Karim Rahbani, réalisateur libanais authentique

Karim Rahbani, qui est le premier de sa famille à avoir choisi le cinéma, œuvre pour un changement de perspective (Photo, Fournie)
Karim Rahbani, qui est le premier de sa famille à avoir choisi le cinéma, œuvre pour un changement de perspective (Photo, Fournie)
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Karim Rahbani, réalisateur libanais authentique

  • Jeune réalisateur brillant, Karim Rahbani poursuit l’excellence culturelle de la famille Rahbani, mais à sa manière
  • Dans son court métrage Trobil, le jeune réalisateur raconte l’histoire des dernières minutes d’un pêcheur de Beyrouth, avant que ne survienne la tragédie du 4 août dernier

Les frères Rahbani, au Liban comme au Moyen-Orient, sont synonymes de rayonnement culturel. En effet, ils ont, avec Fairuz, révolutionné la chanson et le théâtre libanais. Karim Rahbani, qui est le premier de sa famille à avoir choisi le cinéma, œuvre pour un changement de perspective. «L'œuvre des frères Rahbani nous enivre au point que l'on devient éperdument amoureux du Liban. Mais la situation actuelle est complètement différente. Ils ont essayé d'imaginer un Liban merveilleux, mais qui est finalement utopique. Le temps est venu maintenant de montrer l'image authentique du Liban.» 

Karim Rahbani poursuit ainsi l'héritage des Rahbani, mais à sa manière. Amoureux du grand écran, il est diplômé de l'Institut d’études scéniques et audiovisuelles (IESAV) de l’université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), creuset du cinéma libanais. 

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With Thy Spirit, est distingué en 2014: il obtient le prix spécial du jury au Festival international du film de Dubaï (Photo, Fournie)

Pour obtenir leur diplôme, les étudiants doivent réaliser un documentaire ou une fiction. Le film qu’a présenté Karim Rahbani dans ce cadre, With Thy Spirit, est distingué en 2014: il obtient le prix spécial du jury au Festival international du film de Dubaï ainsi que le prix du meilleur film au Festival international du film étudiant du VGIK Moscou, la plus ancienne école de cinéma au monde. 

«J'ai voulu faire de ce film réalisé pour mon diplôme la plate-forme de lancement de ma carrière cinématographique.» 

L'histoire de With Thy Spirit a pour cadre un couvent qui va être confronté à un événement singulier. 

Durant le tournage, Karim Rahbani se lie d'amitié avec un comédien qui interprète un personnage secondaire, Abdelhadi Assaf. Ce jeune acteur syrien est alors vendeur ambulant pour subvenir aux besoins de ses parents. À partir de cette histoire vraie, Karim Rahbani réalise le court métrage Cargo en 2017, une coproduction franco-libanaise chypriote. Cargo connaît un succès retentissant et remporte notamment le prix spécial du jury au Festival international du film du Caire et le prix du meilleur réalisateur aux festivals de Manchester et d’Oran. «Ces deux premiers courts métrages ont été largement récompensés par les festivals: soixante-dix-huit nominations et trente-deux prix.» 

Beirut 6:07, quinze courts métrages pour ne pas oublier le drame de Beyrouth 

Fort de ce succès, Karim Rahbani est contacté pour réaliser un court métrage qui relate les événements de la tragédie de Beyrouth survenue le 4 août dernier. «Honnêtement, j'étais initialement très hésitant. La décision fut difficile à prendre. Après avoir discuté avec eux, j'ai senti que leurs intentions étaient sincères, avec comme ambition première de ne pas oublier ce qui s’est passé à Beyrouth, une tragédie causée par l'incompétence de nos dirigeants.» Les quinze courts métrages sont disponibles sur la plate-forme de vidéos en streaming Shahid, du groupe MBC.  

Karim Rahbani décide dans Trobil de raconter l’histoire des dernières minutes de la vie d'un pêcheur, Ali Sawan. «Ma seule condition était d'avoir l'aval des parents de la victime avant de filmer.» 

