UBS a décidé d'absorber la branche helvétique de Credit Suisse

"Deux mois et demi après l'acquisition de Credit Suisse, nous travaillons d'arrache-pied pour mettre en œuvre l'une des fusions bancaires les plus importantes et les plus complexes de l'histoire", a déclaré Sergio Ermotti, le patron d'UBS, cité dans le communiqué. (AFP).
"Deux mois et demi après l'acquisition de Credit Suisse, nous travaillons d'arrache-pied pour mettre en œuvre l'une des fusions bancaires les plus importantes et les plus complexes de l'histoire", a déclaré Sergio Ermotti, le patron d'UBS, cité dans le communiqué. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 31 août 2023

UBS a décidé d'absorber la branche helvétique de Credit Suisse

  • La banque, qui a dû reprendre son ex-concurrente sous la contrainte des autorités suisses pour éviter la faillite de celle-ci, veut parachever l'essentiel de son intégration d'ici à fin 2026
  • UBS, qui a envisagé jusqu'à sept scénarios, a finalement opté pour une intégration, estimant que la branche helvétique de Credit Suisse aurait eu du mal à trouver sa place dans le paysage bancaire

ZURICH: Le géant bancaire suisse UBS a choisi d'"intégrer totalement" la branche helvétique de son ex-rival Credit Suisse, dont l'enseigne va disparaître, a-t-il annoncé jeudi, mais sans dévoiler dans l'immédiat les conséquences pour l'emploi.

La banque, qui a dû reprendre son ex-concurrente sous la contrainte des autorités suisses pour éviter la faillite de celle-ci, veut parachever l'essentiel de son intégration d'ici à fin 2026, indique dans un communiqué UBS, qui espère à cette date plus de 10 milliards de dollars d'économies provenant de cette fusion.

"Deux mois et demi après l'acquisition de Credit Suisse, nous travaillons d'arrache-pied pour mettre en œuvre l'une des fusions bancaires les plus importantes et les plus complexes de l'histoire", a déclaré Sergio Ermotti, le patron d'UBS, cité dans le communiqué.

Le sort de la branche suisse de Credit Suisse, un dossier épineux dans le pays alpin à l'approche d'élections législatives en octobre, était l'un des dossiers les plus complexes à trancher pour UBS.

"Notre décision concernant Credit Suisse (Suisse) SA fait suite à une évaluation approfondie de l'ensemble des options possibles", a souligné M. Ermotti, en expliquant que l'intégration complète de cette branche de la banque déchue est apparue comme "la meilleure solution".

UBS, qui a envisagé jusqu'à sept scénarios, a finalement opté pour une intégration, estimant que la branche helvétique de Credit Suisse aurait eu du mal à trouver sa place dans le paysage bancaire, a précisé UBS lors d'un point avec la presse.

Au deuxième trimestre, la première banque de Suisse a engrangé un bénéfice net de 29,2 milliards de dollars, sans comparaison avec le bénéfice de 2,1 milliards de dollars dégagé au deuxième trimestre 2022, les résultats d'UBS étant déformés cette année par des éléments exceptionnels, a-t-elle annoncé jeudi.

Credit Suisse a pour sa part essuyé une perte avant impôts de 8,9 milliards de francs suisses (9,2 milliards d'euros).

Pépite de Credit Suisse

Considérée comme une pépite, la branche helvétique de Credit Suisse regroupe sa banque de détail dans le pays alpin, ses prêts hypothécaires et crédits aux entreprises nationales. Il s’agit de la branche qui avait le mieux résisté en 2022 quand Credit Suisse essuyait des retraits massifs de capitaux.

Son chiffre d'affaires n'avait reculé que de 5% en 2022, contre une dégringolade de 54% des revenus dans la banque d'affaires et de 30% dans la gestion de fortune.

Mais les doublons sont nombreux entre la centaine d'agences de Credit Suisse et les 200 d'UBS à travers le pays, ce qui forçait UBS à faire un choix. Plusieurs options ont été envisagées par les investisseurs, dont celle d'une scission pour le biais d'une introduction en Bourse qui aurait permis à cette branche de survivre et de limiter les suppressions d'emplois.

"S'il y a une intégration, il y a bien sûr une grosse restructuration de cette activité en Suisse", avait souligné M. Venditti, analyste chez Vontobel, lors d'un entretien avec l'AFP en amont de la publication des résultats.

Au total, les deux banques employaient ensemble environ 120.000 collaborateurs dans le monde fin 2022, dont 37.000 en Suisse. Mais les départs se sont multipliés depuis l'annonce de leur fusion.

UBS avait accepté en mars de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités suisses et finalisé son rachat en juin.

La banque a déjà commencé à payer les pots cassés pour Credit Suisse en acceptant en juillet de verser auprès de la banque centrale américaine et de la Banque d'Angleterre 387 millions de dollars pour régler une amende due pour la mauvaise gestion du fonds américain Archegos.

Mi-août, UBS avait toutefois rassuré en annonçant qu'elle renonçait aux mesures de soutien de l'Etat et de la banque centrale suisses, estimant qu'elles n'étaient plus nécessaires.

Ce rachat sous la contrainte change diamétralement le sort d'UBS, qui avait dégagé en 2022 un copieux bénéfice net de 7,6 milliards de dollars, un de ses meilleurs résultats depuis la crise financière de 2008, contre une perte colossale de 7,3 milliards de francs pour Credit Suisse.


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Short Url
  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
Short Url
  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Short Url
  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".