BEYROUTH: Un homme accusé d'avoir violé sa nièce de 6 ans, qui est ensuite décédée des suites des blessures qu'elle avait subies lors de l'agression, risque la peine de mort au Liban, de même que la mère, le grand-père et la grand-mère de la fille, qui auraient aidé à dissimuler le crime.
Ils sont accusés du meurtre prémédité de Lynn Taleb, de la dissimulation des preuves du crime et de la protection de l'oncle au détriment de la vie de la jeune fille. Tous les accusés sont en détention.
Un acte d'accusation émis jeudi par la première juge d'instruction du Liban-Nord, Samaranda Nassar, accuse l'oncle maternel Nader Bou Khalil d'avoir violé la jeune fille dans la salle de bain de sa maison le 29 juin, alors que sa femme était à l'hôpital en train de donner naissance à leur enfant.
La mère de la victime, Waad Bou Khalil, son grand-père, Fawaz Bou Khalil, et sa grand-mère, Hayat al-Roz, sont accusés d'avoir «dissimulé le crime, tenté d'effacer les preuves, modifié les circonstances entourant le crime, s'être abstenus de soigner l'enfant à l'hôpital pendant cinq jours et de ne lui avoir donné que des bains d'eau salée, ce qui a conduit à l'aggravation de la douleur de la fille alors qu'elle était aux prises avec une hémorragie interne et des traumatismes physiques et psychologiques, tout cela ayant finalement conduit à sa mort prématurée.»
Les médecins ont affirmé que la fillette aurait pu survivre si elle avait reçu un traitement médical immédiat.
Projet de loi Naya Hanna
Dans un autre incident récent ayant causé la mort d'une enfant au Liban, Naya Hannah, 7 ans, décédée samedi, 23 jours après avoir été touchée à la tête par une balle perdue alors qu'elle mangeait dans une aire de jeux lors d'un camp d'été dans la région de Hadath, à l'est de Beyrouth.
Fille unique, elle a été blessée le 3 août après l'annonce des résultats des examens du certificat général et après que certains de ceux qui avaient réussi ont tiré des coups de feu en l'air pour fêter l'événement. La balle s'est logée entre son cou et sa tête. La fillette est restée en soins intensifs pendant plus de trois semaines avant de mourir.
Sa mort a suscité des protestations contre l'utilisation incontrôlée des armes à feu et des appels pour que les responsables soient tenus de rendre des comptes. Le tireur n'a toutefois pas été identifié. Certains militants sur les réseaux sociaux ont décrit le type de célébration qui a coûté la vie à la fillette comme «l'arme de l'ignorance».
Le député Adib Abdel Massih a rédigé un projet de loi, baptisé «Naya Hannah», qui criminaliserait le tir en l'air à balles réelles, et a exhorté le Parlement de l'approuver d'urgence.
«Il y a eu une augmentation du nombre de morts et de blessés parmi les citoyens en raison de ce phénomène et de sa persistance, que ce soit dans les moments de joie ou de tristesse, même sans motifs ou raisons», a-t-il indiqué.
Dans sa proposition, qui a été soumise au président du Parlement, Nabih Berri, Abdel Massih suggère que «toute personne qui tire en l'air avec une arme à feu, qu'elle soit autorisée ou non, sans causer de dommages aux personnes, sera condamnée à une peine d'emprisonnement d'un à trois ans, à une amende égale à 15 fois le salaire minimum officiel, à la confiscation de son arme et à l'interdiction permanente d'obtenir un permis de port d'arme».
«La peine est aggravée en termes d'emprisonnement et d'amende si les tirs causent des blessures, des handicaps ou la mort. Dans les cas entraînant la mort, la peine est de quinze ans d'emprisonnement et d'une amende égale à 50 fois le salaire minimum.»
Santé mentale
Alors que les Libanais continuent de faire face à de telles tragédies, ainsi qu'aux effets croissants de la crise économique qui sévit depuis longtemps dans le pays, l'ambassade du Japon dans le pays a fait don d'une clinique mobile à Embrace, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la prise en charge des problèmes de santé mentale.
En présentant la clinique à l'organisation jeudi, l'ambassadeur, Magoshi Masayuki, a souligné l'importance des initiatives qui améliorent l'accès aux services de santé mentale pour ceux qui en ont besoin, quels que soient les défis géographiques. Le Japon continuera à soutenir le Liban et son peuple et à les aider à faire face aux répercussions de difficultés sans précédent, a-t-il ajouté.
Mia Atoui, présidente d'Embrace, a déclaré que le projet de clinique mobile «joue un rôle essentiel en aidant les patients vulnérables dans le besoin à accéder aux services de santé mentale et en sensibilisant à l'importance des soins de santé mentale dans le pays».
Elle a remercié les autorités japonaises pour leur soutien continu et leur engagement à travailler sans relâche pour améliorer la vie des gens en contribuant à faciliter l'accès aux services de santé mentale.
Selon Embrace, la clinique mobile permettra chaque année à plus de 700 personnes vulnérables de tout le pays, en particulier des zones rurales, d'accéder à des services de santé mentale abordables et de qualité.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com