L'épidémie de dengue progresse dans les Antilles françaises

Une manifestante porte une boîte contenant de l'encens enflammé lors d'une marche de protestation contre les mesures visant à limiter la propagation du Covid-19 aux Abymes, à l'extérieur de Pointe-a-Pitre, sur l'île française de la Guadeloupe, dans les Caraïbes, le 24 novembre 2021. (Photo Christophe Archambault AFP)
Une manifestante porte une boîte contenant de l'encens enflammé lors d'une marche de protestation contre les mesures visant à limiter la propagation du Covid-19 aux Abymes, à l'extérieur de Pointe-a-Pitre, sur l'île française de la Guadeloupe, dans les Caraïbes, le 24 novembre 2021. (Photo Christophe Archambault AFP)
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Publié le Dimanche 10 septembre 2023

L'épidémie de dengue progresse dans les Antilles françaises

  • Entre le 28 août et le 3 septembre, l'agence Santé publique France a enregistré 770 cas cliniquement évocateurs de dengue en Martinique et 600 en Guadeloupe
  • Guadeloupe et Martinique sont en phase épidémique pour cette maladie qui se transmet essentiellement par les moustiques et se manifeste par de fortes fièvres, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées

POINTE-À-PITRE, France : Remontée des cas, hospitalisations en hausse: l'épidémie de dengue poursuit sa progression aux Antilles françaises, où les autorités sanitaires surveillent les profils à risque de formes graves, notamment les patients atteints de drépanocytose, une maladie très répandue dans les populations noires.

Entre le 28 août et le 3 septembre, l'agence Santé publique France a enregistré 770 cas cliniquement évocateurs de dengue en Martinique et 600 en Guadeloupe.

Dans une proportion bien moindre, Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont également touchées, avec des premiers cas confirmés sur ces deux îles du nord de l'arc antillais.

Guadeloupe et Martinique sont depuis la mi-août en phase épidémique pour cette maladie tropicale, qui se transmet essentiellement par les piqûres de moustique et peut se manifester par de fortes fièvres, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées.

«Ce qui est particulier au cours de cette épidémie, c'est qu'il y a très fréquemment des signes digestifs qui sont associés aux douleurs: nausées, pertes d'appétit, douleur au ventre et diarrhées», a indiqué sur Radio Caraïbes International le professeur André Cabié, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de la Martinique.

Les professionnels de santé surveillent particulièrement les patients atteints de drépanocytose, une maladie génétique très répandue dans les populations noires des Antilles, qui affecte l'hémoglobine des globules rouges. «On sait que ces personnes-là sont très à risque de faire des formes graves», a précisé le Pr Cabié.

«Il est vraiment important, dès le début des symptômes, de consulter très rapidement un médecin pour démarrer la prise en charge le plus tôt possible», a-t-il ajouté.

En Guadeloupe, huit personnes ont été hospitalisées entre le 31 août et le 3 septembre, et neuf en Martinique, où les urgentistes et le Samu ont demandé à la population de se tourner vers la médecine de ville pour désengorger les urgences, selon Yannick Brouste, responsable des urgences du CHU de Martinique.

«Habituellement on est sur du 120 passages par jour, là on est plutôt sur du 150 avec des pics à 180, ce qui est plutôt exceptionnel», a-t-il déclaré.

- Pas de traitement -

«Aucun traitement n'existe pour la dengue», a rappelé auprès de l'AFP Mathilde Melin, responsable adjointe de la cellule Antilles de Santé publique France. «Seule la protection contre les moustiques est efficace».

Les autorités sanitaires redoublent de message de communication autour des bons gestes à adopter: éliminer, après chaque pluie, les points d'eau stagnante dans lesquels les larves de moustiques se développent, utiliser des répulsifs, porter des vêtements longs...

L'usage des insecticides est moins efficace pour lutter contre la prolifération des moustiques, selon Anubis Vega-Rua, responsable du laboratoire d'études sur le contrôle des vecteurs de l'Institut Pasteur en Guadeloupe, car le moustique «a développé une résistance importante aux insecticides».

L'usage de différentes molécules depuis les années 1950, explique-t-elle, a éliminé tous les insectes sensibles à ces produits, ne laissant vivre que ceux qui y résistaient.

«La lutte chimique connaît là une limite», note Anubis Vega-Rua, qui avec d'autres scientifiques réfléchit à «des méthodes alternatives» moins nocives pour la biodiversité et l'environnement, comme la stérilisation des moustiques ou encore l'inoculation de bactéries.

«Il faut aussi que la lutte vectorielle soit totale sur le territoire», note la scientifique, évoquant les problèmes d'eau qui poussent les habitants à stocker des barils où les moustiques peuvent se reproduire.

Elle appelle aussi à prendre en compte le sujet dans les projets d'urbanisme.

Si, pour l'heure, une seule espèce de moustique vecteur de la dengue, l'aedes aegypti, sévit aux Antilles françaises, «ce n'est qu'une question de temps» avant que le moustique dit «tigre», l'aedes albopictus, déjà présent en Europe, n'arrive sur les rivages de Guadeloupe et Martinique.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.