Déchets radioactifs: à Bure, manifestation contre le «passage en force» de l'Etat

Le cortège, ouvert par une banderole "La Meuse n'est pas une poubelle nucléaire", a réuni des militants antinucléaires de différentes nationalités (Photo, @Parti_lorrain).
Le cortège, ouvert par une banderole "La Meuse n'est pas une poubelle nucléaire", a réuni des militants antinucléaires de différentes nationalités (Photo, @Parti_lorrain).
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Publié le Dimanche 03 septembre 2023

Déchets radioactifs: à Bure, manifestation contre le «passage en force» de l'Etat

  • La manifestation s'est déroulé sans heurts
  • Un important dispositif sécuritaire avait été mis en place par la préfecture

BURE: Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Bure (Meuse) contre le projet, baptisé Cigéo, d'enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs, en clôture des "Rencontres des luttes paysannes".

Le cortège, ouvert par une banderole "La Meuse n'est pas une poubelle nucléaire", a réuni des militants antinucléaires de différentes nationalités (Français, Allemands, Suisses, Brésiliens, Colombiens), des riverains et des familles dans une ambiance bruyante et festive pour une marche jusqu'à la commune voisine de Mandres en Barrois. Des drapeaux de La France insoumise, de la Confédération paysanne, du réseau Sortir du nucléaire ou encore du syndicat Solidaires étaient visibles.

"Près d'un millier de personnes ont participé aux Rencontres, et nous étions entre 700 et 800 pour la marche", a déclaré à l'AFP Fred, maraîcher et membre du comité d'organisation, qui n'a pas souhaité préciser son nom. "Certains internationaux n'ont pas pris part à la marche, ils estiment que le maintien de l'ordre en France est trop violent", a-t-il assuré.

La manifestation visait à dénoncer le "passage en force" de l'Etat pour "imposer le centre d'enfouissement malgré l'opposition des habitants de la Meuse", selon les mots de Marie-Neige Houchard, co-secrétaire départementale d'Europe-écologie-Les Verts (EELV).

"Il y a un déni démocratique complet autour de ce projet. Et puis on arrose les élus d'argent public pour acheter les consciences", a-t-elle déploré, en évoquant les 30 millions d'euros distribués chaque année par les deux Groupements d'intérêt public (GIP) en Meuse et Haute-Marne pour le développement économique local.

Manifestation sans heurts 

"Cigéo, ça donne l'impression qu'on peut se servir du nucléaire, que les déchets sont gérables, alors qu'ils sont là pour des dizaines de milliers d'années", a estimé Pierre Ferté, apiculteur de 58 ans, venu de la Marne. "Les enfouir, c'est vraiment faire l'autruche, ce n'est pas une solution."

Chargée de mission en agriculture paysanne, Marie Michaud, 30 ans, se dit préoccupée par "l'accaparement des terres par l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, qui porte le projet Cigéo, ndlr) et la Safer" (Société d’Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural, ndlr) au bénéfice de Cigéo.

"C'est très compliqué pour un jeune agriculteur de s'installer ici, parce que l'Andra a la mainmise sur les terres", assure la jeune femme venue de Moselle. "Or aujourd'hui, on a besoin d'agriculteurs pour faire vivre ce territoire".

La manifestation s'est déroulé sans heurts. Un important dispositif sécuritaire avait été mis en place par la préfecture, qui avait autorisé la surveillance par drones et par hélicoptères.

"Le dimensionnement (du dispositif) est relativement important, avec plusieurs unités de forces mobiles engagées", a indiqué la préfecture à l'AFP, sans toutefois préciser le nombre d'agents mobilisés.

En janvier, l'Andra a déposé une demande d'autorisation de création (DAC) pour Cigéo, visant à concrétiser le projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure.

Pour l'heure, le site meusien de l'Andra n'accueille qu'un laboratoire scientifique, aucun déchet radioactif n'y est entreposé.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.