Nigeria: la justice rejette toutes les requêtes contestant les résultats de la présidentielle

Une cour d'appel nigériane a rejeté mercredi toutes les requêtes des partis d'opposition visant à annuler la victoire du président Bola Ahmed Tinubu lors de l'élection présidentielle contestée de février. (AFP).
Une cour d'appel nigériane a rejeté mercredi toutes les requêtes des partis d'opposition visant à annuler la victoire du président Bola Ahmed Tinubu lors de l'élection présidentielle contestée de février. (AFP).
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Publié le Jeudi 07 septembre 2023

Nigeria: la justice rejette toutes les requêtes contestant les résultats de la présidentielle

  • Les cinq juges de la cour d'appel d'Abuja délibéraient depuis des mois sur une série de poursuites engagées par le principal parti d'opposition
  • Le parti travailliste a été débouté de sa requête qui portait sur des accusations de fraudes et d'infractions par les autorités électorales, ainsi que sur des allégations d'inéligibilité de Bola Tinubu

ABUJA: Une cour d'appel nigériane a rejeté mercredi toutes les requêtes des partis d'opposition visant à annuler la victoire du président Bola Ahmed Tinubu lors de l'élection présidentielle contestée de février.

Le juge a déclaré que les requêtes de l'opposition "sont par la présente rejetées" et M. Tinubu déclaré vainqueur de l'élection présidentielle.

Les cinq juges de la cour d'appel d'Abuja délibéraient depuis des mois sur une série de poursuites engagées par le principal parti d'opposition, le parti démocratique du peuple (PDP), et le parti travailliste (LP), qui dénoncent fraudes et irrégularités.

Le parti travailliste a été débouté de sa requête qui portait sur des accusations de fraudes et d'infractions par les autorités électorales, ainsi que sur des allégations d'inéligibilité de Bola Tinubu.

"Cette requête est déclarée sans fondement", a indiqué l'un des juges après plus de six heures de lecture détaillée du jugement.

Le PDP a également vu sa requête rejetée.

Les requérants ont néanmoins encore la possibilité de faire appel auprès de la Cour suprême, selon les avocats.

La sécurité a été renforcée autour de cette juridiction dans la capitale nigériane, la police et les forces de défense bouclant l'accès au bâtiment avec des barrages routiers.

Aucun tribunal n'a annulé une élection présidentielle depuis le retour du Nigeria à la démocratie après le régime militaire en 1999.

Dans un premier jugement plus tôt mercredi, les cinq juges avaient invalidé la requête d'un petit parti d'opposition (Allied Peoples Movement) qui demandait l'annulation du scrutin.

Près de 25 millions de Nigérians ont voté fin février lors d'un scrutin qui s'est globalement déroulé dans le calme, mais qui a été entaché par des retards dans le décompte des voix et d'importantes défaillances dans le transfert électronique des résultats, conduisant des électeurs et l'opposition à dénoncer des "fraudes massives".

A l'issue du scrutin dans le pays le plus peuplé d'Afrique, le candidat du Congrès des progressistes (APC) et ex-gouverneur de Lagos, Bola Ahmed Tinubu, 71 ans, a été déclaré vainqueur avec 37% des suffrages.

Il a devancé l'ancien vice-président Atiku Abubakar (29%) du PDP, et le candidat travailliste Peter Obi, (25%). L'émergence de cet outsider, favori de la jeunesse, face aux deux principales formations politiques a constitué une première dans l'histoire démocratique du Nigeria.

Par le passé, les élections au Nigeria ont souvent été entachées par des allégations de fraude et des contestations en justice.

« Pas inquiet »

Certains électeurs et les partis d'opposition affirment que les défaillances du système lors du téléchargement des résultats ont permis la manipulation des bulletins de vote et des disparités dans les résultats des comptages manuels dans les bureaux de vote.

Les observateurs internationaux, notamment ceux de l'Union européenne, ont également relevé des problèmes logistiques majeurs, des électeurs privés de leurs droits et un manque de transparence.

La commission électorale a, elle, fustigé des accusations "infondées et irresponsables" de l'opposition.

Le gouvernement du président Tinubu avait affiché sa confiance ces derniers jours.

"Parce qu'il a confiance dans le système judiciaire, il croit que le mandat que les Nigérians lui ont librement confié lors de l'élection restera valable", avait déclaré cette semaine Ajuri Ngelale, porte-parole de la présidence sur Channels TV.

"Il n'est pas inquiet, simplement parce qu'il sait qu'il a gagné l'élection", avait-il ajouté.

Après avoir pris ses fonctions, Bola Tinubu a immédiatement lancé une série de réformes visant à revitaliser l'économie et l'investissement, mais ces initiatives ont entraîné une subite hausse du coût de la vie, suscitant la colère de la population.

Le 29 mai, au moment de son investiture, le président a ainsi supprimé les subventions sur le carburant, ce qui a eu pour effet de quadrupler le prix de l'essence et entraîné une forte hausse des prix des denrées alimentaires.

Depuis 2016, le Nigeria subit une sévère crise économique qui s'est aggravée avec la pandémie causée par le coronavirus, puis l'offensive russe en Ukraine. La monnaie est faible, la dette extérieure énorme et le chômage sévit.

Le pays tente aussi de lutter contre des groupes armés pratiquant notamment des kidnappings dans le Nord-Ouest et le centre, de mettre fin à une insurrection islamiste qui opère depuis 14 ans dans le Nord-Est et d'enrayer une agitation séparatiste dans le Sud-Est.

Bola Tinubu doit se rendre au sommet du G20 à New Delhi le week-end prochain, une démarche qui s'inscrit dans l'éventualité d'une candidature du Nigeria pour devenir membre de cette organisation, a annoncé dimanche la présidence.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.