Les milliards de tonnes de sable arrachées à la mer menacent l'environnement, alerte l'ONU

Des bancs de sable et des algues vertes sont visibles sur la Loire pendant la sécheresse à Langeais, dans le centre de la France, le 22 août 2023. (AFP)
Des bancs de sable et des algues vertes sont visibles sur la Loire pendant la sécheresse à Langeais, dans le centre de la France, le 22 août 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 septembre 2023

Les milliards de tonnes de sable arrachées à la mer menacent l'environnement, alerte l'ONU

  • L'analyse, lancée par la division scientifique du Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE), n'en est qu'à ses débuts, et seuls 50% des navires sont pour l'instant suivis
  • L'ONU estime que sur les 50 milliards de tonnes de sable et de gravier que l'humanité utilise chaque année, entre quatre et huit milliards proviennent des mers et océans

GENÈVE: Quelque six milliards de tonnes de sable sont arrachées chaque année aux océans, une exploitation à la limite de ce qui est soutenable et avec des conséquences dramatiques pour l'environnement et la biodiversité marine, a alerté l'ONU mardi.

C'est la première fois que les Nations unies parviennent à faire une telle estimation, et ce grâce à l'intelligence artificielle et au système automatique d'identification des navires permettant de les localiser et d'analyser leurs déplacements et activités à travers le monde.

L'analyse, lancée par la division scientifique du Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE), n'en est qu'à ses débuts, et seuls 50% des navires sont pour l'instant suivis.

Ainsi, l'extraction artisanale ou celle à petite échelle le long de côtes peu profondes ne peut encore être détectée.

Mais l'ONU estime que sur les 50 milliards de tonnes de sable et de gravier que l'humanité utilise chaque année, entre quatre et huit milliards proviennent des mers et océans.

Cela représente six milliards de tonnes en moyenne chaque année, "soit l'équivalent de plus d'un million de camions par jour ou de deux kilogrammes par jour et par personne", a expliqué le directeur du centre d'analyse des données pour le PNUE, Pascal Peduzzi, en conférence de presse.

Proportions gigantesques

"Les écoles, les hôpitaux, les routes, les barrages hydroélectriques, les éoliennes, les panneaux solaires, le verre... en fait toute notre société dépend du sable comme matériau de construction", a fait valoir M. Peduzzi.

Le sable joue aussi un rôle crucial pour l'environnement, mais c'est également un matériau dont de nombreux pays auront besoin pour se protéger contre l'élévation du niveau des mers, a-t-il conclu.

L'ONU espère pouvoir encore publier cette année les chiffres concernant la période 2020-2023.

Mais les données montrent que cette activité ne cesse de croître et "commence à prendre des proportions gigantesques", a indiqué M. Peduzzi, soulignant qu'en comparaison les rivières transportent, elles, dans les mers et océans entre 10 et 16 milliards de tonnes de sédiments chaque année.

"Si nous utilisons énormément de sable, à un moment donné cela dépasse les capacités du système à pourvoir ce sable", a-t-il dit.

Les navires extracteurs sont comme des "aspirateurs" qui "broient les fonds marins" et les "stérilisent", faisant disparaitre les micro-organismes océaniques et mettant en danger la biodiversité et les ressources halieutiques, selon l'expert.

La mer du Nord, l'Asie du Sud-Est et la côte est des Etats-Unis figurent parmi les lieux où les activités de dragage marin sont les plus intenses.

Chine, Pays-Bas, Etats-Unis et Belgique

Un autre expert, Arnaud Vander Velpen, a lui indiqué que les pays disposant des plus grandes flottes de navires extracteurs sont la Chine, les Pays-Bas, les Etats-Unis et la Belgique.

La Belgique, qui extrait le sable de la mer du Nord, "sait déjà qu'elle n'a encore que 80 ans de volume à disposition si elle continue au rythme actuel", a relevé M. Peduzzi.

Au-delà des chiffres, l'ONU espère avoir des discussions avec les pays et les entreprises du secteur pour que ces dernières soient plus respectueuses de l'environnement en améliorant leurs pratiques d'extraction.

Selon M. Vander Velpen, seul un petit nombre de pays sait quelles sont ses ressources en sable marin.

Entre outre, les pratiques internationales et les cadres réglementaires varient considérablement.

Certains pays -- dont l'Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie, le Vietnam et le Cambodge -- ont au cours des vingt dernières années interdit l'exportation de sable marin, tandis que d'autres ne disposent d'aucune législation ni d'aucun programme de surveillance efficace.

Le PNUE appelle la communauté internationale à élaborer une règlementation internationale afin notamment d'améliorer les techniques de dragage et il recommande d'interdire l'extraction du sable des plages en raison de son importance pour la résilience des côtes, l'environnement et l'économie.

Il préconise également une reconnaissance stratégique du sable afin qu'il ne soit plus considéré comme un matériau commun dont l'humanité pourrait disposer à volonté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.