NEW DELHI: Le Premier ministre indien Narendra Modi et le président américain Joe Biden se sont rencontrés vendredi et ont vanté le "partenariat solide et durable" entre leurs deux pays, tandis qu'un accord a été annoncé mettant fin à leur dernier conflit commercial.
Les deux dirigeants ne se quittent plus, ou presque: leur rencontre bilatérale, à la veille du sommet du G20 à New Delhi, fait suite à une fastueuse visite d'Etat de Narendra Modi à la Maison Blanche en juin.
Et le Premier ministre indien s'est dit vendredi, dans le communiqué commun, "impatient" de recevoir à nouveau le président américain l'an prochain pour une réunion du Quad.
Ce format diplomatique cher à la Maison Blanche, en pleine offensive en Asie pour tenir tête à la Chine, rassemble l'Inde, les Etats-Unis, l'Australie et le Japon autour de questions de sécurité.
Lors de la réunion, les deux dirigeants ont estimé, selon leur communiqué, que le sommet du G20 allait "faire avancer les objectifs communs" sur le plan économique, notamment en "réformant profondément et en musclant les banques de développement multilatérales", ce qui est le grand objectif de Joe Biden à New Delhi.
Et, juste après leur rencontre, Washington a annoncé que les deux pays avaient trouvé un accord pour résoudre leur dernier différend en suspens à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui concernait l'importation en Inde de produits agricoles des Etats-Unis.
Les droits de douane seront ainsi réduits pour les dindes et canards congelés américains, ainsi que les myrtilles et canneberges.
Cet accord "représente une étape importante dans les relations commerciales entre les États-Unis et l'Inde", a déclaré la représentante de la Maison blanche en charge du commerce (USTR), Katherine Tai, citée dans le communiqué, qui avait rencontré en août à ce sujet le ministre indien du Commerce et de l'Industrie, Piyush Goyal.
Ces annonces, a-t-elle ajouté, "soulignent la force de notre partenariat bilatéral", alors que Washington et New Delhi avaient déjà mis fin à plusieurs litiges commerciaux en juin, à l'occasion de la visite d'Etat à Washington de Narendra Modi.
«Pays en chantier»
Joe Biden et Narendra Modi ont aussi dit leur soutien à une région indo-pacifique "libre" et "ouverte", ce qui est la formulation prudente qu'utilise toujours l'administration Biden pour dénoncer les ambitions chinoises dans la région.
Les deux hommes ont aussi promis de poursuivre les chantiers lancés lors de la visite d'Etat de Narendra Modi, en matière de technologie, d'industrie et de défense.
Joe Biden a par ailleurs répété qu'il soutenait l'attribution à l'Inde d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.
Cette réunion a suscité une polémique auprès des journalistes qui accompagnent le président américain, et qui ont été tenus à l'écart, ce qui est inhabituel.
Le gouvernement indien a diffusé des images au ralenti et sans le son de Joe Biden et Narendra Modi en grande conversation dans la résidence du chef de gouvernement nationaliste hindou.
"L'Inde reste un pays en chantier" en matière de démocratie et droits humains, a dit un conseiller de la Maison Blanche, Kurt Campbell, lors d'un point presse suite à la rencontre.
"La clé ici est de maintenir un dialogue respectueux et de confronter certains défis avec une certaine humilité, eu égard aux problèmes que nous avons connus dans notre propre pays", a-t-il déclaré.
Dans leur communiqué, Joe Biden et Narendra Modi ont dit leur soutien aux "valeurs communes de liberté, démocratie, droits humains, inclusion, pluralisme."