LONDRES: Des dirigeants de l'UE ont appelé jeudi l'Iran à libérer l'avocate spécialisée dans les droits de la personne, Nasrin Sotoudeh, et ont condamné le régime pour l’exécution d’un nombre de dissidents.
La santé de Sotoudeh, 57 ans, emprisonnée en 2018, suscite une inquiétude grandissante. L’avocate a été renvoyée derrière les barreaux à nouveau au courant du mois, après une brève libération de quelques semaines en novembre.
L'Iran a de plus suscité samedi la colère de la communauté internationale avec l’exécution du dissident Ruhollah Sam. Le militant a été pendu à la suite d’accusations d'avoir participé activement aux manifestations de 2017. Réfugié à Paris, il se rend en Irak en 2019, où est enlevé par les services de sécurité iraniens pour être ensuite rapatrié.
Dans un discours prononcé devant le parlement européen, Helena Dalli, commissaire européenne à l'Égalité, ne mâche pas ses mots. Elle appelle dans son allocution Téhéran à mettre fin aux détentions arbitraires de binationaux UE-Iraniens et de défenseurs des droits de la personne dans le pays.
«L'Iran continue de détenir un certain nombre de ressortissants binationaux iraniens et européens pour des motifs douteux, à la suite de procès où les droits procéduraux des accusés n'ont pas été entièrement respectés», a déclaré Dalli. «L'Union Européenne suit de près l'évolution des droits humains en Iran, et nous sommes parfaitement conscients de la dégradation qui s'est produite au cours de l'année écoulée», a-t-elle ajouté.
L’UE exige que Sotoudeh soit libérée et réunie avec sa famille, et Dalli a réaffirmé «sans équivoque» la condamnation de l’UE de l’exécution de Sam.
La commissaire a également attiré l'attention sur le cas d'Ahmadreza Djalali, un scientifique suédo-iranien, condamné à mort pour espionnage.
L'Iran a accéléré le rythme de détention des binationaux, alors qu'il subit en parallèle une pression financière croissante de la part des États-Unis, en raison de son programme nucléaire et de sa politique étrangère agressive.
De nombreux observateurs accusent l'Iran d'appliquer une politique de prise d'otages, pour ensuite les utiliser comme monnaie d'échange dans les grands litiges avec l'Occident.
L'Iran met de plus en plus les opposants politiques derrière les barreaux, surtout après la vague de manifestations nationales contre le régime, et les conditions économiques désastreuses provoquées par une économie en ruine.
Cette semaine, il est apparu qu'un autre dissident suédo-iranien, Habib Chaab, a été enlevé en Turquie en octobre et emmené en Iran. Téhéran l’accuse d'être l’un des chefs du mouvement séparatiste du Mouvement Arabe de Lutte pour la Libération d'Ahvaz.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com