Mer en surchauffe et chaos politique à l'origine des inondations dévastatrices en Libye, selon plusieurs experts

Cette combinaison d'images satellite publiées par Maxar Technology et créées le 13 septembre 2023 montre (à gauche) un aperçu de la ville de Derna, dans l'est de la Libye, avant les crues éclair du 7 septembre 2023 et (à droite) pendant les crues éclair du 12 septembre 2023. (AFP PHOTO / Satellite image ©2023 Maxar Technologies)
Cette combinaison d'images satellite publiées par Maxar Technology et créées le 13 septembre 2023 montre (à gauche) un aperçu de la ville de Derna, dans l'est de la Libye, avant les crues éclair du 7 septembre 2023 et (à droite) pendant les crues éclair du 12 septembre 2023. (AFP PHOTO / Satellite image ©2023 Maxar Technologies)
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

Mer en surchauffe et chaos politique à l'origine des inondations dévastatrices en Libye, selon plusieurs experts

  • Dans la nuit de dimanche à lundi, les deux barrages de retenue des eaux du Wadi Derna, l'oued qui traverse la ville de Derna, sur la côte est de la Méditerranée, ont lâché
  • Depuis le grand tremblement de terre qui a secoué la ville d'al-Marj (est) en 1963, c'est la pire catastrophe naturelle que connaît la Cyrénaïque, province orientale de la Libye

PARIS: Des mers plus chaudes, un chaos politique et des infrastructures défaillantes sont à l'origine des effets dévastateurs des inondations qui ont tué au moins 2.300 personnes en Libye, selon plusieurs experts.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les deux barrages de retenue des eaux du Wadi Derna, l'oued qui traverse la ville de Derna, sur la côte est de la Méditerranée, ont lâché.

Des torrents puissants ont détruit les ponts et emporté des quartiers entiers avec leurs habitants de part et d'autre de l’oued, avant de se déverser dans la mer.

Depuis le grand tremblement de terre qui a secoué la ville d'al-Marj (est) en 1963, c'est la pire catastrophe naturelle que connaît la Cyrénaïque, province orientale de la Libye.

La tempête Daniel s'est formée autour du 4 septembre, semant la mort et la destruction en Bulgarie, en Grèce et en Turquie la semaine dernière avant d'arriver en Libye.

Ces tempêtes méditerranéennes qui présentent les caractéristiques des cyclones et ouragans tropicaux, appelés "medicanes" (contraction de Mediterranean hurricanes, ouragans méditerranéens), ne se produisent qu'une à trois fois par an.

Pour se former, elles ont besoin de flux de chaleur et d'humidité, qui sont "renforcés par les températures chaudes de la surface de la mer", souligne Suzanne Gray, professeur au département de météorologie de l'Université de Reading en Grande-Bretagne.

Or, depuis plusieurs semaines, les eaux de surface de la Méditerranée orientale et de l'Atlantique sont deux à trois degrés Celsius plus chaudes que d'habitude. Elles sont donc

"susceptibles d'avoir provoqué des précipitations plus intenses", ont déclaré plusieurs scientifiques lors d'une réunion du UK National Climate Impacts.

Préfiguration ?

"Il existe un lien direct entre l'augmentation des précipitations et les inondations. S'ajoutent à cela les conditions météorologiques locales. Pour cet événement particulier, il résulte d'un blocage de hautes pressions persistant qui se dissipe actuellement", expliquent les scientifiques.

Ils ajoutent que pour le moment il est difficile de dire si ce type d'évènement sera ou non plus fréquent à l'avenir. Selon certains modèles, le changement climatique pourrait réduire le nombre de cyclones en Méditerranée mais en augmenter l'intensité.

La plupart des scientifiques hésitent à établir des liens directs entre des événements météorologiques individuels et des changements climatiques à long terme.

Toutefois, la tempête Daniel "illustre le type d'inondations dévastatrices auxquelles nous pouvons nous attendre de plus en plus à l'avenir" à mesure que le monde se réchauffe, a déclaré Lizzie Kendon, professeur de sciences du climat à l'Université de Bristol.

Selon l'observatoire européen Copernicus, la surchauffe des températures de surface des mers, qui absorbent 90% de la chaleur en excès produite par l'activité humaine depuis l'ère industrielle, entraîne des niveaux de chaleur record à travers le monde et 2023 sera sera probablement l'année la plus chaude de l'Histoire.

Pas une «catastrophe naturelle»

Mais le climat n'explique pas tout.

Certains analystes estiment que la scène politique fragmentée en Libye – déchirée par plus d'une décennie de guerre civile à la suite de la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, au pouvoir de 1969 à 2011 – a également contribué à cette catastrophe.

Ce pays d'Afrique du Nord est divisé entre deux gouvernements rivaux: l'administration internationalement reconnue et négociée par l'ONU, basée dans la capitale Tripoli, à l'ouest, et une administration distincte dans la région orientale touchée par les inondations.

"Les événements qui se déroulent en Libye nous rappellent qu'il n'y a pas de catastrophe naturelle", souligne Leslie Mabon, maître de conférences en systèmes environnementaux à l'Open University du Royaume-Uni.

"Il est vrai que le changement climatique peut rendre les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus imprévisibles et plus violents, d'une manière qui peut dépasser la capacité de nos infrastructures et de nos systèmes existants à y faire face", remarque-t-elle.

"Mais en même temps", selon cette spécialiste, "des facteurs sociaux, politiques et économiques déterminent qui et où on est le plus exposé aux risques de dommages plus importants lorsque ces événements extrêmes se produisent".

Les pertes en vies humaines sont également une conséquence de la nature limitée des capacités de prévision, des systèmes d'alerte et d'évacuation de la Libye, observe pour sa part Kevin Collins, maître de conférences à l'Open University.

Des faiblesses dans les normes de planification et de conception des infrastructures et des villes ont également été mis en lumière, ajoute-t-il.

Les conditions politiques en Libye "posent des défis pour le développement de stratégies de communication et d'évaluation des risques, pour la coordination des opérations de sauvetage, et aussi, potentiellement, pour la maintenance des infrastructures critiques telles que les barrages", rencherit Leslie Mabon.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.