L'école, carte maîtresse d'Emmanuel Macron pour qui la situation des lycées professionnels «est inacceptable»

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux employés du lycée professionnel de l'Argensol lors de sa visite de l'établissement à Orange, dans le sud-est de la France, le 1er septembre 2023. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux employés du lycée professionnel de l'Argensol lors de sa visite de l'établissement à Orange, dans le sud-est de la France, le 1er septembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

L'école, carte maîtresse d'Emmanuel Macron pour qui la situation des lycées professionnels «est inacceptable»

  • A la veille de la rentrée, le chef de l'Etat en a même fait son « domaine réservé», tout comme les Affaires étrangères et la Défense,
  • « On a une véritable dérive, un président de la République qui écrase (tout) et qui prend la place du gouvernement», déplore Gilles Langlois, secrétaire national du SE-Unsa

PARIS: Emmanuel Macron superministre de l'Education ? Des programmes aux rythmes scolaires, le chef de l'Etat multiplie les annonces et les déplacements sur l'école au risque d'éclipser son ministre et de braquer la communauté éducative.

A la veille de la rentrée, le chef de l'Etat en a même fait son "domaine réservé", tout comme les Affaires étrangères et la Défense, fidèle à une lecture très gaullienne des institutions de la Ve République.

Vendredi, il était de nouveau en première ligne, cette fois sur le front du lycée professionnel, le parent pauvre dont il promet de faire une "filière d'excellence", à l'occasion d'un déplacement dans le Vaucluse.

Fin juin, il suggérait depuis Marseille la fermeture plus tardive des collèges dans les quartiers sensibles pour lutter contre la délinquance.

Le 23 août, il proclamait la rentrée scolaire anticipée pour les élèves en difficulté, la refonte des programmes d'histoire et un nouveau calendrier du bac.

"Pourquoi je parle autant de l’école ? Parce que c’est le coeur de la bataille que l’on doit mener, parce que c’est à partir de là que nous rebâtirons la France", martèle-t-il après les violences urbaines qui ont secoué le pays fin juin.

Entre-temps, Gabriel Attal, étoile montante de la Macronie, a succédé à la tête du ministère au discret Pap Ndiaye, jugé trop peu politique pour un sujet aussi prioritaire.

Mais le président reste tout aussi omniprésent même si le nouveau ministre, un proche de la première heure, a frappé fort dès son arrivée en déclarant la guerre à l'abaya.

«Temps long»

"On a une véritable dérive, un président de la République qui écrase (tout) et qui prend la place du gouvernement", déplore Gilles Langlois, secrétaire national du SE-Unsa.

Emmanuel Macron, formé chez les jésuites de La Providence à Amiens, entend aussi refonder les programmes scolaires d'histoire et d'instruction civique, avec un enseignement plus "chronologique" et la lecture chaque semaine d'un "grand texte fondamental sur nos valeurs".

Autant d'énoncés qui passent mal. "On ne demanderait pas à un président de dire à un chirurgien comment il doit opérer une appendicite", s'emporte Guislaine David, à la tête de la FSU-Snuipp, premier syndicat pour la maternelle et l'élémentaire.

"L'école vit au rythme politique alors que l'éducation a besoin d'un temps long" et "de sérénité", regrette-t-elle.

A l'Elysée, on relève à l'inverse que l'Education est un domaine dans lequel les Français "attendent beaucoup", ce qui justifie d'autant plus l'investissement présidentiel.

"Mais le chef de l'Etat n'est pas un superministre de l'Education de la même façon que, depuis 70 ans, les ministres des Affaires étrangères et des Armées ne sont pas des sous- ministres", balaie une conseillère.

Certains de ses précédecesseurs ont aussi été très présents sur l'école, du général de Gaulle à Valéry Giscard d'Estaing, véritable artisan du collège unique.

«Au débotté»

Au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy s'était quant à lui fendu d'une longue lettre aux parents et enseignants pour exposer sa vision de l'école.

"La nouveauté, c'est qu'Emmanuel Macron revendique haut et fort ce domaine réservé et n'arrête pas de faire des annonces au débotté", fait observer Claude Lelièvre, historien de l'éducation.

Privé de majorité absolue depuis sa réélection, "il veut occcuper le terrain de la parole, montrer qu'il est toujours à l'initiative", estime-t-il.

Gabriel Attal, rompu à la communication, est a priori un atout. "Mais il ne faut pas qu'il le soit trop non plus car Emmanuel Macron existe aussi à travers le magistère de la parole", note l'historien.

Le président, qui connaît intimement le sujet, n'avait même pas de conseiller éducation au début de son premier quinquennat, relève Claude Lelièvre.

Mais son entourage le jure, Brigitte Macron, elle-même enseignante, n'est ni sa conseillère, ni le ministre bis de l'Education que certains croient voir en elle. Quand bien même elle a porté publiquement certaines positions tranchées, comme le retour de l'uniforme à l'école ("avec une tenue simple et pas tristoune") ou l'interdiction du portable y compris au lycée.

"On a fantasmé son rôle. Jamais elle n’est intervenue ou n'a été consultée", assure-t-on dans l'entourage de l'ex-ministre Pap Ndiaye.

La situation des lycées professionnels «est inacceptable», estime Macron

Emmanuel Macron a estimé vendredi que la situation des lycées professionnels était «inacceptable», mais qu'il n’y avait «aucune fatalité» à «garder le même nombre de décrocheurs», lors d'une visite dans un lycée professionnel d'Orange (Vaucluse) pour la pré-rentrée des enseignants.

«La situation est inacceptable, parce que c'est celle au fond de l'assignation à résidence que je dénonçais il y a six ans, de beaucoup d'injustice et de déterminismes familiaux», a affirmé le chef de l'Etat.

«On sait bien qu'on a beaucoup de nos jeunes qui sont orientés en lycée pro, pas toujours par choix, mais parce qu'ils n'ont en fait pas réussi au collège et que ce sont les fruits d'un décrochage qui a commencé avant», a-t-il ajouté, devant des enseignants du lycée de l'Argensol et des chefs d'entreprises locales qui embauchent des jeunes issus de ce lycée.

«On n'avait pas touché depuis des décennies à cette filière. Et je pense que d'ailleurs si elle touchait beaucoup plus d'enfants de responsables politiques, médiatiques ou autres, on l'aurait fait bien plus tôt», a-t-il lancé.

Le président avait présenté en mai la réforme du lycée professionnel à Saintes (Charente-Maritime), l'une de ses promesses de campagne en 2022. L'objectif est de renforcer l'attrait pour ces filières, en donnant accès à des formations plus qualifiantes, d'améliorer l'insertion professionnelle des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire.

Elle prévoit notamment la création de nouveaux dispositifs contre le décrochage et pour l'insertion des jeunes, la création de «bureaux des entreprises» dans les lycées ou la rémunération des lycéens pendant leur stages.

Soulignant qu'«on a encore beaucoup de nos filières qui soit ne mènent pas à un diplôme, soit ne mènent pas un emploi», avec en moyenne «40% de nos jeunes qui auront un emploi dans les six mois qui suivront leur diplôme» de niveau bac, le chef de l'Etat a affirmé qu'en cette rentrée, «il y a un engagement inédit de la nation pour les filières, les élèves que vous servez».

«Il n'y aucune fatalité à se dire qu'en lycée professionnel, on devrait garder le même nombre de décrocheurs», a-t-il poursuivi.

Un tiers des lycéens, soit environ 621.000 élèves, sont scolarisés en lycée professionnel.

 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.