFP)
Cette vue générale prise à Paris le 2 avril 2024, montre le Sénat français en séance. Le retour de la taxe lapin : pour responsabiliser les patients qui annulent leurs rendez-vous médicaux, le Sénat français a voté le 22 novembre 2024 l'instauration d'une taxe à la charge de ces patients qui se lèvent, contre l'avis du gouvernement français. (Photo AFP)
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  • : Samedi, le Sénat a achevé l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, avant un vote solennel mardi sur ce texte hautement risqué pour le gouvernement de Michel Barnier, qui pourrait être censure.
  • Un vote solennel sur l'ensemble du texte est prévu mardi au Sénat, avec une adoption quasi certaine.

PARIS : Samedi, le Sénat a achevé l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, avant un vote solennel mardi sur ce texte hautement risqué pour le gouvernement de Michel Barnier, qui pourrait être censure.

Après une semaine de débats autour de plusieurs mesures épineuses telles que les retraites, les allègements de cotisations patronales ou encore le temps de travail, la chambre haute a terminé ses travaux en approuvant les prévisions budgétaires du gouvernement.

Elle a notamment validé l'objectif de dépenses de l'assurance maladie (ONDAM) pour 2025, fixé par le gouvernement à 264,2 milliards d'euros. Il a été revu à la hausse de 300 millions d'euros, à la suite de l'attribution d'une enveloppe exceptionnelle de 100 millions d'euros aux maisons de retraite en difficulté, mais aussi pour prendre en compte le dérapage des dépenses de médicaments récemment identifié.

Le gouvernement entend contenir ce dérapage en demandant des efforts complémentaires aux industriels du médicament et au secteur du transport sanitaire.

La Haute Assemblée, dominée par une alliance droite-centristes qui soutient le gouvernement, a globalement approuvé les propositions de l'exécutif, à l'inverse de l'Assemblée nationale qui avait totalement remodelé ce budget de la Sécurité sociale à l'initiative des oppositions, sans pouvoir passer au vote dans les délais constitutionnels.

« Nous avons pris des mesures impopulaires, mais face au déficit qui se creuse, il faut faire face à la réalité et réduire ce train de vie, même si c'est difficile », a réagi auprès de l'AFP la rapporteure générale centriste du Sénat, Élisabeth Doineau.

Un vote solennel sur l'ensemble du texte est prévu mardi au Sénat, avec une adoption quasi certaine.

Le sort de ce projet de budget de la Sécurité sociale sera ensuite entre les mains de quatorze parlementaires — sept sénateurs et sept députés — chargés de trouver un texte de compromis lors d'une commission mixte paritaire (CMP) mercredi au Sénat.

Le camp gouvernemental y sera majoritaire, mais rien n'assure que le « socle commun » s'entende, car une mesure clé sur la baisse des exonérations de cotisations patronales irrite les troupes macronistes.

Si un compromis est trouvé, le texte final sera soumis à un ultime vote dans les deux chambres, avec l'utilisation plus que probable de l'article 49.3 par le gouvernement devant les députés.

Une motion de censure a déjà été annoncée par la gauche, ce qui pourrait provoquer la chute du gouvernement Barnier avant l'hiver si le Rassemblement national décide de la voter.


Darmanin presse Barnier d'inscrire le projet d'autonomie de la Corse à l'ordre du jour du Parlement

Gérald Darmanin a affirmé mercredi soir qu'il allait "tout organisateur pour" qu'un ressortissant ouzbek soupçonné de radicalisation expulsé en novembre vers son pays d'origine (Photo, AFP).
Gérald Darmanin a affirmé mercredi soir qu'il allait "tout organisateur pour" qu'un ressortissant ouzbek soupçonné de radicalisation expulsé en novembre vers son pays d'origine (Photo, AFP).
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  • Dans un entretien à Corse Matin publié samedi, l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin presse le Premier ministre Michel Barnier de soumettre au Parlement la « proposition constitutionnelle » reconnaissant un statut d'autonomie à la Corse.
  • « Il faut que la Corse incarne la fin de l'État jacobin », a expliqué samedi M. Darmanin.

PARIS : Dans un entretien à Corse Matin publié samedi, l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin presse le Premier ministre Michel Barnier de soumettre au Parlement la « proposition constitutionnelle » reconnaissant un statut d'autonomie à la Corse, un projet interrompu par la dissolution de l'Assemblée.

« Il faut désormais que Michel Barnier la présente au Parlement le plus rapidement possible. C'est ce qu'Emmanuel Macron a dit au président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni qu'il a récemment reçu », a déclaré M. Darmanin au quotidien.

« Le plus dur a été fait. Nous avons rétabli la paix civile en Corse. J'ai engagé, à la demande du chef de l’État, un processus historique : pour la première fois, un ministre de l'Intérieur a évoqué la question de l'autonomie que nous avons négociée », déclare également le député (EPR) du Nord.

