Egypte: au Sinaï, les civils de retour sous la menace des pièges de l'EI

Ni l'armée ni les autorités au Nord-Sinaï n'ont commenté ces attaques contre les civils (Photo, AFP)
Ni l'armée ni les autorités au Nord-Sinaï n'ont commenté ces attaques contre les civils (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Egypte: au Sinaï, les civils de retour sous la menace des pièges de l'EI

  • Une quinzaine de personnes ont été tuées depuis mi-octobre par des engins explosifs improvisés dans ce village et d'autres situés dans les environs de Bir al-Abd
  • D'après des experts, piéger les habitations de civils est une tactique déjà utilisée par le groupe jihadiste dans d'autres pays

LE CAIRE: Craignant pour leur vie, des habitants du Sinaï égyptien avaient pris la fuite à l'arrivée du groupe jihadiste Etat islamique dans leurs villages. Depuis deux mois, ils ont commencé à y retourner mais sont désormais confrontés au piège des mines posées dans leur maisons. 

« J'ai perdu ma belle-soeur et son bébé de neuf mois quand une bombe artisanale placée dans leur maison a explosé », dit un habitant du village d'Aqtiya, dans le nord de la péninsule du Sinaï, qui préfère taire son nom par peur de représailles. 

Une quinzaine de personnes ont été tuées depuis mi-octobre par des engins explosifs improvisés dans ce village et d'autres situés dans les environs de Bir al-Abd, selon des sources sécuritaires. 

Ces explosions ont traumatisé le millier d'habitants déjà rentrés dans leurs villages après des mois passés loin de chez eux, au cours desquels les forces égyptiennes ont poursuivi les opérations pour tenter de déloger l'EI de la région. 

Depuis des années, l'armée tente de mettre fin aux attaques et violences jihadistes dans le Sinaï (est), menées principalement par la branche locale de l'EI et qui se sont multipliées après la destitution en 2013 par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi. 

« Jouets piégés » 

Mais ces opérations militaires n'ont pas empêché ces jihadistes d'intensifier leurs attaques contre les forces de sécurité, les civils et les installations gazières. 

Un autre villageois de retour chez lui, joint par téléphone, confirme que les jihadistes ont transformé les habitations en « caches pour échapper » à l'armée, avant de les piéger: « Ils ont même volé notre bétail! », dit-il. 

Facilement accessible depuis le désert au sud, la localité de Bir al-Abd a été en 2017 le théâtre de l'attentat le plus sanglant de l'histoire récente de l'Egypte, quand 300 fidèles ont été tués dans un assaut contre une mosquée lors de la prière. 

L'attaque a été menée par des hommes armés brandissant des drapeaux noirs similaires à ceux de l'EI, même si ce groupe n'a pas revendiqué l'opération. 

Selon des estimations du département d'Etat américain, l'EI a mené plus de 130 attaques utilisant des bombes artisanales, principalement dans le nord et le centre du Sinaï en 2019, ainsi que des attaques « quasi hebdomadaires contre des positions » des forces de sécurité. 

D'après des experts, piéger les habitations de civils est une tactique déjà utilisée par le groupe jihadiste dans d'autres pays. 

Le recours aux « objets piégés dans le Nord-Sinaï rappelle le précédent créé par l'EI en Irak et en Syrie », affirme Nadia al-Dayel, directrice du cercle de réflexion Critica et spécialiste des modes opératoires du groupe jihadiste. 

En Irak, des jihadistes ont installé des explosifs sur de simples articles ménagers --des réfrigérateurs jusqu'à des copies du Coran--, en se repliant à l'approche des forces de la coalition. 

 Plus de trois ans après la chute du califat auto-proclamé de l'EI dans ce pays, les opérations de déminage se poursuivent. 

Même constat de l'autre côté de la frontière, en Syrie, où des jihadistes de l'EI ont notamment posé des pièges sous des tapis et camouflé des explosifs en pierres. 

« Crimes de guerre » 

En Egypte, les combattants ont « investi temps et ressources pour piéger portes, meubles, appareils électroménagers et même des jouets d'enfants », ajoute Nadia al-Dayel. Et « il est probable que cette tactique de cibler les civils, non seulement se poursuivra mais d'autres groupes extrémistes y auront recours également ». 

Depuis 2018, environ 970 combattants ont été tués dans la région ainsi que des dizaines de membres des forces de sécurité, selon des chiffres officiels. 

Mais aucun bilan de source indépendante n'est disponible et le Nord-Sinaï est interdit aux journalistes. 

L'armée égyptienne a annoncé mardi avoir « éliminé » quarante jihadistes présumés depuis septembre, et a ajouté que sept militaires avaient été tués ou blessés. 

En 2019, Human Rights Watch a accusé les forces de sécurité égyptiennes et les combattants extrémistes d'avoir commis des « crimes de guerre » au Sinaï. Des accusations rejetées par Le Caire. 

Pris en étau, des habitants affirment toutefois que la principale menace demeure l'EI et ses attaques aveugles. 

Ni l'armée ni les autorités au Nord-Sinaï n'ont commenté ces attaques contre les civils. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.