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Cargo connaît un succès retentissant et remporte notamment le prix spécial du jury au Festival international du film du Caire et le prix du meilleur réalisateur aux festivals de Manchester et d’Oran (Photo, Fournie)

Le court métrage Trobil: une écriture épurée 

Dans ce film de dix minutes, le jeune réalisateur fait le choix de s'inspirer de la vie de la victime. Le spectateur est frappé d’emblée par le ton brut du film. Il n'y a pas d'effets spéciaux ni de ralentis. Les scènes de la vie quotidienne se succèdent, avant l'immense explosion. 

«J'avais envie de montrer que la victime est une personne ordinaire. J'ai fait le choix d’une écriture très simple. Je n'avais pas envie de montrer une quelconque beauté esthétique du moment.» 

Une fiction, oui, mais pas seulement. Trobil se caractérise également par l'ajout d'images réelles de l'explosion. «J'avais envie d’ôter la délimitation entre la fiction et la réalité. Je voulais produire un fort impact, notamment pour les spectateurs étrangers. L'histoire d'un homme qui s'en va pêcher pour partager ses soucis avec la mer, avant qu'il ne se fasse, hélas, avaler par les eaux.» 

Karim Rahbani a coécrit ce court métrage avec son père, Ghady Rahbani. «J'ai été élevé dans l'univers de la culture, notamment dans celui de la musique et du théâtre. Je suis le seul de ma famille à avoir choisi la voie du cinéma, car c'était celle qui me correspondait le plus. Elle me donnait l’occasion de transposer mes peurs à l'écran. La collaboration avec mon père, Ghady Rahbani, me permet souvent d'avoir un regard différent et expérimenté. Le dialogue entre deux générations différentes est toujours enrichissant et authentique.» 

Telle est la vision de Karim Rahbani. Au mois de mars 2021, le natif d’Antélias se rendra à la Cité des arts, à Paris, pour développer le scénario de son premier long métrage, Shameem. 


Richard Gere, le retour du charme zen

A 74 ans, il tient le rôle crépusculaire d'un opposant à la guerre du Vietnam qui a fui les Etats-Unis et qui, en fin de vie, se confie à un jeune journaliste. (AFP).
A 74 ans, il tient le rôle crépusculaire d'un opposant à la guerre du Vietnam qui a fui les Etats-Unis et qui, en fin de vie, se confie à un jeune journaliste. (AFP).
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  • L'acteur qui a toujours gardé une distance avec son métier, privilégiant sa foi bouddhiste et la cause tibétaine, retrouve le réalisateur d'"American Gigolo" (1980)
  • A 74 ans, il tient le rôle crépusculaire d'un opposant à la guerre du Vietnam qui a fui les Etats-Unis et qui, en fin de vie, se confie à un jeune journaliste

PARIS: Prince charmant d'Hollywood des années 80 et 90 devenu discret au cinéma, Richard Gere fait son retour sur les tapis rouges en présentant vendredi à Cannes "Oh, Canada" de Paul Schrader, en lice pour la Palme d'or.

L'acteur qui a toujours gardé une distance avec son métier, privilégiant sa foi bouddhiste et la cause tibétaine, retrouve le réalisateur d'"American Gigolo" (1980), film qui l'a propulsé sex symbol.

A 74 ans, il tient le rôle crépusculaire d'un opposant à la guerre du Vietnam qui a fui les Etats-Unis et qui, en fin de vie, se confie à un jeune journaliste.

Outre Schrader, le comédien, qui a débuté au théâtre, a tourné avec les plus grands cinéastes: Richard Brooks ("A la recherche de M. Goodbar), Terrence Malick ("Les Moissons du ciel"), Coppola ("Cotton Club"), Lumet ou Altman.

Après "American Gigolo" et "Officier et Gentleman" (1982), c'est "Pretty woman" (1990), un film où il s'engage à reculons, qui le range définitivement dans la catégorie des grands séducteurs du cinéma.

