PARIS: L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a mis en garde contre "une forme de délitement de la nation", faute de "stratégie" claire notamment en matière d'éducation, dimanche dans une interview à TF1.
Désormais patron du parti Horizons, M. Philippe s'interroge: "à quoi sert l'école, dans une République comme la France, au XXIe siècle ?"
"Cette question-là est souvent abordée et je ne crois pas qu'elle soit clairement traitée ni qu'on y apporte une réponse totalement évidente", déplore-t-il.
"Et dans une nation comme la France, quand il n'y a pas de grands projets, quand il y a pas de stratégie, quand on gère les problèmes (...) un par un (...), je crois qu'on perd quelque chose de la cohésion nationale, qu'on perd quelque chose de la force du mouvement qui est le nôtre et que donc on a une forme de délitement de la nation", prévient-il dans un entretien à l'émission 7 à 8.
M. Philippe, qui publiera mercredi un livre intitulé "Des lieux qui disent" (ed. J.C. Lattès), fera sa rentrée politique vendredi aux journées d'été d'Horizons à Angers puis débattra dimanche avec Fabien Roussel à la Fête de l'Humanité.
Touché par deux maladies auto-immunes (vitiligo et alopécie) et désormais totalement glabre, M. Philippe a martelé que cela n'avait "aucune espèce de gravité". "Ce n'est pas contagieux, c'est pas douloureux, c'est comme ça", a-t-il désamorcé, précisant que cela ne l'"empêche pas de continuer à réfléchir, à parler, à rire, à séduire peut-être".
Démentant que cela témoignait d'une faible résistance au stress, M. Philippe a insisté: "ma santé est excellente, et j'invite toute personne qui en doute à venir faire de la boxe avec moi".
Déterminé à "nourrir le débat public" et à "conquérir le pouvoir démocratiquement" avec Horizons, M. Philippe a dit "concilier" une "très grande détermination" avec une "très grande patience" en vue de la présidentielle de 2027, tout en ironisant sur la "valeur prédictive" des sondages qui le donnent en très bonne position.
Interrogé sur sa relation avec Emmanuel Macron, qui l'a récemment qualifié d'"ami", M. Philippe s'est dit "heureux qu'il le dise et qu'il le pense"... sans pour autant employer le même terme.
"Quand vous avez un président de la République et un Premier ministre, leurs relations ne se placent pas sur le registre de l'amitié", a-t-il évacué, évoquant des "relations cordiales" et "de confiance".