Covid-19: le virus fera-t-il aussi sa rentrée ?

Un homme passe devant un laboratoire Covid 19 au CHU Saint-Jacques à Nantes, dans l'ouest de la France, le 11 janvier 2023. (Photo LOIC VENANCE / AFP)
Un homme passe devant un laboratoire Covid 19 au CHU Saint-Jacques à Nantes, dans l'ouest de la France, le 11 janvier 2023. (Photo LOIC VENANCE / AFP)
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Publié le Dimanche 03 septembre 2023

Covid-19: le virus fera-t-il aussi sa rentrée ?

  • La rentrée des classes lundi s'annonce comme un moment propice à la diffusion du virus dans les écoles, les bureaux, les transports publics
  • Les sous-variants d’Omicron de la lignée XBB, notamment le variant EG.5.1 (surnommé Eris), sont devenus dominants en France actuellement

PARIS: Va-t-on voir ressurgir le Covid-19 ? Les signaux ne sont pas au rouge mais la rentrée, synonyme de brassage, et l'arrivée d'un nouveau variant, dont on ignore encore les caractéristiques, pourraient changer la donne.

On avait presque oublié le virus. Depuis la mi-juillet, toute l'Europe de l’ouest connaît pourtant une recrudescence des cas.

En France, les fêtes de Bayonne, qui ont connu une forte affluence fin juillet, ont notamment occasionné une hausse des contaminations.

Dans son dernier point actualisé vendredi, l'agence Santé Publique France a relevé fin août une poursuite de la hausse des indicateurs dans la plupart des régions, certes à des niveaux "faibles".

Ces indicateurs restent "un peu floutés en raison du faible nombre de tests et de séquençage réalisé un peu partout", souligne à l'AFP Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à Genève.

"On estime qu’on réalise aujourd’hui moins de 1% de l'activité de séquençage d’il y a deux ans dans le monde", ajoute-t-il.

En France, le système de surveillance du virus a été considérablement allégé et est actuellement proche de celui de la grippe.

Dans ce contexte, difficile de suivre finement la circulation du virus, même si le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a assuré vendredi sur France info que notre "système de surveillance est toujours en place et vigilant pour nous protéger contre quelque ressaut de l'épidémie que ce soit".

 

Pirola 

Une certitude: la rentrée des classes lundi s'annonce comme un moment propice à la diffusion du virus dans les écoles, les bureaux, les transports publics.

"La rentrée fait chaque année le lit des épidémies automno-hivernales du VRS (le virus de la bronchiolite), de la grippe et désormais du Covid", rappelle à l'AFP Mircea Sofonea, épidémiologiste à l'université de Montpellier.

Les sous-variants d’Omicron de la lignée XBB, notamment le variant EG.5.1 (surnommé Eris), sont devenus dominants en France actuellement.

Ce dernier variant est plus transmissible que ses prédécesseurs les plus récents mais rien ne dit à l'heure actuelle qu'il est plus virulent.

Un nouveau sous-variant d'Omicron, le BA.2.86, a par ailleurs fait son apparition mi-août avec quelques cas recensés dans plusieurs pays dont la France, avec une séquence détectée jeudi.

L'OMS a décidé de classer ce nouveau variant, surnommé Pirola, dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations du gène Spike qu'il porte.

"Pour le moment il n’y a aucun signal particulier d'inquiétude chez les cas rapportés, mais ils sont encore en trop petit nombre pour en apprécier les caractéristiques", souligne Antoine Flahault.

 

«Faire attention»

Par précaution, l'Angleterre a annoncé fin août qu'elle avançait sa campagne de vaccination contre le Covid au 11 septembre.

"Plus tôt nous commencerons la vaccination, mieux ce sera, car cela donnera plus de temps pour administrer le vaccin", a déclaré Keith Neal, professeur d'épidémiologie à l'université de Nottingham au Science media center.

En France, la nouvelle campagne de vaccination contre le Covid, couplée comme l'an dernier à celle de la grippe, doit démarrer le 17 octobre.

Cette vaccination sera "essentielle pour protéger les personnes à risque de formes graves", a insisté vendredi Santé Publique France.

Mais les vaccins seront-ils efficaces ?

"Contre les variants de la lignée XBB, incluant le sous-variant EG.5.1 (Eris), la formulation du rappel vaccinal attendue pour l’automne devrait l'être, puisqu’elle vise ces variants précisément", assure Antoine Flahault.

"En revanche, si au cours de l’automne et de l’hiver, le variant BA.2.86 venait à se qualifier et devenait dominant à son tour, on ne sait pas encore quel serait son degré d'échappement immunitaire à ces rappels vaccinaux", ajoute-t-il.

Reste que le statut immunitaire de la population mondiale est très différent de ce qu’il était à l’émergence d’Omicron avec une part importante de personnes vaccinées ou ayant été infectées par des variants successifs différents, permettant de conserver une certaine protection, note l'agence sanitaire française.

"Il n'est pas question d'aborder la rentrée avec la boule au ventre face au Covid", rassure aussi Mircea Sofonea. Mais "faire attention, respecter les gestes barrières et s'isoler si on est symptomatique" demeurent des impératifs de rigueur.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.