Conte de fées

Toujours la même élégance et ce sourire plissé énigmatique, il y campe un milliardaire qui s'éprend d'une jeune prostituée (Julia Roberts). Enorme succès au box office pour ce couple de conte de fées.

Mais "l'homme le plus sexy du monde", dixit le magazine People en 1999, a connu une carrière à éclipses. Au fil des années, l'acteur, converti au bouddhisme à 25 ans, se passionne plutôt pour la méditation -au moins une heure par jour-, devient un proche du Dalaï-Lama et milite activement pour les droits du Tibet.

Il décroche un Golden Globe pour "Chicago" (2002) mais reste snobé par les Oscars, qui l'excluent même en 1993 pour un discours anti-Chine.

"Je me moque d'être un acteur. C'est un très beau métier mais seulement un métier", balayait-il. "C'est le bouddhisme qui m'a ouvert le coeur..."

Né le 29 août 1949 à Philadelphie dans une famille méthodiste modeste, fils d'un fermier devenu représentant en assurances, Richard Gere est le deuxième d'une fratrie de cinq enfants.

Mélomane (il joue de la trompette, de la guitare et du piano), il entame des études de philosophie avant de bifurquer vers le théâtre. Il joue Danny Zuko dans "Grease" à Londres et à Broadway.

Si John Travolta est choisi pour l'adaptation de la comédie musicale, c'est lui qui décroche "American Gigolo", rôle initialement dévolu à... Travolta.

Proverbes bouddhistes

Il est dès lors l'un des acteurs en vue d'Hollywood. Au début des années 1990, son mariage avec la top modèle Cindy Crawford attire paparazzi et rumeurs sur la réalité de leur couple. Agacés, les époux se paient une pleine page de Time pour clamer leur amour. Mais divorcent en 1994.

Richard Gere se remarie avec l'actrice Carey Lowell, bouddhiste comme lui et mère de son premier enfant, Homer. Puis avec l'activiste espagnole Alejandra Silva, de 33 ans sa cadette et mère de ses deux autres fils.

Tenant désormais les tabloïds à distance et vivant en pleine nature, il réserve ses interventions publiques à ses engagements. Très tôt impliqué dans la lutte anti-sida, il cofonde par ailleurs en 1987 la Tibet House à New York puis crée la Gere Foundation, toujours en faveur du Tibet.

Ses charges contre Pékin -il appelle au boycott des JO de 2008- contribuent à l'éloigner d'Hollywood, à l'heure où le marché chinois est devenu un Eldorado pour les studios américains.

"Il y a des films dans lesquels je ne peux pas jouer car les Chinois diront +pas avec lui+", lâche-t-il en 2017 au Hollywood Reporter.

Pas de quoi démoraliser l'acteur zen, très détaché du cinéma et qui adore émailler ses interviews de proverbes bouddhistes.

"Lorsque le démon de l'amour de soi vous tient", mettait-il ainsi en garde en 2012 dans Le Figaro, "les autres démons font la queue à la porte, la gueule ouverte".


Mois de l’Europe : Wojciech Waleczek est parvenu à partager avec son public la diversité et la splendeur de la musique européenne

Concert de musique classique dirigé par Wojciech Waleczek au Centre saoudien de la musique
Concert de musique classique dirigé par Wojciech Waleczek au Centre saoudien de la musique
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  • Cet évènement musical, dirigé par Wojciech Waleczek, pianiste polonais de renommée internationale.
  • « C’est la première fois que je viens en Arabie saoudite. Je n'y suis jamais allé ni en tant que musicien ni en tant que touriste(Fournie)

RIYAD : La Délégation de l'Union européenne en Arabie saoudite, en étroite collaboration avec les ambassades des pays de l'Union européenne et les instituts culturels a organisé dans le cadre des cérémonies du Mois de l’Europe, un concert de musique classique au Centre saoudien de la musique (Saudi Music Hub) le 14 mai à Riyad.

