DJEDDAH: Dimanche soir, deux jeunes réalisateurs saoudiens ont reçu des trophées pour avoir remporté le troisième 48Hr Film Challenge de la Fondation du film de la mer Rouge, dont les participants effectuaient une course contre la montre pour créer un court métrage dans un délai de deux jours.
Les équipes gagnantes – JSR dirigée par Jwana al-Zahrani et 6th Grade C dirigée par Abdelrahmane Batawei – ont reçu dimanche leurs prix de la fondation et du consulat général de France lors d'une projection spéciale organisée au Red Sea Mall à Djeddah.
Ce défi de deux jours visait à motiver les nouveaux cinéastes saoudiens et cinéastes résidents à créer un contenu original. L'initiative a reçu le soutien d'institutions notables, notamment l'Alliance française, l'ambassade de France en Arabie saoudite, Neom, TV5 Monde, Hayy Jamil et VOX Cinemas.
Le 48Hr Film Challenge s'est déroulé les 28 et 29 juillet, période durant laquelle les équipes participantes ont écrit, tourné et monté un court métrage. Les 14 participants ont assisté à des séances spéciales du 25 au 27 août, incluant des ateliers et des débats avec les observations de quatre cinéastes saoudiens et quatre français.
Des experts du secteur cinématographique ont participé aux ateliers techniques et aux séances d’encadrement, comme la scénariste et cinéaste libanaise Sophie Boutros, le cinéaste saoudien Mohammed al-Salmane, la productrice et cinéaste égyptienne Hala Lotfy et le directeur de la photographie jordanien Samer el-Nimri.
Holy Fatma, actrice et réalisatrice franco-algérienne, a participé au programme en tant qu'experte. Parlant de son expérience, elle a confié à Arab News: «Je suis très heureuse de faire partie de l’édition de cette année du défi 48Hr. J'ai eu l'occasion de suivre un cours supérieur sur le jeu d'acteur, et c'était tellement instructif, tellement rafraîchissant, avec beaucoup de personnes ayant un grand talent, beaucoup de bonnes idées et de très bons films.»
«Cette initiative s’améliore chaque année… J’ai été déjà invitée l’année dernière pour un atelier de réalisation. Je suis donc très heureuse d’être de retour. Et j’espère revenir chaque année», a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter: «Parce que ce pays s’ouvre après tant d’années de fermeture, on sent que les cinéastes en herbe saoudiens ont hâte d’apprendre à se rencontrer, à découvrir, à créer, à raconter leurs histoires, et à raconter aussi en quelque sorte qui ils sont.»
«Nous avons choisi parmi 90 formulaires d'inscription et seulement 14 participants. Après la sélection, nous avons choisi un élément surprise», a précisé à Arab News Antoine Khalifé, responsable des programmes arabes et des films classiques du cinéma à la fondation. «L'année dernière, c'était un bonbon, et cette année, nous avons choisi une radio, car les 14 courts métrages comprendront une radio, ce qui les rendra d’une certaine manière parfaitement intégrés dans le film. Il est vrai que quarante-huit heures, c'est court pour présenter un film, mais les ateliers les ont aidés à organiser leur temps, et à la façon de produire le film.»
Après la présentation des 14 films, un groupe de cinéastes et d'experts de renommée internationale, parmi lesquels la cinéaste saoudienne Shahad Amin, l'actrice égyptienne Amina Khalil et l'écrivain français Alexandre Tylski, ont sélectionné les gagnants. The Last Thread et Art Block, des équipes gagnantes, ont été distingués par le jury comme des exemples remarquables de talents novateurs du cinéma saoudien.
«Comparativement aux autres films sur lesquels j'ai travaillé, le temps de préparation accordé dans cette compétition était très stimulant, et il était très difficile d'inclure d'une manière ou d'une autre l'élément de surprise dans le scénario, mais nous y sommes parvenus. Je ne m'attendais pas à gagner!», a confié à Arab News Abdelrahmane Batawei.
Jwana al-Zahrani, qui a gagné avec son premier projet de film, a parlé de la partie la plus complexe de cette expérience: «Le temps et le déroulement des scènes ont été un vrai défi.»
Le Festival International du court-métrage de Clermont-Ferrand offrira aux deux chefs d'équipes lauréates une opportunité de résidence en France. Par ailleurs, les courts métrages gagnants seront présentés en décembre au Festival international du film de la mer Rouge. En s'associant à cette initiative, Neom participe en tant que partenaire de production, apportant son soutien aux équipes gagnantes.
Neom fournira un logement aux cinéastes dans ses vastes infrastructures aménagées à cet effet, les plus grandes de la région, leur permettant de travailler sur leurs projets tout au long de l’année 2024. Ce programme d'aide comprend non seulement des encouragements financiers pour le tournage au sein de Neom, mais donne également accès à des studios d’enregistrement de premier ordre ainsi qu’un large éventail de paysages à couper le souffle.
Les cinéastes recevront une aide spéciale de l'équipe locale du secteur, et pour renforcer davantage leurs compétences, ils bénéficieront d'un parrainage de six mois au sein du secteur pour s'assurer qu'ils possèdent tous les moyens et ressources nécessaires à la réalisation de leurs films.
À la fin de cet événement, Zaïn Zedan, directeur du Red Sea Souk, a annoncé que les personnes qui n'auront pas eu le prix auraient toujours la possibilité de remporter le Red Carpet Award. Cette chance sera possible grâce au vote du public, via diverses plates-formes de réseaux sociaux.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com