KIEV: L'armée de Kiev a fait une importante percée dans les lignes de défense russes dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un de ses hauts généraux au quotidien britannique The Guardian.
"Nous sommes à présent entre la première et la deuxième ligne de défense" russes, affirme le général Oleksandr Tarnavskiy, en charge de la contre-offensive dans le sud, dans cet entretien publié ce week-end, quelques jours l'annonce par Kiev d'une victoire symbolique avec la reprise du village de Robotyne.
Il paraît alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky rejette de plus en plus vigoureusement les critiques sur la lenteur supposée de la contre-offensive lancée en juin pour reprendre les territoires conquis par Moscou.
"Nous sommes maintenant en train de finir de détruire les unités ennemies chargées de protéger les troupes russes quand elles se retirent derrière leur deuxième ligne de défense", a assuré le général, dont les troupes avaient libéré la ville de Kherson (sud) l'an dernier.
Attaque de drones russes contre des sites industriels sur le Danube, près de la Roumanie
Des drones russes ont frappé dans la nuit de samedi à dimanche des sites industriels sur le Danube, dans la région du sud-ouest de l'Ukraine frontalière de la Roumanie, pays membre de l'Otan qui a dénoncé une attaque "injustifiée".
Depuis la suspension en juillet de l'accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter ses céréales via la mer Noire, la Russie multiplie les attaques dans cette région où se trouvent des ports et autres infrastructures capitales pour ce commerce.
"L'ennemi a attaqué les infrastructures industrielles civiles de la région du Danube", a déclaré le bureau du procureur général de l'Ukraine sur Telegram. "L'attaque a fait deux blessés, qui ont été hospitalisés", a-t-il ajouté.
Selon le procureur, les forces ukrainiennes ont toutefois réussi à abattre 22 des 25 drones utilisés lors de cette attaque.
L'armée russe a de son côté indiqué avoir mené une attaque de drones contre le port de Reni, à la frontière avec la Roumanie.
"Cette nuit, les forces aériennes russes ont mené une frappe groupée avec des drones sur des dépôts de carburant utilisés pour ravitailler les équipements militaires de l'armée ukrainienne dans le port de Reni", a indiqué le ministère russe de la Défense, assurant que l'objectif de la frappe avait été "atteint" et toutes les cibles touchées.
La Roumanie s'est aussitôt élevée contre cette nouvelle attaque qui s'est produite à proximité de sa frontière avec l'Ukraine.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense roumain a "réaffirmé avec la plus grande fermeté que ces attaques contre des cibles et des infrastructures civiles en Ukraine sont injustifiées et en profonde contradiction avec les règles du droit humanitaire international".
"A aucun moment", les attaques russes "n'ont généré de menace militaire directe pour le territoire national ou les eaux territoriales de la Roumanie", a toutefois précisé le ministère.
Une attaque directe contre un pays membre de l'Otan pourrait provoquer un emballement du conflit, à un moment où Kiev assure que sa contre-offensive lancée en juin -et critiquée par certains alliés pour sa lenteur supposée- donne des résultats.
Selon le général Tarnavskiy, les forces de Moscou "étaient simplement à l'arrêt et attendaient l'armée ukrainienne" et elles se sont à présent redéployées dans la zone.
"L'ennemi puise dans ses réserves, pas seulement en Ukraine mais aussi en Russie. Tôt ou tard, les Russes seront à court de leurs meilleurs soldats. Cela nous donnera une opportunité de les attaquer davantage et plus vite", a déclaré le général. "Tout est à venir", a-t-il ajouté.
Il explique également que l'armée ukrainienne a été retardée dans sa contre-offensive parce qu'elle "a passé plus de temps que prévu à déminer les territoires" occupés par les Russes.
"Malheureusement, l'évacuation des blessés a été difficile pour nous. Et cela a aussi compliqué notre avancée", a-t-il ajouté, admettant que Kiev avait essuyé d'importantes pertes.
"Plus on se rapproche de la victoire, plus cela devient difficile. Pourquoi ? Parce que malheureusement, nous sommes en train de perdre les plus forts et les meilleurs" soldats, a-t-il expliqué.
"Maintenant, nous devons nous concentrer sur certaines zones et finir le boulot. Peu importe à quel point c'est dur pour chacun d'entre nous", a-t-il ajouté.