T-shirts, affiches, tasses: aux Etats-Unis, des «goodies» pour financer les campagnes

Une pile de tasses portant l'inscription "Enfermez-le" et la photo d'identité de Trump sont en vente au magasin Y-Que à Los Angeles, en Californie, le 30 août 2023. (Photo, AFP)
Une pile de tasses portant l'inscription "Enfermez-le" et la photo d'identité de Trump sont en vente au magasin Y-Que à Los Angeles, en Californie, le 30 août 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 02 septembre 2023

T-shirts, affiches, tasses: aux Etats-Unis, des «goodies» pour financer les campagnes

  • En moins d'une semaine, l'équipe de campagne de Donald Trump, candidat aux primaires républicaines, se targue ainsi d'avoir levé près de 3 millions de dollars grâce à la vente de produits dérivés du «mug shot»
  • La vente de ces goodies représente une manne intéressante pour le milliardaire comme pour ses rivaux, dans un pays où les campagnes électorales se font à coup de milliards de dollars

WASHINGTON: Une tasse avec la photo d'identité judiciaire de Donald Trump, un body pour bébé "Joe Biden me fait pleurer", un blouson en cuir "anti-woke"... Les candidats à la présidentielle américaine de 2024 proposent à la vente une collection de "goodies", qui rapportent gros à leurs campagnes.

En moins d'une semaine, l'équipe de campagne de Donald Trump, candidat aux primaires républicaines, se targue ainsi d'avoir levé près de 3 millions de dollars grâce à la vente de produits dérivés du "mug shot" déjà célèbre de l'ancien dirigeant en Géorgie.

Casquettes rouges

Le septuagénaire républicain, connu pour être un as de la communication, avait déjà marqué les deux dernières présidentielles en commercialisant ses casquettes rouges "Make America Great Again" -- grâce auxquelles on reconnaît encore aujourd'hui ses partisans à travers les Etats-Unis.

La vente de ces "goodies" représente une manne intéressante pour le milliardaire comme pour ses rivaux, dans un pays où les campagnes électorales se font à coup de milliards de dollars. L'élection de 2020 fut la plus chère de l'histoire des Etats-Unis, et celle de 2024 pourrait sans grande surprise dépasser ce record.

Les t-shirts, affiches et pin's proposés par les candidats permettent aussi "d'impliquer bien plus leurs partisans", qui deviennent des sortes de "panneaux publicitaires ambulants" pour leurs campagnes, note auprès de l'AFP Peter Loge, de l'université George Washington.

Les supporters de Joe Biden, président octogénaire candidat à sa réélection, peuvent ainsi se procurer un crop top, un haut laissant voir le bas du ventre, à 32 dollars avec "Dark Brandon" - une sorte d'alias virtuel du dirigeant au regard laser -- un "mème" populaire dans le camp démocrate.

De George Washington à Mitt Romney 

L'histoire des "goodies" de campagne est intimement liée à celle de la démocratie en Amérique: des pin's "GW" étaient déjà distribués pour l'élection du premier président, George Washington, en 1789.

"Ça a commencé avec des affiches et des broches, fabriquées par les partisans" des candidats, souligne Jon Grinspan, commissaire chargé de l'histoire politique au Musée national d'histoire américaine du Smithsonian.

Puis "au XXème siècle, les partis se sont emparés du concept et on a vu arriver beaucoup de produits plutôt légers et farfelus", affirme l'expert à l'AFP.

Des gants de cuisine pour Mitt Romney, des préservatifs anti-Bush... Les partis politiques rivalisent d'originalité dans leurs produits dérivés qui deviennent de nouvelles sources de financement.

Les tapettes à mouche de Biden

Jamais un candidat ne pourrait financer sa campagne par la seule vente de ces marchandises.

Mais ces produits, souvent un peu loufoques, donnent aux politiques l'occasion d'exister dans un monde rythmé par des moments viraux et des petites phrases qui font le tour des réseaux sociaux, argue le professeur Peter Loge.

"Tout en politique va plus vite aujourd'hui", analyse-t-il. "Et c'est tellement facile et peu cher de produire des choses."

Comme lorsque Nikki Haley, la seule femme dans la course à l'investiture républicaine, a décliné en quelques heures t-shirts, autocollants et affiches en réponse au commentaire d'un présentateur de CNN, qui estimait que la candidate quinquagénaire n'était "plus dans la fleur de l'âge".

Ou quand, en octobre 2020, une mouche était venue se poser sur la chevelure blanche du vice-président de Donald Trump, Mike Pence, lors d'un débat télévisé -- une scène qui avait fait les choux gras de la campagne de Joe Biden, alors candidat démocrate à la Maison Blanche.

L'équipe de campagne du démocrate avait immédiatement mis à la vente des tapettes à mouche "Truth over Flies" ("La vérité plus forte que les mouches"), pour 10 dollars l'unité, levant quelque 350 000 dollars en 24H.

"C'est ce qu'on fait nous les Américains", s'amuse le professeur Peter Loge. "On invente toujours de nouvelles façons saugrenues de se faire de l'argent... y compris avec la fonction présidentielle".


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Short Url
  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Short Url
  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Short Url
  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.