Cet évènement musical, dirigé par Wojciech Waleczek, pianiste polonais de renommée internationale. Wojciech Waleczek est professeur d'arts musicaux, c’est un artiste connu pour son approche sans compromis des arts du spectacle.

Né en 1980, il mène de nombreuses activités de concert depuis plus de vingt-cinq ans, donnant des récitals de piano, des concerts symphoniques et de chambre dans 27 pays européens, ainsi qu'au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan. Il s’est également produit dans bien d’autres pays (Jordanie, Palestine, Algérie, Tunisie, Iran et Irak, Japon, Brésil, Argentine, Uruguay, Guyane, Suriname, Canada, États-Unis).

Le public a durant le concert effectué un voyage musical à travers des siècles de musique classique grâce à vingt-cinq chefs-d'œuvre de compositeurs européens emblématiques tels que Mozart, Dvořák, Bach, Liszt, Chopin et bien d'autres encore interprétés par Waleczek

Wojciech Waleczek a déclaré à Arab News en français : « J'ai essayé aujourd'hui de montrer la culture européenne, la variété et le mélange des cultures des nombreux pays de l'Union européenne. J'ai également essayé de montrer de nombreux styles de musique, du baroque au contemporain, en passant par l'afro-classique et le romantique. Comme je ne pouvais donc pas jouer morceaux longs, j’ai choisi de jouer des extraits de tous les pays européens. C'est pourquoi j'ai sélectionné quelques-unes des plus grandes œuvres. » 

En évoquant son court séjour à Riyad Waleczek a confié à Arab News : « C’est la première fois que je viens en Arabie saoudite. Je n'y suis jamais allé ni en tant que musicien ni en tant que touriste.  J'ai été aujourd’hui au musée national, j'ai pu découvrir l'histoire et la culture de l'Arabie saoudite. C'était très intéressant pour moi. Et c'est formidable qu'aujourd'hui, il soit possible de découvrir le pays et sa culture.    C’était très intéressant pour moi. Je pense qu'il est très important de rencontrer de nouvelles cultures et d'être ouvert à de nombreuses cultures. »

Des trésors classiques aux mélodies enchanteresses, Wojciech Waleczek, grâce à son talent est parvenu à partager avec son public la diversité et la splendeur de la musique européenne.


Jeux paralympiques de Paris: pour une athlète d'Irak, de l'or plein les yeux

L'athlète paralympique irakienne de tennis de table Najlah Imad s'entraîne dans les locaux du club Al-Mawaheb à Baqubah, le 26 février 2024 (Photo, AFP).
L'athlète paralympique irakienne de tennis de table Najlah Imad s'entraîne dans les locaux du club Al-Mawaheb à Baqubah, le 26 février 2024 (Photo, AFP).
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  • Elle avait trois ans, le 19 avril 2008, quand elle a perdu ses deux jambes et son avant-bras droit, dans l'explosion d'un engin explosif fixé à la voiture de son père, ex-militaire
  • Cette histoire familiale, elle la raconte d'un ton presque détaché, tant des expériences semblables ont accompagné les générations ayant grandi dans un Irak déchiré

BAQOUBA: Quand Najlah Imad s'initiait au tennis de table, son entourage en Irak pensait qu'avec son handicap elle s'épuiserait pour rien. Une décennie plus tard, la championne n'a rien perdu en ténacité: qualifiée pour les Jeux paralympiques de Paris, elle vise une médaille d'or.

"Ce sport a changé ma vie. J'y consacre tout mon temps", confie-t-elle à l'AFP, dans la cour d'un centre sportif délabré de sa bourgade de Baqouba, au nord-est de Bagdad, où l'athlète multimédaillée s'entraîne toujours,

Elle avait trois ans, le 19 avril 2008, quand elle a perdu ses deux jambes et son avant-bras droit, dans l'explosion d'un engin explosif fixé à la voiture de son père, ex-militaire. Cette histoire familiale, elle la raconte d'un ton presque détaché, tant des expériences semblables ont accompagné les générations ayant grandi dans un Irak déchiré par des décennies de guerre.

