Trois jours après le séisme, des villages sinistrés livrés à eux-mêmes

Trois jours après le séisme, des villages sinistrés livrés à eux-mêmes
Short Url
Publié le Mardi 12 septembre 2023

Trois jours après le séisme, des villages sinistrés livrés à eux-mêmes

  • A Moulay Brahim, une localité située à plus d'une heure au sud de la cité touristique de Marrakech, une vingtaine d'habitants sont morts, dont plusieurs enfants, et de nombreuses maisons sont désormais inhabitables
  • Dans l'un des quartiers les plus touchés, plus de 450 habitations ont été totalement ou partiellement détruites, affirme Mohammed Bouaziz, membre d’une association locale qui tente, seule, de subvenir aux besoins de plus de 600 sans-abris

MOULAY BRAHIM: Trois jours après le puissant séisme qui a frappé le Maroc, des villageois des zones montagneuses du Haut-Atlas sont livrés à eux-mêmes, démunis face à l'ampleur des destructions et une aide qui tarde à arriver.

A Moulay Brahim, une localité située à plus d'une heure au sud de la cité touristique de Marrakech, une vingtaine d'habitants sont morts, dont plusieurs enfants, et de nombreuses maisons sont désormais inhabitables.

Dans l'un des quartiers les plus touchés, plus de 450 habitations ont été totalement ou partiellement détruites, affirme Mohammed Bouaziz, membre d’une association locale qui tente, seule, de subvenir aux besoins de plus de 600 sans-abris.

"Nous avons reçu des aides (..) mais elles sont insuffisantes", déplore cet habitant du village, âgé de 29 ans.

Avec le soutien des autorités locales et de quelques donateurs de la région, son association a installé neufs camps de fortune, où s’entassent femmes et enfants tandis que les hommes s'emploient à déblayer les gravats à mains nues.

Les plus courageux s'aventurent à l'intérieur des bâtiments, malgré les risques encourus, pour sortir quelques affaires: matelas, couvertures et ustensiles de cuisine encore utilisables.

«Délaissés»

Vendredi soir, le séisme le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de soixante ans a fait près de 2.900 morts et dévasté des villages entiers de maisons en terre ou en argile dans les provinces d'Al-Haouz, dont fait partie Moulay Brahim, ainsi que celle du Taroudant.

Dans cette province, le village reculé de Missirat, qui compte une centaine d'habitants, a enterré 16 des siens. La bourgade, nichée en haut de la montagne à plus de 300 kilomètres de Marrakech, survit grâce aux aides privées mais se sent abandonnée par les autorités.

"L'Etat n'est pas venu, nous n'avons vu personne. Après le séisme, ils sont venus pour compter le nombre de victimes. Depuis, il ne reste plus un seul d'entre eux. Pas de protection civile, pas de force d'assistance. Personne n'est là avec nous", s'insurge Mohamed Aitlkyd, un habitant de Missirat.

"Nous nous sentons délaissés ici (...) Nos maisons se sont effondrées, et nous n'avons plus de refuge. Où vont habiter toutes ces personnes?", abonde l'une de ses voisines, Khadija Aitlkyd.

Aucune réaction officielle n'a pu être obtenue au sujet des griefs exprimés par les habitants de Missirat.

Le ministère de l’Intérieur a toutefois affirmé dans un communiqué lundi après-midi que "les autorités publiques poursuivent leurs efforts afin de secourir, évacuer et prendre en charge les blessés, et mobilisent l’ensemble des moyens nécessaires".

Mais elles font face, notamment, aux difficultés d'accéder à des villages isolés dans les montagnes, et à des chutes de pierres ou érosions de sol ayant coupé les routes. Selon des images de la chaîne publique 2M, les forces armées ont pu rouvrir lundi matin la route menant à la commune d'Amerzgane tout près de l’épicentre du séisme, mais 25 autres villages étaient encore enclavés.

«Tout le monde est pauvre»
A Moulay Brahim, en tout cas, rares sont ceux qui espèrent retrouver bientôt un toit.

"Tout le monde est pauvre ici", explique Mohammed Bouaziz. Selon lui, la plupart des habitants de la localité sont employés à la journée dans des chantiers de construction, et n'auront pas les moyens de reconstruire leurs logements avant des années.

C'est le cas de Thami Baddi, un homme de 34 ans qui affirme avoir économisé pendant 15 ans pour pouvoir bâtir sa maison. "Tout est parti", dit-il sans pouvoir retenir ses larmes.

Il se sait très chanceux d'avoir retrouvé sa femme, enceinte au 9e mois, et ses deux enfants en vie sous les décombres, après avoir accouru chez lui vendredi soir. "Lorsque j’ai vu l'état de la maison, j'ai pensé qu'aucun d’entre eux ne sortirait vivant".

Sa femme a accouché samedi soir dans un dispensaire de la région mais l'établissement, qui n'a que trois lits, lui impose désormais de la sortir, et cette perspective le terrorise. "Comment je vais faire avec un nourrisson d'un jour dans une tente où il fait froid le soir et chaud en plein soleil".

"Je ne sais pas quoi faire", répète-t-il la voix étranglée.

Les prévisions météo ne sont pas pour le rassurer, avec des averses orageuses "fortes à modérées" annoncées à partir de jeudi dans les provinces sinistrées.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
Short Url
  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Short Url
  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.