Nucléaire iranien: les signataires de l'accord tentent de calmer le jeu

Le palais Coburg, lieu de la rencontre, à Vienne (Photo, AFP).
Le palais Coburg, lieu de la rencontre, à Vienne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 décembre 2020

Nucléaire iranien: les signataires de l'accord tentent de calmer le jeu

  • Le dossier iranien connaît de nouveaux soubresauts depuis l'assassinat fin novembre d'un éminent physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh
  • Dans la foulée de cette attaque attribuée à Israël, Téhéran a durci sa position, fragilisant encore un peu plus le JCPoa (Joint comprehensive plan of action)

VIENNE: Les signataires de l'accord sur le nucléaire iranien se sont retrouvés mercredi pour tenter de calmer le jeu dans l'attente de la nouvelle administration américaine, alors que l'Iran s'éloigne toujours plus de ses engagements.

Cette « commission conjointe », virtuelle pour cause de pandémie de Covid-19, a duré environ deux heures et s'est conclue par un communiqué laconique.

« A la lumière des défis actuels, les participants ont discuté des travaux en cours pour préserver l'accord JCPoA et de la manière d'en assurer la mise en œuvre complète et efficace par l'ensemble des parties », a commenté la diplomate représentant l'Union européenne Helga Schmid, qui présidait la rencontre.

L'ambassadeur russe Mikhail Ulyanov a de son côté rappelé « l'engagement ferme » des pays à ce pacte conclu en 2015 à Vienne, mais mis à mal depuis le retrait américain en mai 2018, à l'initiative de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions économiques par les Etats-Unis.

Lui et ses partenaires se sont dits « prêts à entreprendre des efforts diplomatiques intenses », a-t-il écrit sur Twitter. A commencer par une « réunion informelle » le 21 décembre, cette fois au niveau des ministres des Affaires étrangères.

« Le prix fort »

Le dossier iranien connaît de nouveaux soubresauts depuis l'assassinat fin novembre d'un éminent physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh.

Dans la foulée de cette attaque attribuée à Israël, Téhéran a durci sa position, fragilisant encore un peu plus le JCPoa (Joint comprehensive plan of action).

Début décembre, Paris, Londres et Berlin ont exprimé leur « profonde préoccupation » face à l'installation de trois nouvelles cascades de centrifugeuses avancées d'enrichissement d'uranium à Natanz (centre de l'Iran). 

Les trois pays se sont aussi alarmés de l'adoption par le Parlement iranien d'une loi controversée sur la question nucléaire qui, si elle était promulguée, signerait probablement la mort de l'accord.

Ce texte appelle le gouvernement à nettement renforcer le programme nucléaire et à mettre fin aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Pour les différentes parties prenantes (Chine, France, Allemagne, Russie, Royaume-Uni), l'enjeu mercredi était de rappeler Téhéran à l'ordre.

« Nous leur avons dit de se plier à l'accord, de laisser la place à la diplomatie et de ne surtout pas mettre en œuvre la loi », résume un diplomate.

En réponse, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a répété que Téhéran ne saurait « payer le prix fort » d'un respect de l'accord sans obtenir en échange les avantages économiques promis.

Signaux d'ouverture

Pour résoudre cette question centrale, il faudra toutefois attendre l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, prévue le 20 janvier.

D'ici là, il s'agit d'éviter à tout prix « que la situation ne se dégrade davantage », souligne Rafati, analyste de l'International Crisis Group. En « espérant un nouveau départ sous la prochaine administration américaine ».

Le vainqueur de la présidentielle américaine a confirmé sa volonté de revenir dans le giron de l'accord de Vienne, mettant en garde contre une course à la bombe atomique au Moyen-Orient.

« Les prochaines semaines vont sans doute être agitées », pronostique Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales. « Les partisans de la pression maximale contre l'Iran vont travailler dur pour ruiner les chances de la diplomatie et d'une stabilisation de l'accord ».

Dans ce contexte tendu, l'exécution samedi de l'opposant Rouhollah Zam, qui a suscité des réactions outrées dans le monde, a accentué le malaise entre l'Iran et l'Occident.

A ce stade, malgré les crispations politiques, « la coopération se déroule normalement » au niveau des inpections de l'AIEA sur le terrain, selon le diplomate.

Et le président iranien Hassan Rohani, opposé au texte voté par les députés conservateurs, multiplie les signaux d'ouverture.

Dès que les sanctions seront levées, « nous reviendrons aussi à tous les engagements que nous avons pris », a-t-il récemment déclaré, invitant Joe Biden à ouvrir une nouvelle page en revenant à la « situation qui prévalait » avant la présidence du « tyran » Donald Trump. 

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a toutefois tempéré l'enthousiasme mercredi. « Les inimitiés ne se limitent pas à l'Amérique de Trump et ne cesseront pas à son départ », a-t-il prévenu devant les hauts responsables de son pays.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.