L'opposition à reculons au «grand» rendez-vous avec Macron

Emmanuel Macron a réuni une partie du gouvernement mardi matin et recevra les principaux ténors de la majorité dans la soirée afin de préparer la rencontre (Photo, AFP).
Emmanuel Macron a réuni une partie du gouvernement mardi matin et recevra les principaux ténors de la majorité dans la soirée afin de préparer la rencontre (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

L'opposition à reculons au «grand» rendez-vous avec Macron

  • Emmanuel Macron, qui promet avec ce rendez-vous une «initiative politique d'ampleur», souhaite une «discussion franche, loyale, directe», assure l'Elysée
  • A droite et à l'extrême droite, c'est d'immigration que les chefs de partis veulent parler

PARIS: Sans "illusion", un piège, une "mise en scène médiatique": la rencontre au sommet mercredi d'Emmanuel Macron avec les principaux chefs de partis, destinée à trouver des terrains d'entente et contourner des blocages au Parlement, s'annonce ardue face à des oppositions méfiantes.

La rencontre, prévue dans le cadre très symbolique de la maison d'éducation de la Légion d'honneur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), doit commencer à 15H00.

Alors que le chef de l'Etat veut convaincre les formations représentées au Parlement de bâtir "ensemble" des textes législatifs et de s'entendre éventuellement sur des référendums, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) répond d'une seule voix, malgré ses multiples tensions internes sur d'autres sujets.

Dans un sévère courrier au chef de l'Etat, les quatre principaux partis de l'alliance (LFI, EELV, PS, PCF) affirment qu'"au vu du contenu de la politique" d'Emmanuel Macron et "des termes de (son) invitation", ils ne se font "pas d'illusion" sur ses objectifs, se disant "habitués" à ses "opérations de communication sans lendemain et sans effets".

"Nous ne voulons pas participer à nouveau à une mise en scène médiatique. C'est la raison pour laquelle nous ne participerons pas au dîner que vous organisez en soirée", ajoutent-ils.

Une prise de position qui a quelque peu surpris du côté de l'exécutif, alors que le repas en question doit porter sur les sujets d'éducation, d'autorité, d'intégration, après de premiers échanges sur la situation internationale et les réformes institutionnelles.

Rencontre «inédite»

"C'est un dîner de travail qui est consacré à la dernière partie de l'ordre du jour, le 'faire Nation'", quelques semaines après les violentes émeutes urbaines qui ont secoué la France, fait-on valoir dans l'entourage du chef de l'Etat.

De quoi convaincre les partis de gauche de revenir à la table des agapes? "Cet amateurisme et cette improvisation insupportables montrent bien le mépris du président de la République pour l'opposition", botte en touche, en réservant sa réponse, le patron de LFI Manuel Bompard.

Emmanuel Macron, qui promet avec ce rendez-vous une "initiative politique d'ampleur", souhaite une "discussion franche, loyale, directe", assure l'Elysée, en soulignant que cette rencontre "entre un président de la République et tous les chefs de partis en même temps est inédite".

Les chefs de la Nupes se disent pour leur part "interloqués" par le courrier d'Emmanuel Macron et la "politique d'indépendance et de justice" qu'il revendique.

Ils porteront de leur côté des propositions sur les difficultés de recrutement dans l'Education nationale, le coût de la vie. Et, surtout, ils réclameront un référendum sur la réforme des retraites, contre laquelle la Nupes a bataillé pendant des mois à l'Assemblée nationale.

A droite et à l'extrême droite, c'est d'immigration que les chefs de partis veulent parler: Eric Ciotti (LR) et Jordan Bardella (RN) réclameront un référendum sur le sujet, les lepénistes souhaitant une consultation le 9 juin 2024, en même temps que les élections européennes.

«Se relégitimer»

Du côté de la majorité présidentielle, Renaissance entend aussi arriver avec des idées de référendums.

"Ce que nous avons validé (lundi, lors d'un bureau exécutif), c'est un référendum avec entre trois et cinq questions, avec de l'international, du national et du pouvoir d'achat", a indiqué mardi Renaud Muselier sur Sud Radio, citant l'immigration, la sécurité et les institutions parmi les thèmes possibles.

"Tout doit être mis en œuvre pour éviter cette fameuse motion (de censure). Et cette dissolution. Et ce retour aux urnes", résume un cadre de majorité alors que les examens du budget 2024 ou du projet de loi sur l'immigration s'annoncent périlleux.

"Emmanuel Macron va mettre les oppositions devant leurs responsabilités", renchérit un autre qui plaide pour un référendum sur les institutions. "C'est une façon, si les gens votent oui, de se relégitimer", pointe-t-il.

Mais pour le patron des socialistes, Olivier Faure, cette rencontre est "un nouveau bidule" et "un barnum surtout destiné à Éric Ciotti", dont le parti reste l'arbitre de nombreux votes, y compris des motions de censure.

En attendant, Emmanuel Macron a réuni une partie du gouvernement mardi matin et recevra les principaux ténors de la majorité dans la soirée afin de préparer la rencontre.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.