Le patron de Wagner enterré en secret dans un cimetière de Saint-Pétersbourg

Cette photographie prise le 27 août 2023 montre un portrait du défunt chef du groupe paramilitaire Wagner, Eugène Prigojine, exposé dans un mémorial à Moscou (AFP).
Cette photographie prise le 27 août 2023 montre un portrait du défunt chef du groupe paramilitaire Wagner, Eugène Prigojine, exposé dans un mémorial à Moscou (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 29 août 2023

Le patron de Wagner enterré en secret dans un cimetière de Saint-Pétersbourg

  • La patron de Wagner, également homme d'affaires qui avait fait fortune dans la restauration, est originaire de Saint-Pétersbourg, tout comme le président russe Vladimir Poutine
  • Après l'annonce de sa mort, des combattants de Wagner et des habitants de villes russes s'étaient recueillis devant des mémoriaux improvisés

SAINT- PETERSBOURG: Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, tué dans un crash d'avion, a été enterré en secret mardi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg, sa société ayant confirmé une cérémonie d'adieu qui s'est tenue en privé.

Une photographe de l'AFP a pu apercevoir l'arrière de la tombe présumée de M. Prigojine sans pouvoir s'approcher, le cimetière de Porokhovskoïé, à l'extrémité nord-est de l'ancienne capitale impériale ayant été bouclé par un cordon des forces de l'ordre.

"L'adieu à Evguéni Viktorovitch s'est déroulé en privé. Les personnes souhaitant faire leurs adieux peuvent se rendre au cimetière de Porokhovskoïé", a indiqué sa société, Concord, sur Telegram.

Il s'agit du premier message de Concord depuis la rébellion avortée de Wagner contre l'état-major russe fin juin, qui avait fait d'Evguéni Prigojine l'ennemi du pouvoir.

La patron de Wagner, également homme d'affaires qui avait fait fortune dans la restauration, est originaire de Saint-Pétersbourg, tout comme le président russe Vladimir Poutine.

Le Kremlin avait annoncé plus tôt mardi que M. Poutine ne prévoyait pas de se rendre aux funérailles de M. Prigojine, qu'il avait qualifié de "traître" lors de sa mutinerie.

"La présence du président n'est pas prévue, nous n'avons pas d'informations spécifiques sur les funérailles", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov en fin de matinée.

Des chaînes Telegram se disant liées à Wagner ont elles affirmé que les autorités russes n'avaient pas été prévenues de la tenue de la cérémonie d'adieu, voire que les collaborateurs de M. Prigojine ont diffusé de "fausses informations" sur d'autres endroits potentiels pour brouiller les pistes.

Enquête sans pistes 

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a ironisé sur Telegram sur les "funérailles secrètes" de M. Prigojine, symbole selon lui de "la véritable peur de Poutine" qui "craint de véritables manifestations de masse" et pour sa "réputation".

M. Prigojine, qui après des années passées dans l'ombre était devenu avec l'offensive en Ukraine l'une des figures les plus vocales de la vie politique et militaire russe, est mort mercredi dans le crash de l'avion qui le transportait au nord-ouest de Moscou.

La catastrophe, qui a aussi tué son bras droit Dmitri Outkine et huit autres personnes, a suscité des soupçons, les Occidentaux et l'Ukraine sous-entendant que le Kremlin pouvait être impliqué.

M. Peskov avait nié vendredi toute vengeance, dénonçant "un mensonge absolu" et des "spéculations".

Dimanche, le Comité d'enquête russe avait confirmé la mort d'Evguéni Prigojine à la suite d'"expertises génétiques moléculaires", sans évoquer ni la thèse de l'accident, de l'erreur de pilotage, ni celles d'une bombe ou d'un missile sol-air.

Vladimir Poutine, qui a salué M. Prigojine comme un homme "talentueux" mais qui a fait de "graves erreurs", a de son côté promis que l'enquête sur les causes sera menée à son terme.

Paramilitaires recadrés 

Moscou n'a en tout cas pas attendu très longtemps pour recadrer les milliers de paramilitaires de Wagner, obligés par un décret présidentiel depuis vendredi de prêter serment de "loyauté" à la Russie, comme le font les soldats de l'armée régulière.

Evguéni Prigojine avait renoncé à sa mutinerie après un accord qui prévoyait son exil avec ses hommes au Bélarus et l'abandon des poursuites.

Pourtant, il a continué à se rendre en Russie et a été reçu au moins une fois au Kremlin en juin. Dans une dernière vidéo avant sa mort, il disait se trouver en Afrique où il comptait travailler à la "grandeur" de la Russie.

Après l'annonce de sa mort, des combattants de Wagner et des habitants de villes russes s'étaient recueillis devant des mémoriaux improvisés, signe de la popularité du chef de guerre auprès d'une frange de la population, qui appréciait son franc-parler.

Sa mort a provoqué un choc au sein des milieux nationalistes russes, qui bien que favorables à l'offensive du Kremlin en Ukraine, sont souvent critiques de l'état-major qu'ils accusent d'incompétence et d'enchaîner les revers.

Mardi, une autre figure de ces milieux, le blogueur et ex-commandant séparatiste Igor Guirkine, a vu sa demande de libération de détention provisoire refusée par un tribunal de Moscou.

Accusé d'"extrémisme" après des critiques visant Vladimir Poutine et l'armée, M. Guirkine encourt cinq ans de prison.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.