Covid-19, le mot de l'année, masculin et féminin à la fois

Un sapin de Noël avec un flacon étiqueté en anglais "Vaccine Covid-19" parmi des masques chirurgicaux à Paris, le 17 décembre 2020 (Joel Saget / AFP)
Un sapin de Noël avec un flacon étiqueté en anglais "Vaccine Covid-19" parmi des masques chirurgicaux à Paris, le 17 décembre 2020 (Joel Saget / AFP)
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Publié le Vendredi 18 décembre 2020

Covid-19, le mot de l'année, masculin et féminin à la fois

  • "Covid-19", un nom mutant de maladie adoubé par des fonctionnaires internationaux, n'arrive pas à se décider en français entre masculin et féminin
  • "Nous linguistes, on attend en bons darwiniens que des deux formes l'une l'emporte sur l'autre", affirme Yannick Chevalier, maître de conférences à l'université Lumière de Lyon

PARIS : Vous dites "le" ou "la Covid-19" ? Le mot de l'année, un nom mutant de maladie adoubé par des fonctionnaires internationaux, n'arrive pas à se décider en français entre masculin et féminin.

"Nous linguistes, on attend en bons darwiniens que des deux formes l'une l'emporte sur l'autre", affirme Yannick Chevalier, maître de conférences à l'université Lumière de Lyon.

L'Histoire retiendra que le terme, qui désigne l'affection provoquée par le virus SARS-CoV-2, est né au monde le 11 février 2020, dans un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé. Cette maladie avait été découverte depuis plus d'un mois, à Wuhan (Chine), sans avoir d'appellation officielle partagée par tous.

"Le mot est constitué par le Comité international de taxonomie des virus, dont c'est le rôle de déterminer ces noms. Mais celui de Covid-19 est véritablement consacré par l'OMS", explique à l'AFP la linguiste Delphine Jouenne, qui a créé une agence de marketing.

Covid vient de l'anglais "COronaVIrus Disease" (maladie à coronavirus), le "19" précisant que la maladie est apparue en 2019. Et l'OMS, tout de suite, écrit "la COVID-19", au féminin, tout en majuscules.

C'est donc un acronyme étranger, conçu pour servir dans le plus de langues possible, et que le français n'adopte pas sans accroc. Sa typographie fluctue, entre "COVID" et "Covid". Son genre aussi va vite devenir incertain.

"Diktat" de l'Académie

Comme la grande majorité des mots importés qui ne sont pas clairement masculins ou féminins (bermuda, camping, goulag, karma, sauna, sushi, etc.), il est d'abord masculin dans le langage courant: "le Covid-19". En France du moins.

Le 6 mars, l'Office québécois de la langue française tranche en faveur du féminin. Tout comme le gouvernement fédéral canadien ensuite. "La désignation COVID-19 est de genre féminin, étant donné que le 'D' de 'COVID' désigne le mot de base 'disease' ('maladie' en français)", lit-on dans sa banque de données terminologiques.

L'Académie française met longtemps à intervenir, pour tenter de rectifier ce masculin qui s'est solidement implanté. Le 7 mai, elle met en ligne un article qui recommande de "dire la covid 19" (curieusement sans trait d'union ni majuscule), "puisque le noyau est un équivalent du nom français féminin maladie".

"Ce diktat a eu quelques effets. Il a fait rire dans un premier temps, et puis à la rentrée de septembre, moment où les médias réfléchissent à leurs pratiques rédactionnelles, des journalistes ont suivi: la Covid", selon Yannick Chevalier.

Flottement en francophonie

Dans les autres pays francophones, dont la Belgique, la Suisse ou les pays africains, qui n'ont pas d'institution de normalisation du français, on observe un flottement.

Le Temps, journal de Lausanne, constatait mi-mai: "L'Académie française s'appuie sur l'exemple québécois pour plaider en faveur de 'la' Covid-19. Problème, en Europe francophone, l'usage 'du' Covid s'est imposé". Chez les institutions confédérales comme cantonales suisses, le masculin prime encore aujourd'hui.

En Belgique, pays d'une forte complexité administrative, certaines administrations préfèrent le féminin, comme le Service public fédéral de santé publique, d'autres le masculin, comme le ministère des Affaires étrangères.

La majorité des gouvernements en Afrique, dont la Côte d'Ivoire, le Sénégal ou les deux Congo, disent "le Covid". Mais celui du Mali "la Covid". Sur le site internet du gouvernement en Tunisie, les deux cohabitent.

Le Canada se distingue comme le seul pays où le féminin domine quasi exclusivement.

Chez une même personne, on peut trouver les deux, comme chez Delphine Jouenne, qui publie "Un bien grand mot", sur les "mots de l'année".

"Dans le livre j'ai dû mettre la Covid, parce qu'on peut difficilement faire un ouvrage sur la langue française en ignorant la norme de l'Académie. Mais je vous avoue qu'à l'oral je dis le Covid. Je suis l'usage, et tous les linguistes vous le diront: l'usage fait loi", raconte-t-elle.

Et d'après son confrère Yannick Chevalier, ce masculin a des chances de l'emporter en France. "Pour moi ça va être le Covid, parce que c'est comme ça que c'est arrivé. Le mot renvoie à une expérience traumatique, et quand un mot est chargé d'investissements affectifs aussi forts, on peut difficilement le changer".

 


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
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  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com