Géorgie: le parti au pouvoir veut la destitution de la présidente pro-européenne

La présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, s'exprime lors d'une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, le 31 mai 2023. (Photo Kenzo Tribouillard / AFP)
La présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, s'exprime lors d'une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, le 31 mai 2023. (Photo Kenzo Tribouillard / AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

Géorgie: le parti au pouvoir veut la destitution de la présidente pro-européenne

  • Nous avons pris cette décision» car «fermer les yeux sur des violations flagrantes de la Constitution sape l'Etat de droit», a justifié le président du parti Rêve géorgien Irakli Kobakhidzé devant des journalistes au sujet de Mme Zourabichvili
  • Élue en 2018 avec le soutien de cette formation, elle s'oppose désormais à sa politique de proximité avec la Russie et a multiplié les voyages pour faire obtenir à son pays le statut de candidat à l'Union européenne

TBILISSI, Géorgie : Le parti au pouvoir en Géorgie a entamé une procédure de destitution de la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, qui se trouvait à Bruxelles vendredi, provoquant une énième crise politique dans ce pays aux relations complexes avec Moscou.

«Nous avons pris cette décision» car «fermer les yeux sur des violations flagrantes de la Constitution sape l'Etat de droit», a justifié le président du parti Rêve géorgien Irakli Kobakhidzé devant des journalistes au sujet de Mme Zourabichvili, qui est une ancienne diplomate française.

Élue en 2018 avec le soutien de cette formation, elle s'oppose désormais à sa politique de proximité avec la Russie et a multiplié les voyages pour faire obtenir à son pays le statut de candidat à l'Union européenne.

Vendredi, elle a rencontré à Bruxelles Charles Michel, le président du Conseil européen, instance qui représente les 27 Etats membres de l'UE.

Celui-ci «a souligné que la décision du Conseil européen d'accorder à la Géorgie la perspective européenne était une occasion historique à ne pas manquer», selon un compte-rendu transmis par ses services.

«Il a réaffirmé l'engagement de l'UE à aider la Géorgie à progresser sur la voie européenne» et a souligné «la nécessité pour le pays d'approfondir les réformes nécessaires, notamment dans les domaines de la justice, de la désoligarchisation, de la lutte contre la corruption et du pluralisme des médias».

Charles Michel a salué «l'engagement personnel de la présidente géorgienne à faire progresser la perspective européenne» du pays.

Le parti au pouvoir a interdit à Mme Zourabichvili de se rendre prochainement dans dix pays dont l'Ukraine et malgré ce refus, la première femme présidente en Géorgie s'était déjà rendue à Berlin jeudi, où elle a rencontré son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.

C'est la première fois qu'un parti au pouvoir engage une procédure de destitution dans cette ancienne république soviétique d'environ quatre millions d'habitants.

Concrètement, il doit obtenir de la Cour constitutionnelle le droit de solliciter les parlementaires, qui doivent soutenir aux deux tiers sa proposition.

Le Rêve géorgien dispose de quatre-vingt-dix sièges et devra convaincre dix députés de l'opposition, ce qui a très peu de chance d'arriver. Selon lui, la présidente ne peut exercer constitutionnellement ses pouvoirs de représentation «qu'avec le consentement du gouvernement».

Alors que les relations entre Moscou et Tbilissi étaient été très difficiles depuis l'orientation pro-UE et pro-Otan prise en 2004, et a fortiori depuis une intervention militaire russe en 2008 suivi de la reconnaissance par Moscou de deux régions séparatistes géorgiennes, le gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Irakli Garibachvili a entrepris l'année dernière un rapprochement.

Cette politique suscite l'inquiétude d'une partie de la société qui craint une dérive autoritaire, et la désapprobation de Salomé Zourabichvili, qui ne voit d'avenir pour son pays qu'au sein de l'UE.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.