« Une question se pose désormais : la représentation parlementaire peut-elle adopter la proposition constitutionnelle ? La réponse est oui, et encore plus qu'avant. Il existe une large majorité au Palais-Bourbon entre les LR, avec lesquels nous formons une majorité, les socialistes, les centristes de Liot, et du côté du Sénat. Je demande, je le redis, au Premier ministre d'inscrire ce texte à l'ordre du jour du Parlement. Il ne faut pas avoir peur », insiste M. Darmanin.

Le processus dit de « Beauvau » avait été initié en 2022 par Gérald Darmanin, à la demande d'Emmanuel Macron, pour mettre un terme aux violences sur l'île provoquées par la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna. Il avait débouché en mars sur un accord prévoyant « la reconnaissance d'un statut d'autonomie » de la Corse « au sein de la République ».

Mais la dissolution de l'Assemblée nationale a mis un terme aux discussions, laissant de nombreux élus corses craindre l'abandon du projet.

« Il faut que la Corse incarne la fin de l'État jacobin », a expliqué samedi M. Darmanin.

Devant l'Assemblée, la ministre des Territoires Catherine Vautrin avait évoqué un projet de loi constitutionnelle en 2025 devant déboucher, in fine, sur un vote du Congrès « avant la fin de l'année 2025 ».

Par ailleurs, interrogé sur une éventuelle candidature à l'élection présidentielle, M. Darmanin a répondu : « Trop tôt pour le dire. » « Mais je ne m'en désintéresserai pas, j'y porterai de toute façon mes convictions et mes idées », ajoute le député LREM, membre du parti d'Emmanuel Macron mais également proche d’Édouard Philippe (Horizons), et qui a récemment créé un club de réflexion, Populaires.


Macron va marquer le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir visité le brise-glace Almirante viel de la marine chilienne à Muelle Molo de Abrigo, Valparaiso, Chili, le 21 novembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir visité le brise-glace Almirante viel de la marine chilienne à Muelle Molo de Abrigo, Valparaiso, Chili, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Emmanuel Macron marque samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne
  • Le chef de l'Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est attendu à 11H20 place Broglie pour une cérémonie militaire, avant un discours à l'université

STRASBOURG: Emmanuel Macron marque samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne, aux incorporés de force et à l'historien Marc Bloch qui pourrait être panthéonisé.

Le chef de l'Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est attendu à 11H20 place Broglie pour une cérémonie militaire, avant un discours à l'université.

Il se rendra ensuite dans l'ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé sur le territoire français, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, alors que l'Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.

Place Broglie, il saluera la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s'être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu'à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l'Alsace.

En clin d'oeil, les couleurs de la France seront de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg durant la cérémonie.

- "Malgré-nous" -

Emmanuel Macron prendra ensuite la parole au Palais universitaire de Strasbourg. "Ce sera l'occasion d'évoquer la résistance des Alsaciens, la libération du territoire et le toujours délicat sujet des incorporés de force d'Alsace-Moselle" dans la Wehrmacht, a indiqué l'Elysée.

Plus de 130.000 Alsaciens et Mosellans, considérés comme Allemands après l'annexion de ces territoires, ont dû intégrer l'armée allemande et 12.000 ne sont jamais revenus, un drame qui reste douloureux dans la région, 80 ans après la fin de la guerre.

Très longtemps, les "Malgré-nous", associés pour certains à l'un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet relativement tabou.

"Après la guerre, on va surtout valoriser la mémoire héroïque, résistante, tout ce qui peut refaire le ciment de la France. Et dans toute cette histoire, les +Malgré nous+, ça fait un peu tache, ce n'est pas glorieux, ça ne  permet pas de construire une mémoire qui sera nationale", pointe l'historien Christophe Woehrle.

"80 ans après, il faut poser des mots et des actes, il faut sortir des sentiments" de honte et de la "non-reconnaissance", estime la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian qui appelle le président à se prononcer pour l'indemnisation des orphelins de "Malgré-nous".

- Entre France et Allemagne -

Emmanuel Macron pourrait aussi annoncer l'entrée au Panthéon de l'universitaire et résistant Marc Bloch, arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944, selon plusieurs sources à l'AFP. A l'issue du discours, il remettra aussi la Légion d'honneur à son fils Daniel Bloch.

Professeur d'histoire du Moyen-Age à l'université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l'étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l'économie.

En 1929, il a notamment fondé avec Lucien Febvre la revue des "Annales d'histoire économique et sociale", qui a eu une résonance universitaire dans le monde entier.

Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s'engage dans la résistance au tournant des années 1942/43.

Il est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.

Au Struthof, Emmanuel Macron ravivera la flamme au pied du Mémorial aux héros et martyrs de la déportation, après une "visite sobre et solennelle" du camp où 17.000 personnes périrent.

Le chef de l'Etat visitera également le Musée mémorial d'Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l'histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne durant des décennies entre 1870 et 1945, et rend hommage aux 36.000 Alsaciens et Mosellans décédés durant la guerre.