Petite brune de 19 ans, le visage encadré par des cheveux noirs sagement coupés au carré, Najlah Imad exhibe un sourire à toute épreuve, qui ne la quitte que quand elle empoigne sa raquette de ping-pong. Elle se concentre alors sur ses coups, ses sourcils se froncent et l'éclat de ses yeux rieurs durcit.

"En me lançant dans le sport, j'ai rencontré d'autres joueurs avec des handicaps, qui pratiquaient même s'il leur manquait un membre", poursuit-elle. "Ils avaient tellement d'énergie positive, ça m'a encouragée."

«Surprise»

Quand elle a dix ans, un entraîneur cherchant à monter une équipe paralympique se rend visite dans sa maison. Six mois d'entraînement, et Najlah Imad participe à son premier championnat, rassemblant toutes les provinces irakiennes. Elle gagne.

"J'étais la surprise de la compétition", se souvient-elle, d'une fierté candide.

A l'étage de la maison familiale, une étagère croule sous les trophées et médailles, glanés au fil de la trentaine de compétitions internationales auxquelles elle a participé.

Elle était à Tokyo en 2021 pour les JO paralympiques, avant de remporter en 2023 une médaille d'or en Chine au championnat paralympique d'Asie.

Généralement, elle s'entraîne quatre jours par semaine, dont deux à Bagdad, où elle se rend accompagnée de son père. Pour mieux préparer les rencontres internationales, elle s'envole vers l'étranger afin de profiter d'infrastructures sportives de pointe --au Qatar par exemple, où elle était en mars, en vue des Jeux paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre.

Etoile montante du sport, elle bénéficie de subventions mensuelles --modestes-- du comité paralympique irakien, outre la prise en charge de certains voyages pour les compétitions.

Malgré les succès, son quotidien reste lié à Baqouba et à son centre sportif. Dans une salle poussiéreuse aux vitres cassées, quatre tables de ping-pong mangent tout l'espace. Le cliquetis incessant des balles résonne tandis que s'affrontent huit joueurs, femmes et hommes, l'un d'eux en fauteuil roulant.

"Les tables sur lesquelles on s'entraîne, c'est de la seconde main. On a dû les réparer pour les utiliser", confie à l'AFP l'entraîneur Hossam al-Bayati.

Même cette salle sommaire menace de leur être retirée, assure celui qui a rejoint en 2016 les entraîneurs de l'équipe nationale de tennis de table paralympique.

Un discours qui ne surprend pas, dans un pays pourtant riche en pétrole, mais miné par la corruption et des politiques publiques défaillantes: les professionnels du sport déplorent régulièrement infrastructures et équipements déficients ainsi que des subventions insuffisantes.

«Défier le monde»

Sur son moignon droit, la sportive enfile un tissu noir avant de fixer sa prothèse, qui l'aide à s'appuyer sur sa béquille. De sa main gauche tenant sa raquette, elle lance la balle dans les airs, l'expédie par dessus le filet.

A ses débuts, la famille était réticente.

"C'est un sport impliquant du mouvement, moi il me manque trois membres, j'étais jeune", se souvient-elle. "Mes proches, la société, disaient +C'est pas possible, tu vas te fatiguer pour rien+".

Après sa première victoire son père Emad Lafta réalise qu'il faut la soutenir, tant elle était "passionnée".

"Elle a persévéré. Elle a surmonté un défi personnel, et elle a défié le monde", reconnaît M. Lafta, qui a sept enfants en tout.

Avec le ping-pong, "elle se sent mieux psychologiquement, le regard de la société a changé", se réjouit-il. "Les gens nous félicitent, dans la rue il y a des filles qui veulent se photographier avec elle".

Lycéenne, Najlah Imad rêve d'être présentatrice. "Même quand elle voyage elle prend ses livres pour réviser pendant son temps libre. Durant le trajet pour Bagdad, elle étudie".

A Paris, l'objectif c'est la médaille d'or, espère le sexagénaire. "Quand elle nous promet quelque chose, elle s'y tient".